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Monument de Mellecey (Saône-et-Loire)

Légende :

Route Forestière de la Ranche 71640 Mellecey
Latitude : 46.803712 Longitude : 4.7912
Latitude : N 46° 48’ 13.364” Longitude : E 4° 47’ 28. 32” Altitude : 206 mètres

Aux confins de Mellecey et de Châtenoy-le-Royal, à la lisière du bois de Marloux, se situe le long de la D978, faisant l’angle avec la route forestière de la Ranche.
Oeuvre de M. Maître, de Buxy, inaugurée le 24 août 1947.

Genre : Image

Type : Monument

Source : © Collection Roland Tatreaux Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2016

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Saône-et-Loire - Mellecey

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Contexte historique

BERNARD Georges Jean
Né le 21 août 1913 à Pierre-de-Bresse. Fils de Georges et Marie Revirard. Veuf de Simonne Chauville. Une fille. Domicilié quai Michelet à Chalon-sur-Saône. Brasseur aux grandes brasseries de Chalon-sur-Saône. Rappelé à l’activité le 26 août 1939 au sein du 305ème RA. Fait prisonnier de guerre le 12 juin 1940 à Saint-Hilaire-le-Grand alors qu’il couvre le repli de sa section en tant que tireur FM. Grièvement blessé lors de l’engagement. Interné le 16 juin 1940 au Stalag IIIA, le 20 juillet 1940 au Stalag IIIC, le 28 août 1941 au Stalag IIIB puis de nouveau au Stalag IIIC d'où il s’évade le 20 septembre 1942. Entre immédiatement dans la Résistance au sein des FTPF en gare de Saint-Bonnet-en-Bresse puis à Chalon-sur-Saône. Après le décès de son épouse le 5 septembre 1943, il signe un engagement dans l’Armée Secrète. Membre des Forces Françaises Combattantes du 01 décembre 1943 au 26 juillet 1944 comme agent permanent P2 en qualité de chargé de mission de 3ème classe avec grade correspondant homologué de sous-lieutenant. Inscrit aux effectifs du réseau “Action mission Armada”. Sert sous les ordres directs d’Aimé Paul Stanislas Charles, alias “Cabourg” qui est à la tête des détachements Normandie et Savoie à Chalon-sur-Saône d’environ 30 hommes chacun. Georges Bernard fait partie du détachement Normandie. Membre des FFI de Saône-et-Loire, bataillon de Saint-Gengoux-le-National du 15 mars 1944 au 27 juillet 1944 date à laquelle il est arrêté à Chalon-sur-Saône par la Gestapo et Interné Résistant à la prison du dit lieu. Pseudo dans la Résistance “Riquet”. Fusillé le 26 août 1944 en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey. Chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 39-45 avec étoile de bronze au titre de la campagne de 1940, Croix de guerre 39-45 avec palme, Médaille de la Résistance française, Médaille des évadés. Mort pour la France.

BLANCHOT Émile
Né le 12 juin 1904 à Villapourçon (Nièvre). Fils de François et Joséphine Valmy. Époux de Marie-Louise Martin. Deux enfants. Domicilié à Glux-en-Glenne (Nièvre). Menuisier. Courant mai 1944, un maquis a stationné, sur une courte période, dans les “Bois du Roi”, forêt domaniale sur la commune de Saint-Prix. Durant ce temps, Émile Blanchot abat quelques bêtes à son domicile que les maquisards viennent chercher. Peu discret, il est dénoncé par un Italien qui travaille pour les Allemands et est arrêté par ceux-ci le 31 mai 1944 à son domicile. Emprisonné à Nevers, il est transféré à la prison de Chalon-sur-Saône aux alentours du 6 juin. Son peu d’activité résistante ne lui permettra pas d’être reconnu comme Interné Résistant. Fusillé le 26 août 1944 en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey. Mort pour la France.

BRANCHARD Henri Louis
Né le 27 décembre 1913 à Paris (14ème). Fils de Jenny Branchard. Époux de Jeanne Pauline Chaplin. Deux enfants. Domicilié 4 rue du Bas des Prés à Chalon-sur-Saône. Manœuvre au dépôt de Chalon-sur-Saône (SNCF). Membre du groupe FTPF des cheminots de Chalon-sur-Saône depuis décembre 1941. (Attestation Capitaine FTPF Alphonse Chaplin alias “Christophe”). Grade d’adjudant. Arrêté le 15 août 1944, de retour d’une mission de ravitaillement du maquis de l’Échelette, région de Tournus, sur les ordres de Louis Ducher alias capitaine “Roger” (Attestation sous-lieutenant FTPF Marcel Chauville), par un barrage allemand sur la RN6 entre Sennecey-le-Grand et Varennes-le-Grand, au volant d’une camionnette empruntée au dépôt SNCF. Interné Résistant à la prison de Chalon-sur-Saône le dit jour. Fusillé le 26 août 1944 en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey. Mort pour la France. C’est le beau-frère de René Chaplin fusillé le même jour à Châtenoy-le-Royal.

DOLLET Louis Henri
Né le 31 décembre 1895 à Gilly-sur-Loire. Fils de Jean Louis et Pierrette Claudine Julie Beaucaire. Époux de Louise Étiennette Marie Yvonne Dureuil. Deux enfants. Domicilié à Luzy dans la Nièvre dont il est le maire. Médecin. Mobilisé en août 1939 comme médecin-capitaine, il est fait prisonnier en juin 1940 et rapatrié en octobre de la même année comme personnel de santé à la demande du gouvernement de Vichy. Il est nommé maire de Luzy le 21 mars 1941 par le préfet en remplacement de M. Louis Baroin, maire socialiste. A servi dans les FFI au sein du “maquis Louis W.O”. (War Office), du 1er octobre 1943 au 19 août 1944. A couvert la fabrication de faux papiers et le vol de tickets de rationnement à la mairie de Luzy. A donné des soins à des résistants blessés. A fait mettre en panne des camions de la ville de Luzy réquisitionnés par les Allemands. Arrêté le 19 août 1944 par la Gestapo en représailles à une attaque du maquis “Louis” sur un convoi allemand au lieudit “La Goulette” sur la route d’Autun à 7 km de Luzy. Interné Résistant à la prison d’Autun et transféré le 22 à celle de Chalon-sur-Saône. Fusillé en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey le 26 août 1944. Mort pour la France. Chevalier de la Légion d’honneur. Son fils Jean-Louis est fusillé le même jour sur la commune de Fragnes.

FORT Pierre Georges André
Né le 9 août 1925 à Fontenoy-le-Château (Vosges). Fils de Louis Léon Émilien et Georgine Dorey. Célibataire. Domicilié écluse Océan n° 8 à Blanzy-les-Mines. Fraiseur à l’usine Munzing. Membre FTPF depuis septembre 1943, il fait partie du groupe sédentaire commandé par son père, Louis Fort, et par Raymond Jacquet. A ce titre, il participe, à partir de novembre 1943, aux nombreux sabotages de la voie de chemin de fer Paray-Chagny, dans la partie Nord du bassin-minier. Au moment du débarquement, il quitte son travail et rejoint le maquis FTPF Valmy qui se regroupe à Uchon. Après l’attaque allemande des 15-16 juin 1944 qui disperse ce maquis, il regagne Montceau-les-Mines et vit clandestinement dans les bois proches de l’agglomération, formant un embryon de maquis avec quelques camarades. C’est au cours d’une expédition destinée à récupérer un véhicule, que, le 22 juillet 1944, il se heurte à un contrôle allemand au passage à niveau de Lucy en pleine agglomération. Il est fait prisonnier alors que son camarade Marcel Milly est abattu, et que deux autres FTP réussissent à fuir. Il est gardé quelque temps à l’école de jeunes filles de la mine qui sert de cantonnement à la troupe. Il y est cruellement torturé, puis transféré à la prison de Chalon-sur-Saône. Interné Résistant. Fusillé en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey le 20 août 1944. Mort pour la France. Médaille militaire. Croix de guerre 39-45 avec palme. Médaille de la résistance.

FOYARD Étienne
Dossier lacunaire à la DAVCC
Né le 4 février 1920 à Paris (4ème). Fils de Germaine Foyard. Époux de Raymonde Birck. Un enfant. Domicilié à Dijon. Secrétaire au groupe mobile de réserve (GMR) de la Bourgogne à Dijon. Arrêté par les Allemands à Luzy. Interné à la prison de Chalon-sur-Saône. Fusillé en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey le 26 août 1944. Mort pour la France.

GODARD Christian Pierre Émile
Né le 17 décembre 1917 à Paris (8ème). Fils de Émile Martin et Germaine Marie Richard. Époux de Stanislawa Buczaga. Un enfant. Domicilié 119 rue de Rome à Gueugnon. Électricien. Son épouse restait 19 rue de Moscou à Paris (8ème). Membre des Forces Françaises Combattantes à compter du 3 janvier 1943. Le lieutenant Christian Godard est chargé avec le lieutenant Lucien Cabaretier, alias “Lucien”, par le capitaine canadien Lionel Guy d’Artois, alias “Michel”, du S.O.E en charge de la formation de maquis AS en Saône-et-Loire, d’en former un dans une région où existaient quasiment que des maquis FTP. Ils fondèrent donc, avec une cinquantaine d’hommes à Marly-sur-Arroux, au lieudit “La Petite Faye”, un maquis AS qui deviendra plus tard le maquis “Lucien”. Le 16 août 1944, le lieutenant Christian Godard quitte son maquis en automobile accompagné d’un homme, le soldat Camus, pour rejoindre le camp du capitaine “Louis” dans le but de récupérer un de ses camions parti le matin même. Arrivés à Luzy (Nièvre), les deux maquisards tombent sur une patrouille motorisée de la Wehrmacht lourdement armée et ne peuvent que se rendre. (Rapport du lieutenant Lucien Cabaretier au capitaine Duprez). Interné à la prison de Chalon-sur-Saône. Fusillé en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey le 26 août 1944. Mort pour la France.

GUYONNET Georges Lucien Gabriel
Né le 14 juin 1910 à Nanton. Fils de Jeanne Guyonnet. Époux de Olga Marcelline Lese. Quatre enfants. Domicilié 10 rue des cloutiers à Chalon-sur-Saône. Manœuvre à la SNCF. Membre du groupe FTPF des cheminots de Chalon-sur-Saône depuis décembre 1941. (Attestation Capitaine Gaston Monteille). Grade d’adjudant. Arrêté le 15 août 1944, de retour d’une mission de ravitaillement du maquis de l’Échelette, région de Tournus, sur les ordres de Louis Ducher alias capitaine “Roger” (Attestation sous-lieutenant FTPF Marcel Chauville), par un barrage allemand sur la RN6 entre Sennecey-le-Grand et Varennes-le-Grand, au volant d’une camionnette empruntée au dépôt SNCF. Interné Résistant à la prison de Chalon-sur-Saône le dit jour. Fusillé en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey le 26 août 1944. Mort pour la France.

TISSIER Camille
Né le 26 juillet 1914 à Marcilly-les-Buxy. Fils de Jean Marie et Jeanne Leboeuf. Époux de Suzanne Marcelle Dufour. Deux filles. Domicilié à Bondilly commune d’Écuisses. Ouvrier d’usine. Entré le 20 juin 1942 au groupe des FTPF Pierre Semard à Chagny. Soldat FFI “Groupe Valmy” secteur de Montchanin-les-Mines, du 5 octobre 1943 au 13 mai 1944, date à laquelle il est arrêté à Écuisses par la police allemande puis Interné Résistant le dit jour à la prison de Chalon-sur-Saône. (Attestation Léon Allain alias lieutenant Hector du régiment FTP Valmy, responsable Front National). Fusillé en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey le 26 août 1944. Mort pour la France. Médaille militaire.

VIARD Jean François Xavier
Né le 22 juin 1904 à Autun. Fils de Simon et Marie Eugénie Tainturier. Époux de Marie Renée Chalmandrier. Domicilié 21 avenue de la gare à Autun. Négociant en vins à Autun et administrateur des Caves du Clos l'Évêque à Mercurey. Son frère Maurice et sa belle-sœur Antoinette Marie née Mouron, qui faisaient partie de la chaîne d'évasion du Colonel Moreteaux, ont été arrêtés à Mercurey sur dénonciation de leur comptable, M. Fourdraine (citoyen hollandais et membre des services allemands de renseignement), par la police militaire allemande le 9 octobre 1941. Tous deux périrent en camp de concentration. Prévenus par Jean, les services de contre-espionnage français en zone libre tendent une souricière à Fourdraine et réussissent à le kidnapper à la ligne de démarcation. Il sera condamné à 20 ans de travaux forcés par le Conseil de guerre de Périgueux. Jean Viard a témoigné à ce procès. En novembre 1942, les Allemands occupent la zone libre et relâchent Fourdraine qui reprend ses fonctions de comptable aux Caves du Clos l’Évêque à Mercurey. C’est ce dernier, voyant les choses mal tourner pour les “collabos” et les occupants, qui aurait vendu Jean aux Allemands pour qu’il ne témoigne pas une seconde fois contre lui dans un hypothétique procès après guerre. Fourdraine sera quand même jugé, condamné à mort et exécuté. Attestation d’appartenance aux FFI à compter du 1er juin 1943 par Gérard Drouin, alias “capitaine Serge” - Certificat d’appartenance au FFI au maquis d’Anost à compter du 6 juin 1944 par le lieutenant Marcel Batifoil, responsable du maquis “Socrate” : « […] agent de renseignement sans jamais avoir été présent au camp (sic) […] ».Témoignages indiquant la fourniture de vin à certains maquis. Arrêté le 12 août 1944 à 11h30’ à son bureau d’Autun, il est conduit à la Kommandantur dudit lieu puis transféré le lendemain à la prison de Chalon-sur-Saône. Fusillé en lisière du bois de Marloux sur la commune de Mellecey le 22 août 1944. Reconnu comme Interné Politique et non pas Interné Résistant (décision 17160 du 24 novembre 1955). Mort pour la France.


Roland Tatreaux, Chemins de Mémoire en Chalonnais, ANACR, 2016