Chanson intitulée "La Ladoumègue", 18 mars 1944

Légende :

Chanson intitulée La Lagoumède, créée le 18 mars 1944 - l'illustration est de Christian Disandro

Genre : Image

Type : Chanson

Source : © Archives Famille Disandro Droits réservés

Détails techniques :

Document manuscrit portant illustration à l'encre noire et numérisé par les Archives départementales de l'Ardèche. Voir aussi l'album

Date document : 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Ce pot-pourri, qui s'ouvre sur l'air de Tout le monde !, est créé le 18 mars 1944 par Fernand, René et Christian et publié aux éditions Maquis !

En ce début d'année 1944, les maquisards doivent courir pour échapper aux Allemands et aux forces répressives de Vichy. Le nom de cette équipe nomade de maquisards fait référence au grand coureur à pieds français, Jules Ladoumègue.

Chacun des neuf premiers couplets est consacré à un des maquisards du groupe. Il donne quelques informations sur leur fonction dans le combat contre les occupants : chauffeur, spécialiste des explosifs, responsable de l'équipe. Des compléments sont ajoutés quant à leur rôle dans la vie quotidienne : cuistot, chanteur, animateur facétieux... ainsi que quelques traits personnels : séducteur, ronfleur, dessinateur.

La dixième strophe, la plus longue, évoque la nomadisation de la Ladoumègue.

La Ladoumègue résume la diversité des membres du détachement et leurs valeurs, que rappellent les derniers mots : « Vive la France, vive de Gaulle, vive la liberté ».

Enfin, un dessin très explicite, présente, dans sa partie centrale, un maquisard dont les bras levés font le V qui annonce la victoire. Dans son bras droit, une arme évoque les combats pour la libération de la France. Un deuxième résistant, fusil à l'épaule, semble sortir de l'ombre, de ce relief accidenté qui est celui de l'Ardèche. Il lève un bras pour rappeler que, longtemps caché, il va pouvoir enfin vivre libre. Aussi, le soleil brille-t-il de mille éclats. Les nuages de l'occupation ont presque disparu.

Ce pot-pourri est un hymne à la France, à la liberté et au général de Gaulle, qui incarne aux yeux de ces combattants cette France qu'ils souhaitent libre.


Auteur : Alain Martinot

 

Contexte historique

La nomadisation pour tromper les « frisons » est rendue possible grâce à des soutiens : paysans, résistants légaux... et à l'organisation par la Résistance de camps de repli pour héberger momentanément ces maquisards vagabonds. La disproportion des forces en présence rend indispensable ces déplacements. Les maquisards pratiquent contre leurs ennemis la guerre de guérilla.

Cette chanson véhicule l'idée que la chance semble les accompagner : « Nous avons du cul ». Cette baraka disparaîtra pour deux des membres cités dans le texte : Lunette sera arrêté et mourra en déportation ; René sera tué lors de la tragédie du Pouzin, le 16 juin 1944.


Auteur : Alain Martinot

Sources :

Archives Famille Disandro, et informations transmises par la famille.

Archives Famille F. Staffler, et informations transmises par la famille.