Attestation de droit au port de la médaille coloniale de Jean-Pierre Mallet

Légende :

Par cette attestation datée du 22 octobre 1943, le chef de bataillon de Sairigne, commandant le 1er bataillon de Légion étrangère, certifie que le sous-lieutenant Mallet, présent en Lybie du 10 avril 1942 au 30 avril 1943, a droit au port de la médaille coloniale avec agrafe Lybie.

Genre : Image

Type : Document

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Formulaire ronéotypé et dactylographié

Date document : 22 octobre 1943

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Contexte historique

Fils du colonel Richard Mallet, ingénieur des Eaux et Forêts, Jean-Pierre Mallet est né le 24 juin 1920 à Paris dans le 12e arrondissement. Trop jeune pour être mobilisé en 1939, il poursuit ses études au début de la guerre. En mai 1940, il prépare son deuxième baccalauréat en même temps que le concours d'entrée à Saint-Cyr. En juin, il passe l'oral du baccalauréat à Poitiers et décide de partir vers le Sud pour continuer la lutte. Le 19 juin, il entend chez un cousin, à Verteuil d'Agenais, un discours radiodiffusé du général de Gaulle. Le lendemain, il décide de rejoindre l'Angleterre ; le 21, il embarque avec son père sur le Sobieski avec des troupes polonaises rapatriées en Grande-Bretagne. Arrivé le 23 juin en rade de Plymouth, il s'engage le 25 juin aux Forces Françaises Libres, à Londres.

Envoyé au camp de Delville, il est affecté au Bataillon de Chasseurs puis à Camberley, où il suit le cours d'élève aspirant. En mars 1941, il sort du peloton d'élève aspirant en qualité de sergent avec le brevet de chef de section. A l'été 1941, il suit un stage de transmission et, en septembre 1941, il est nommé aspirant. En octobre 1941, il quitte l'Angleterre pour le Moyen-Orient. Il y arrive peu avant Noêl et, au bord du canal de Suez, retrouve brièvement son frère aîné, Horace Mallet, qui sert à l'Etat-major et qui a rejoint la France Libre au moment du ralliement du Cameroun. A Beyrouth, Jean-Pierre Mallet demande à être affecté à la Légion Etrangère mais il est envoyé au Sud du Caire pour faire un stage de "Desert Warfare" avec la 8e Armée britannique. A Alep en Syrie, il est affecté au 1er Bataillon de la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère (13e DBLE) sous les ordres de Jacques de Bollardière.

En avril 1942, avec son bataillon, Jean-Pierre Mallet quitte la Syrie pour l'Egypte et la Cyrénaïque. Il prend part aux combats de Gambut, d'El Alamein et de Tobrouk. En mars 1943, il est nommé sous-lieutenant et est affecté à la 1ère Compagnie du 1er Bataillon de la 13e DBLE sous les ordres du capitaine Langlois. Il prend part ensuite à la campagne de Tunisie et reçoit une citation au Djebel Garci. En mai 1944, il débarque en Italie et, dès son arrivée au front, est envoyé comme officier de liaison avec l'aile gauche de la 8e Armée. Il reprend sa section après les combats de Monte Leucio. Il participe à la prise de Rome, aux combats de Tivoli et du lac Bolsena. Le 16 juin, il enlève brillamment à la tête de sa section le Pic Terminone et met en fuite les défenseurs ennemis. Quelques jours plus tard, il prend part aux opérations de Radicofani où il tient la cote 537 et est grièvement blessé par des éclats d'obus, le 19 juin. Evacué à l'hôpital Hadfield Spears, il y est opéré et reste à l'hôpital de Naples où le général de Gaulle le décore de la Croix de la Libération à la fin du mois de juin. En juillet, il est évacué sur Alger puis Tunis où il est à nouveau opéré.

Promu au grade de lieutenant, il rentre en France en juillet 1945 et termine sa convalescence. Il reprend des études de chimie après sa démobilisation puis se dirige vers la finance ; il passe le Baccalauréat de l'Université de Genève puis plusieurs diplômes financiers américains et entre comme stagiaire dans différents établissements bancaires à Genève, aux Etats-Unis et en France avant de devenir gérant-associé de la Banque Mallet Frères et Cie. Il termine sa carrière comme conseiller de la direction de la Banque Occidentale.

Jean-Pierre Mallet est décédé le 26 septembre 2013 à Clamart dans les Hauts-de-Seine. Il est inhumé à Morat-Murten en Suisse.