Stèle à la Croix-de-Lorraine, Corrençon-en-Vercors

Légende :

Stèle à la croix de Lorraine, érigée en mémoire de la création du camp C2, au lieu-dit « Puits des Ravières », commune de Corrençon-en-Vercors (Vercors isérois)

Genre : Image

Type : Stèle

Source : © Cliché Julien Guillon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur (2016).

Date document : 2016

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Corrençon-en-Vercors

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Analyse média

Cette stèle se compose d'un important bloc de calcaire, sur lequel une petite plaque, difficilement lisible et non datée, rappelle les faits suivants :

« C'est en ce lieu, « Le Puits des Ravières » que s'installa, en 1942, 
le camp 2 du maquis du Vercors, regroupant de jeunes réfractaires à l'occupation de la France 

Que le souvenir reste 
Mémoire 2000. »

À droite de la plaque, a été fixée, à même la pierre, une croix de Lorraine, marquée en son centre de la cocarde du Souvenir Français.

Délimitée par un petit carré de pierres et de graviers, la stèle est complétée de deux blocs posés au sol, devenus illisibles, dont l'un porte, sur un flan, la date de 1943.

On peut supposer que les deux blocs posés à terre sont les restes de la stèle originale, datant de l'immédiate après-guerre, ce qui peut expliquer l'usure des blocs et du texte gravé, et que la croix de Lorraine apposée sur le bloc de calcaire est plus récente.

Enfin, il faut remarquer que la date inscrite de 1942 sur la petite plaque est erronée, le camp C2 ayant été créé en février 1943.


Paulina Brault

Contexte historique

Le C. 2 se forme en février 1943, au sud de Corrençon-en-Vercors, à environ 3 heures de marche du village, en réponse au S.T.O.

Au début, les réfractaires logent sous des toiles de tente à l’abri des branches. Puis, à quelques encablures, la baraque de Carette est progressivement aménagée, les bas flancs sont consolidés. Assez rapidement, le camp compte une cinquantaine d’individus, ce qui commence à poser des problèmes. L’encadrement fait alors défaut, seul un aspirant et un sous-lieutenant, qui s’éloigne rapidement, sont en mesure d’encadrer les jeunes. André Genot, qui ne possède que la P.M.S., prend le camp en main et s’occupe désormais de réfractaires d’une vingtaine d’années. Quelques maquisards dépassent alors la trentaine. L’accueil, est assuré d’abord à Corrençon-en-Vercors, mais au printemps 1943, il n’est pas encore totalement organisé. Le ravitaillement dépend des civils et il est très irrégulier. Les habitants du village nourricier déposent, pendant la nuit, des paquets à la sortie du village, au « Frier du Bois ». Les jeunes viennent alors les chercher en empruntant l’unique sentier traversant une forêt dense et découvrent, parfois, de maigres denrées.


Auteur : Julien Guillon

Sources :

Julien Guillon, Thèse de doctorat d'Histoire contemporaine Dessiner le territoire de la Résistance : essai sur la transgression en Isère (1943 -1944), sous la direction de Michel Depeyre, Université Jean-Monnet de Saint-Etienne, 2011.