Ouvrage La croix de Saint-André de Robert Bailly

Légende :

Couverture de l'ouvrage La croix de Saint-André de Robert Bailly, mémorialiste de la Résistance icaunaise, édité par l'ANACR Yonne en 1981

Genre : Image

Type : Couverture d'ouvrage

Source : © ARORY Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur (2017). Voir aussi l'album photo lié.

Date document : 1981

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne - Lindry

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Analyse média

Robert Bailly a publié quatre ouvrages consacrés à la résistance icaunaise : Les feuilles tombèrent en avril (1977), La Croix de Saint-André (1981), Occupation hitlérienne et Résistance dans l’Yonne et zones limitrophes (1984), Si la Résistance m’était contée (1990), et participé à une publication collective, Ceux qui ont fait la Résistance vous parlent (1992).

Le premier de ces ouvrages, Les feuilles tombèrent en avril, est presque exclusivement consacré à l’étude de la résistance communiste dans l’Yonne en 1941 et 1942. 

Dans le second, La Croix de Saint-André, l’auteur donne un récit très détaillé des actions de la résistance icaunaise depuis le début de l’année 1943 jusqu’à la Libération, en insistant notamment sur les actions de sabotage effectuées au dépôt ferroviaire de Laroche-Migennes. 

Dans le troisième, Occupation hitlérienne et Résistance dans l’Yonne, l’auteur traite de l’ensemble de la période 1940-1944, évoquant les réalités de l’occupation allemande mais développant surtout un récit détaillé des actions de la Résistance. 

Enfin, le quatrième, Si la Résistance m’était contée, reprend pour l’essentiel, avec un certain nombre de précisions et de corrections, le texte du précédent.

Ces ouvrages proposent une chronique détaillée de la résistance icaunaise, l’auteur lui-même ne revendiquant pas le titre d’historien, mais expliquant qu’il a voulu simplement raconter (« conter »…) ce qu’a été la Résistance dans l’Yonne.
Ayant choisi de s’appuyer quasi-exclusivement sur les témoignages écrits et oraux provenant de résistants icaunais (en particulier les Mémoires de Robert Loffroy), il a délibérément négligé les documents d’archives, qu’il n’a pas consultés. Bien qu’il s’en défende, l’auteur a privilégié de façon évidente les témoignages de résistants communistes et son récit accorde une place prépondérante aux organisations (Front national et FTP) dépendant des communistes et aux actions de leurs membres, par rapport aux organisations non communistes, qu’il connait moins bien.
Malgré ces réserves, ses ouvrages offrent un grand intérêt car ils apportent une masse considérable d’informations, présentées de façon globalement chronologique, et constituent donc une source extrêmement utile pour la connaissance des événements de la Résistance dans ce département.

Ces ouvrages (le premier édité par les Editions sociales, les suivants par l’ANACR de l’Yonne), écrits dans un style simple et agréable, ont connu (en particulier le dernier) un succès réel, aussi bien auprès des anciens résistants et de leurs familles qu’auprès d’un large public. Ils ont beaucoup contribué à imposer durablement dans l’Yonne une image de la Résistance dont les communistes auraient été les pionniers et les acteurs essentiels.


Auteur : Claude Delasselle

Sources :

Joël Drogland et Claude Delasselle, article « Robert Bailly », in bulletin Yonne-Mémoire  n° 26, décembre 2011.

Contexte historique

Robert Bailly est né à Paris le 14 novembre 1912. Après la Grande Guerre, ses parents viennent s’installer à Auxerre où ils tiennent un café-tabac. En 1933, Robert Bailly devient instituteur en Puisaye. Sympathisant communiste, il participe activement au Front populaire. Il se marie en 1937 et effectue avec son épouse, Germaine, un voyage de noces en URSS d’où tous deux reviennent confortés dans leurs convictions communistes. Il adhère peu après au PCF et devient secrétaire départemental des « Amis de l’Union soviétique », association qui organise des conférences et des voyages en URSS. Il participe à la grève du 30 novembre 1938. Mobilisé en novembre 1939, il est fait prisonnier en juin 1940 dans les Vosges, mais réussit à s’échapper et revient dès la fin juin à Auxerre. 

Au cours de l’été 1940, il reprend contact avec des militants communistes de l’Yonne et participe à la rédaction et à la diffusion de tracts dès octobre 1940. Révoqué par le préfet de son poste d’instituteur en décembre 1940, il accepte en janvier 1941 un emploi de manœuvre au Soldatenheim (foyer du soldat allemand) d’Auxerre, tout en continuant son activité militante clandestine au sein du PCF. Il participe activement à la rédaction, au tirage et à la diffusion de tracts et de journaux clandestins, le Travailleur, organe du PCF et l’Yonne, journal du Front national, et il constitue les premiers groupes auxerrois du Front national. Arrêté par la police française le 3 février 1942 et interrogé par le commissaire Grégoire, il réussit à s’échapper du commissariat d’Auxerre, avec la complicité passive du gardien, et reste caché à Auxerre, chez son père, jusqu’à la Libération, sans plus avoir d’activités résistantes. 
Onze de ses camarades du Front national de l’Yonne et de l’Aube ont été arrêtés en mars et fusillés en avril 1942, cinq à Montgueux, près de Troyes et six au champ de tir d’Egriselles, près d’Auxerre.

Après la Libération, il reprend son métier d’instituteur, à Lindry, village situé à l’ouest d’Auxerre, où il fera toute sa carrière et dont il est conseiller municipal de 1959 à 1967, puis maire de 1967 à 1977. Il continue de militer au sein du PCF et adhère à l’ANACR, dont il devient l'un des présidents. 
Ayant pris sa retraite en 1969, il recueille alors de très nombreux documents et témoignages de résistants dans toute l’Yonne et publie, entre 1977 et 1990, plusieurs ouvrages consacrés à la résistance icaunaise qui rencontrent un vif succès.

Robert Bailly est décédé durant l’été 2010.


AuteurClaude Delasselle

Sources :

Joël Drogland et Claude Delasselle, article "Robert Bailly" in bulletin Yonne-Mémoire n° 26, décembre 2011.

Joël Drogland, fiche "Robert Bailly", in CD-ROM La Résistance dans l’Yonne, AERI - ARORY, 2004.