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Plaque à la mémoire d'André Salliquet, Autrans (Isère)

Légende :

Plaque apposée au 34 Place Julien Bertrand à Autrans (Isère)

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Marco Girodon

Source : © Cliché Marco Girodon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 12 septembre 2017

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Autrans

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Contexte historique

Né à Villard-de-Lans le 23 juillet 1927, fils de Marius Joseph Salliquet et de Germaine Marie Louise Jasserand, André Désiré Salliquet est exécuté par les Allemands le 21 juillet 1944 à 22h à Autrans.

Selon la fiche de renseignements établie à Autrans le 15 novembre 1944, André Salliquet ne faisait pas partie des FFI. Le soir même de l’arrivée des Allemands dans le village, il sortit de son domicile après le couvre-feu qui avait été institué par les troupes d’occupation. Sommé de s’arrêter, il prit la fuite. Rattrapé par les Allemands, ces derniers le martyrisèrent avant de la fusiller sur la place du village.
Ceci est confirmé par son père qui, dans une déclaration à la gendarmerie du 25 novembre 1944, souligne : "mon fils était parti pour se rendre à la montagne où nous avions du bétail. En cours de route, il a rencontré une patrouille allemande qui l’a arrêté. Après l’avoir gardé quelques instants avec eux, les Allemands l’ont emmené sur la place d’Autrans où il a été fusillé vers 22 heures. Le lendemain nous avons pu prendre son corps et faire les funérailles".

Le 12 décembre 1944, une demande d’attribution de la mention "Mort pour la France" est effectuée par le Préfet de l’Isère avec avis favorable de l’autorité préfectorale, "le décès de l’intéressé étant dû incontestablement à un fait de guerre". Le 23 février 1945, le préfet de l’Isère renouvelle sa demande en précisant que ses "services ayant obtenu une attestation officielle de la qualité de l’intéressé comme membre des Forces françaises de l’intérieur, (…) il y a lieu d’instruire le dossier à titre de victime militaire et non de victime civile". Le 11 mars 1945, le colonel Bonne, commandant provisoirement la subdivision de Grenoble, certifie qu’André Salliquet faisait partie des FFI avec le grade fictif de 2e classe (secteur 8).

Le 28 mai 1945, la mention "Mort pour la France" est attribuée à André Salliquet.

Le 26 septembre 1945, le colonel Malraison, commandant la subdivision de Grenoble, informe l’office départemental des anciens combattants qu’il ressort d’un rapport de l’organe liquidateur du Vercors qu’André Salliquet était bien civil et non FFI.

Le 18 octobre 1957, Eugène Chavant, chef civil du Vercors, alors président de l’Amicale des Pionniers et des Combattants volontaires du Vercors, certifie qu’André Salliquet "a rendu de très grands services à l’organisation du Vercors dans laquelle il s’était engagé au début 1944." Toujours selon Chavant, il fut "surpris par une patrouille allemande au moment où il allait rejoindre ses camarades de combat". Cette attestation a été établie à partir d’un courrier adressé par Henri Barnier, maire d’Autrans, à Eugène Chavant le 30 septembre 1957 : "Le jeune André Salliquet avait quitté le même jour la ferme de son père au hameau d’Echarlière pour rejoindre le maquis, lorsqu’il fut pris par la patrouille allemande qui avait débouché à l’improviste au hameau du Bouchet vers 17 heures, venant de Bellecombe, alors que les Allemands étaient attendus en direction du col de la Croix Perrin. Après une halte au hameau du Bouchet, et ayant fait sa jonction avec le gros de la troupe qui arrivait de la Croix Perrin, cette patrouille amena le jeune Salliquet au village vers 21 heures, et uil fut finalement fusillé à bout portant, sur la place vers 22 heures".

Le titre d’interné politique est décerné à André Salliquet le 23 novembre 1962. La confusion semble donc régner sur son appartenance ou non aux Forces françaises de l'intérieur. Si sa qualité de résistant avait été reconnue, il aurait obtenu le titre d'interné résistant et non celui d'interné politique. Son nom ne figure pas parmi ceux des résistants homologués par l'administration militaire. 


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources
Service historique de la Défense (DAVCC - Caen), 21 P 669 404 et 21 P 148 154 (dossiers individuels d'André Salliquet)