Plaque à la mémoire de Corentin Cariou, Paris 19e

Légende :

Plaque apposée quai de la Charente dans le 19e arrondissement parisien à la mémoire de Corentin Cariou fusillé par les Allemands comme otage 7 mars 1942.

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Roger Gauvrit

Source : © Collection Roger Gauvrit Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2017

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris XIXe

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Contexte historique

Né le 12 décembre 1898 à Loctudy (Finistère), fils d'un marin, Corentin Cariou passa sa jeunesse dans un milieu de pêcheurs bretons et fréquenta l'école communale de sept à onze ans ; il était l'aîné d'une famille de onze enfants dont l'aîné devait périr dans un naufrage. Lui-même partit en mer dès l'âge de 11 ans et demi et demeura marin jusqu'à dix-huit ans avant de faire son service militaire. Libéré à l'âge de vingt-et-un ans, il décida en 1923, à la mort de ses parents d'aller chercher du travail à Paris.

Par son frère, Jean, ouvrier à la Compagnie du gaz de Paris il entra dans cette entreprise où travaillaient de nombreux bretons. Il adhéra à la CGTU et peut-être au Parti communiste, en 1923, là encore sans doute sous l'influence de son frère. Rapidement, il accéda à des responsabilités au sein du mouvement syndical : en 1927, il fut élu à la Commission exécutive de l'Union des syndicats unitaires de la Région parisienne et à partir de 1929, il siégea également à la commission des conflits de la Fédération nationale CGT des Services publics et de l'Eclairage. Il acquit ensuite des responsabilités au Parti communiste, appartint à son Comité central de 1932 à 1934 et fut candidat du Parti lors de plusieurs élections. En 1938, à l'occasion d'une élection partielle tenue le 27 mars, il entra au Conseil municipal de Paris comme représentant du quartier de Pont de Flandre (XIXe arrondissement). Le 21 janvier 1940, il fut déchu de ce mandat par le Conseil de préfecture pour appartenance au Parti communiste.

Mobilisé le 23 décembre 1939 et immédiatement interné administrativement au camp de Baillet (Seine-et-Oise), il fut incorporé ensuite dans une “compagnie spéciale de travailleurs” dont il s'évada, et gagna Lyon ; à la faveur de la désorganisation résultant de la défaite, il put se faire démobiliser légalement.
Il rejoignit sa famille dans le XIXe arrondissement et le Parti communiste clandestin lui confia alors des responsabilités. Arrêté le 5 octobre 1940, il fut ensuite incarcéré le 6 avril 1941 à la Maison centrale de Poissy (Seine-et-Oise) puis le 8 mai au camp de Châteaubriant (Loire-Inférieure) où, en octobre 1941, il vécut l'exécution des otages. Interné à partir du 9 février 1942 au camp de Compiègne, il fut alors considéré comme un des vingt otages "communistes et juifs" et fusillé en représailles contre un attentat commis le 1er mai 1942. Ce jour-là, vers 9h30, une sentinelle allemande postée à l'entrée d'une Ecole primaire élémentaire réquisitionnée par les autorités d'occupation et située 41, rue de Tanger, fut blessée mortellement par plusieurs coups de feu. L'exécution de Corentin Cariou eut lieu le 7 mars 1942 ; il serait mort en criant "Vive la France ! Vive le Parti communiste".

Le 1er novembre 1945, le Parti communiste organisa une cérémonie, place de la République ainsi que des obsèques solennelles pour les sept élus de Paris, victimes du nazisme : Jules Auffret, Corentin Carou, Léon Frot, Maurice Gardette, René Le Gall, Raymond Losserand, Charles Michels. Ils reposent dans une tombe commune au Père-Lachaise, près du Mur des fédérés. Une avenue du XIXe arrondissement et une station de métro portent le nom de Corentin Cariou, tout près de l'usine où il avait travaillé.


Michel Dreyfus in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004

Bibliographie :
Notice de René Gaudy et Claude Pennetier, in Gaziers électriciens. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, sous la direction de Michel Dreyfus, Paris, Editions de l'Atelier, 1996.