Nom de place à la mémoire de Honoré Commeurec, résistant mort en déportation, Rennes

Légende :

Nom de place donné en hommage à l'imprimeur et résistant Honoré Commeurec (ancienne place de la Halle-aux-Blés) située à Rennes (Ille-et-Vilaine)

Genre : Image

Type : Nom de place

Producteur : Joris Brouard

Source : © Cliché Joris Brouard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : Janvier 2018

Lieu : France - Bretagne - Ille-et-Vilaine - Rennes

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Contexte historique

Honoré, François Commeurec

Né le 12 décembre 1878 à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort en déportation le 13 février 1945 au camp de Neuengamm (Allemagne) ; typographe ; militant syndicaliste d’Ille-et-Vilaine.
Fils de François Marie Commeurec, ouvrier cordonnier, et de Marie Lavigne, journalière, Honoré Commeurec fut apprenti typographe dès l’âge de douze ans à l’imprimerie Caillot, petite entreprise qui éditait le quotidien républicain L’Avenir d’Ille-et-Vilaine. Ouvrier d’élite, tôt mêlé à l’action syndicale, il adhéra le 1er mars 1899 à la 78e section de la Fédération du Livre et devint aussitôt secrétaire du syndicat à Rennes. Jusqu’en 1914, il fut l’un des plus actifs militants de l’Union locale et de l’UD. Il fit son service militaire dans l’infanterie à Guingamp. Honoré Commeurec s’était marié le 16 octobre 1903, se remaria en secondes noces le 10 septembre 1910 à Rennes avec Julia Délalandes (...).
Commeurec appartenait à la section du Parti socialiste SFIO et fut secrétaire adjoint de la section de Rennes en 1914. En 1908, il avait été l’un des six socialistes élus au conseil municipal de Rennes sur la liste du bloc des gauches. Il resta conseiller municipal jusqu’en 1935. Il fut aussi candidat socialiste aux élections législatives de 1914 dans la première circonscription de Saint-Malo, au conseil général en 1913 dans le canton de Rennes sud-est et en 1928 dans le canton de Rennes nord-ouest. En 1934, il fut élu conseiller d’arrondissement dans le canton de Rennes sud-ouest. En tête au premier tour avec 2 593 voix contre 2 359 au républicain indépendant Dupuy et 387 au communiste Drouillas, il l’emporta au deuxième tour avec 3 038 voix ; il remplaça le socialiste David qui ne s’était pas représenté pour raisons personnelles. À son rôle important dans le mouvement syndical et socialiste rennais, Commeurec en joignit de bonne heure un autre qui absorba le principal de son activité. En 1910, avec quelques camarades, il avait fondé à Rennes une coopérative ouvrière de production, « L’Imprimerie nouvelle » dont les difficiles débuts furent interrompus par la guerre de 1914. Mobilisé au 75e régiment territorial, il demeura au front pendant toute la guerre et fut fait prisonnier en septembre 1918.

À son retour de captivité, il se trouva que son ancien patron Crépin-Leblond, décidant de se retirer, céda son entreprise en viager à onze de ses anciens ouvriers coopérateurs de l’Imprimerie nouvelle dont Commeurec. Cette nouvelle coopérative ouvrière prit le nom d’Imprimeries réunies. Commeurec la dirigea jusqu’à son arrestation en 1944. Elle devint l’une des plus importantes entreprises rennaises et rendit de grands services au mouvement ouvrier et socialiste du département : elle édita le Semeur d’Ille-et-Vilaine, organe hebdomadaire de l’UD depuis 1918, et l’Aurore d’Ille-et-Vilaine, organe hebdomadaire de la Fédération départementale SFIO depuis 1922. Il demeura gérant du journal de décembre 1926 à juin 1928. Membre des différentes commissions de l’Union départementale CGT, Commeurec suivait particulièrement la commission du journal, le Semeur d’Ille-et-Vilaine. Il fut l’un des principaux dirigeants du mouvement coopératif ouvrier, administrateur de la Fédération nationale des coopératives de France et président de la Fédération des coopératives de l’Ouest. Après la défaite de 1940, les Imprimeries réunies devinrent l’un des principaux foyers de résistance à Rennes, un centre d’impression et de distribution de publications clandestines. Honoré Commeurec, président du Comité départemental de Libération clandestin, fut arrêté par la Gestapo le 8 février 1944. Il fut déporté au camp de Neuengamm en juillet, après avoir été torturé. Il y mourut le 13 février 1945. La ville de Rennes a donné son nom à l’ancienne place de la Halle-aux-Blés.


Auteurs : d'après Claude Geslin et Armand Rébillon pour le Dictionnaire du Maitron.

Sources : Arch. Nat. F7/13567 et F7/13603. 
Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 3 Md 34.
L’Aurore d’Ille-et-Vilaine. — Le Semeur d’Ille-et-Vilaine.
Renseignements fournis par le fils de H. Commeurec et par M. Fritz ou directement connus par A. Rébillon.
État civil de Rennes en ligne cote 2E86, vue 264.