Stèle en hommage aux maquisards tombés le 12 juin 1944, lieu-dit "Les Laboureaux", Jeu-les-Bois (Indre)

Légende :

Stèle en hommage aux maquisards morts pour la France le 12 juin 1944, lieu-dit "Les Laboureaux", Jeu-les-Bois (Indre)

Genre : Image

Type : Stèle

Source : © ANACR Indre Droits réservés

Détails techniques :

Montage d'après photographies numériques en couleur.

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre - Jeu-les-Bois

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Analyse média

Au lendemain du 6 juin 1944, un maquis FTP se constitue sous la direction de Georges Pirot, aux Buttes des Loges, à 4 km au nord-est de Jeu-les-Bois. Devenus trop nombreux après avoir été rejoints par un groupe de La-Châtre, les résistants décident de se scinder en deux : le 11 juin, une partie d’entre eux s’installe dans une ferme abandonnée, près du carrefour des Laboureux.

Quelques jours avant, ils ont contacté un maquis AS voisin et décidé d’opérer ensemble des sabotages sur la voie ferrée Châteauroux – Limoges et prendre le contrôle de la route Châteauroux - Montluçon.

Le lundi 12 juin 1944, à l’aube, suite à une dénonciation, la ferme "des Laboureaux" est attaquée par une importante colonne allemande. La surprise est totale. Une sentinelle donne l’alerte. Des résistants s’échappent à travers champs et bois, mais ceux qui dormaient encore sont faits prisonniers. D’autres se battent. C’est alors qu’ils reçoivent l’appui du maquis AS cantonné non loin au château du Magnet. Venus par la route de la Fourche, les hommes tentent une manœuvre de diversion. Les Allemands, d’abord surpris, se réorganisent. L’attaque dure plusieurs heures, mais la supériorité réelle de l’ennemi, tant en effectifs qu’en matériel, se fait sentir et oblige les maquisards à décrocher.

Les pertes allemandes sont difficiles à évaluer : peut-être une cinquantaine de morts et de nombreux blessés, quant aux résistants, quatre sont morts pendant le combat, mais il y a beaucoup de prisonniers emmenés à Châteauroux.

Un s’échappa pendant la traversé de la forêt, un autre s’évadera de la caserne Charlier, un troisième, blessé, sera enlevé de l’hôpital. Deux prisonniers gravement blessés seront laissés sur place par les Allemands. Trois seront fusillés, et les dix autres seront déportés.

Cette stèle est érigée au bord de la route D 12, avec la mention « Mieux vaut Mourir Debout que de Vivre à Genoux ».


Auteur : Paulina Brault

Sources : Informations transmises par l'ANACR Indre.

Contexte historique

Pierre, Ernest Bailly (1)
Né le 10 novembre 1921 à Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre), mort en action le 12 juin 1944 à Jeu-les-Bois (Indre). Membre AS. FFI.
Fils d’Ernest Bailly et de Berger Maria, Alexandrine, Louise. Pierre Bailly était célibataire, demeurant à Neuvy-Saint-Sépulchre. Membre des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), d’origine Armée secrète (AS) ; il fut tué le 12 juin 1944 vers 15 h à une centaine de mètres de la D12, après avoir repoussé 3 attaques ennemies avec son fusil mitrailleur, lors de l’attaque par une colonne allemande conséquente du maquis installé aux "Laboureaux", commune de Jeu-les-Bois. Citation à l’ordre du Groupe Indre-Est du 15 juin 1944. Acte de décès prononcé par le tribunal civil de Châteauroux (22 et 29 octobre 1945) transcrit le 23 novembre 1945. Reconnu « Mort pour la France ».

 

Robert, Émile Bourdon (2)
Né le 11 janvier 1922 à Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre), mort en action le 12 juin 1944 à Jeu-les-Bois (Indre) ; résistant, membre AS. FFI. 
Fils d’Albert, Étienne Bourdon et de Léontine Bataille. Robert Bourdon était célibataire, demeurant à Neuvy-Saint-Sépulchre. Membre des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), d’origine Armée secrète (AS), il fut tué le 12 juin 1944 vers 15 h, à une centaine de mètres de la D12, après avoir repoussé 3 attaques ennemies avec son fusil mitrailleur, lors de l’attaque par une colonne allemande conséquente du maquis installé aux Laboureaux, commune de Jeu-les-Bois. 
Citation à l’ordre du Groupe Indre Est du 15 juin 1944. Acte de décès prononcé par le tribunal civil de Châteauroux (22 et 29 octobre 1945) transcrit le 23 novembre 1945. Reconnu « Mort pour la France ».

  

Raymond Kinder - Ricard dans la Résistance (3)
Né le 23 décembre 1916 à Angers (Maine-et-Loire), mort à l’hôpital le 12 juin 1944 à Châteauroux (Indre) ; AS. FFI.
Fils d’Aloïs Kinder et de Caroline, Mélanie Gwinner, son épouse ; Alsacien, instituteur, Raymond Kinder s’était replié à Périgueux (Dordogne) en 1940 avec sa famille ; engagé dans la résistance à Combat, dès les premiers jours, il dirigea le NAP (noyautage des administrations publiques), puis il fut envoyé dans l’Indre en février 1944, où il devint secrétaire départemental des MUR, organisateur des CDL et CLL dans l’Indre ; membre de l’Armée secrète (AS), il siégeait à l’État-major du Groupe Indre-Est ; il était domicilié, en dernier lieu au 63 rue Fontaine-Saint-Germain à Châteauroux. Il fut blessé mortellement le 12 juin 1944 dans l’après-midi, lors de l’attaque, par une colonne allemande conséquente, du maquis installé aux Laboureaux, commune de Jeu-les-Bois (Indre), fait prisonnier, interné à la caserne Bertrand à Châteauroux puis transporté à l’hôpital. L’acte du décès à 21h à Châteauroux a été établi au nom de Maders Raymond, sur déclaration d’Émile Boulay, secrétaire de police, et rectifié par jugement du tribunal civil de Châteauroux du 29 mai 1945. Reconnu « Mort pour la France » 17 décembre 1945. Son nom est inscrit sur la stèle érigée à « Les Laboureaux » au carrefour de D12 et D74a. n° 457 du registre des décès de Châteauroux.

 

Louis, Georges Pédard (4) 
Né le 7 septembre 1914 à La-Châtre (Indre) ; mort à l’hôpital le 23 juin 1944 à Châteauroux (Indre). Employé de bureau ; FTP. FFI.
Fils de Vincent, Louis Pédard, décédé, et de Marie, Léontine Gilet. Louis Pédard était employé de bureau, domicilié à La-Châtre ; soldat des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) d’origine Francs-Tireurs et partisans (FTP), il quitta La-Châtre le 8 juin et se rendit au campement du maquis Armée Secrète (AS) de Sarzay (Indre) avant de rejoindre le maquis FTP de Georges Pirot à Jeu-les-Bois le 11 juin vers midi, où il s’installa avec ses camarades dans une maison abandonnée aux "Laboureaux" ; il fut blessé et fait prisonnier, le 12 juin 1944 dans l’après-midi, lors de l’attaque, par une colonne allemande conséquente, du maquis installé aux "Laboureaux", commune de Jeu-les-Bois (Indre) puis interné à la caserne Bertrand à Châteauroux (Indre) où il sera laissé sans soins ; il mourut à l’hôpital le 23 juin 1944 à 4 h. Déclaration de décès le 23 juin de Léon Ballery, Directeur de l’hôpital de Châteauroux. Reconnu « Mort pour la France » (23 février 1946). Son nom est inscrit sur la stèle érigée aux « Laboureaux » au carrefour de D12 et D74a, ainsi que sur la plaque apposée au carrefour de rue des maquis et rue de Venôse à La-Châtre.

 

Pierre, André Pédard (5)
Né le 27 juillet 1919 à La-Châtre (Indre), exécuté sommairement le 12 juin 1944 à Montierchaume (Indre) ; cultivateur ; FTP, FFI. Fils de Vincent, Louis Pédard, décédé, et de Marie, Léontine Gilet. Pierre Pédard était cultivateur, célibataire, domicilié 5 faubourg des Mortais à La-Châtre ; membre des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), d’origine Francs-Tireurs et Partisans (FTP), il quitta La-Châtre le 8 juin et se rendit au campement du maquis Armée Secrète (AS) de Sarzay (Indre) avant de rejoindre le maquis FTP de Georges Pirot à Jeu-les-Bois le 11 juin vers midi, où il s’installa avec ses camarades dans une maison abandonnée aux Laboureaux ; il fut fait prisonnier, le 12 juin 1944 dans l’après-midi, lors de l’attaque, par une colonne allemande conséquente, du maquis installé aux Laboureaux, commune de Jeu-les-Bois (Indre) puis emmené et fusillé le même jour, à 21h30 à Montierchaume. « Mort pour la France » (20 mars 1946). Déclaration de décès le 14 juin d’Eugène Piot, maréchal des Logis chef de gendarmerie de Châteauroux. Reconnu « Mort pour la France » (20 mars 1946). Son nom est inscrit sur la stèle érigée à « Les Laboureaux » au carrefour de D12 et D74a, sur la stèle érigée en 1946 à Montierchaume, sur la RN 151, 1km après Rosiers, ainsi que sur la plaque apposée au carrefour de rue des maquis et rue de Venôse à La-Châtre.

 

Charles Duhoux (6)
Francs-Tireurs et Partisans (FTP) ; tué le 12 juin 1944 par les troupes allemandes à Jeu-les-Bois (Indre). Engagé dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) ; tué le 12 juin 1944 dans l’après-midi, lors de l’attaque par une colonne allemande conséquente du maquis installé aux "Laboureaux", commune de Jeu-les-Bois (Indre) Son nom est inscrit sur la stèle érigée aux « Laboureaux » au carrefour de D12 et D74a ; une stèle a été érigée à son nom derrière la maison des "Laboureaux" où il fut tué.

 

Pierre Gros (7)
Né le 8 mars 1917 à Soultz-sous-Forêt (Bas-Rhin), mort en action le 12 juin 1944 à Jeu-les-Bois (Indre) ; FTP. FFI
Pierre Gros était réfugié de Soultz-sous-Forêt et domicilié à La-Châtre ; engagé dans les Forces françaises de l’Intérieur d’origine Francs-Tireurs et Partisans ; il quitta La-Châtre le 8 juin et se rendit au campement du maquis Armée Secrète (AS) de Sarzay (Indre) avant de rejoindre le maquis FTP (groupe 2202) de Georges Pirot à Jeu-les-Bois le 11 juin vers midi, où il s’installa avec ses camarades dans une maison abandonnée aux "Laboureaux" ; après un tir de mitraillette, il fut tué le 12 juin 1944, dès le début de l’attaque par une colonne allemande conséquente du maquis installé aux "Laboureaux", commune de Jeu-les-Bois (Indre) ; Son nom est inscrit sur la stèle érigée à « Les Laboureaux » au carrefour de D12 et D74a.

 

Raymond Morin (8)
Résistant de l’AS, tué en action le 12 juin 1944 Jeu-les-Bois (Indre). Engagé dans l’Armée Secrète (AS) ; tué le 12 juin 1944 dans l’après-midi, lors de l’attaque, par une colonne allemande conséquente, du maquis installé aux "Laboureaux", commune de Jeu-les-Bois (Indre) Son nom est inscrit sur la stèle érigée aux «  Laboureaux » au carrefour de D12 et D74a.

 

Paul, Adrien Rousselet (9)
Né le 11 décembre 1902 à Châteauroux (Indre) ; résistant FTP tué par les troupes allemandes le 12 juin 1944 à Jeu-les-Bois (Indre) ; mort en action.
Né au domicile de ses parents, route de Lignères à Châteauroux ; il est fils de Blaise Rousselet, maçon, et de Marie, Henriette Ninet, ménagère ; Paul Rousselet était ouvrier en chaussures, domicilié chemin de Chambon à Châteauroux et marié le 6 avril 1926 à Saint-Maur (Indre) à Jeanne Daugeron. Engagé dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) ; il était sentinelle, près de la maison des "Laboureaux" et fut blessé mortellement, le premier, lors de l’attaque par une colonne allemande conséquente du maquis installé aux "Laboureaux", commune de Jeu-les-Bois (Indre). Transporté à Châteauroux (Indre) où il mourut le 12 juin dans la matinée (acte de décès d’un inconnu d’environ 35 ans et d’un mètre soixante-cinq. Déclaration de décès du 14 juin, d’Emile Boulay, secrétaire de police, rectifié par jugement du tribunal civil de Châteauroux du 22 janvier 1945). Reconnu « Mort pour la France ».
Le nom de Rousselet est inscrit sur la stèle érigée à « Les Laboureaux » au carrefour de D12 et D74a. Une stèle a été érigée à son nom près de la maison des Laboureaux où il fut tué.


Auteur : Michel Gorand pour le Dictionnaire des fusillés - biographies de P. Bailly, de Robert Bourdon, de Raymond Kinder, de L. Pédard, de P. Pédard, de C. Duhoux, de P. Gros, de R. Morin et de P. Rousselet.

Sources :
(1) n° 6 du registre des décès de Jeu-les-Bois. — E. Dervillers et G. Langlois, Le 1er Bataillon du groupe Indre-Est des FFI, 1994. 

(2) n° 5 du registre des décès de Jeu-les-Bois. 
E. Dervillers et G. Langlois, Le 1er Bataillon du groupe Indre-Est des FFI, 1994.

(3) ANACR Indre, Combats des maquisards Indre été 1944, 2012. — E. Dervillers et G. Langlois, Le 1er Bataillon du groupe Indre-Est des FFI, 1994.

(4) n° 483 du registre des décès de Châteauroux et n° 83 du registre des décès de La-Châtre ; « Combats des maquisards Indre été 1944 » ANACR Indre (2012). Georgette Guéguen-Dreyfus, Résistance Indre et vallée du Cher, 1970.

(5) n° 9 du registre des décès de Montierchaume et n° 64 du registre des décès de La Châtre. — Georgette Guéguen-Dreyfus, Résistance Indre et vallée du Cher, 1970.

(6) Combats des maquisards Indre été 1944, ANACR Indre 2012. - Résistance Indre et vallée du Cher, G. Guéguen-Dreyfus, 1970.

(7) Combats des maquisards Indre été 1944, ANACR Indre 2012. — G. Guéguen-Dreyfus, Résistance Indre et vallée du Cher, 1970. — Note de Jean-Luc Stiver.

(8) Combats des maquisards Indre été 1944, ANACR Indre 2012. — Résistance Indre et vallée du Cher, G. Guéguen-Dreyfus, 1970.

(9) ANACR Indre, Combats des maquisards Indre été 1944, 2012. — G. Guéguen-Dreyfus, Résistance Indre et vallée du Cher, 1970. Correspondance de Mme MS Beuzard, enseignante ; — n° 460 du registre des décès et n° 487 du registre des naissances de la ville de Châteauroux.