Stèle à la mémoire d'André Charles Roger Fleck, Alligny-en-Morvan (Nièvre)

Légende :

Au carrefour de Vauchezeuil, à la croisée des routes de Saulieu et de Moux, le 26 juin 1944, trois jeunes innocents de 15, 18 et 16 ans tombaient sous les feux d’une colonne allemande. Deux d’entre eux, André Charles et Roger Fleck étaient enfants d’Alligny-en-Morvan. Réfugié avec ses parents à Ménessaire, le troisième, Daniel Chubin, était originaire de Dunkerque.

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source : © Cliché Jean-Pierre Petit Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Mai 2018

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Nièvre - Alligny en Morvan

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Analyse média

CHARLES André- 18 ans
FLECKT Roger- 16 ans
Enfants du pays fusillés le 26 juin 1944 au hameau de VAUCHEZEUIL (71)


Contexte historique

Le 26 juin 1944, à Vauchezeuil, la ferme exploitée par la famille Chapotot, les habitants vaquent aux travaux des champs. Vers 10 h, une colonne allemande conduite par le lieutenant Werfurt depuis Autun, s’arrête dans la montée de Vauchezeuil sur la N 80 (actuelle D980), près de la bifurcation de Moux-en-Morvan. Le camion gazogène de tête vient de tomber en panne. 


« Les Allemands arrosent alors de rafales d’intimidation les ouvriers agricoles qui travaillent aux alentours et leur intiment l’ordre de rester allongés », raconte Jean Collet, passeur de mémoire. En provenance d’Alligny-en-Morvan à bicyclette, deux jeunes adolescents, André Charles, 18 ans, et Roger Fleck, 16 ans, vont rendre visite à leur camarade, Jean Mantel, victime d’un accident, et hospitalisé à Autun. Deux anciens soldats de la guerre de 1914-1918, Mrs Hansler et Jardy, en plein travail dans le champ de betteraves en contrebas de la ferme, les mettent en garde. “Cela sent mauvais”, leur disent-ils. Apeurés, les jeunes gens se cachent derrière une pile de bois en bord de route.
« Mais les Allemands les avaient vus. » Un véhicule se détache du convoi et part à leur rencontre. Un Allemand en descend et les oblige, sous la menace d’une arme, à rejoindre le carrefour de Vauchezeuil, vélo à la main. Le véhicule poursuit sa route, et rattrape un troisième adolescent, Daniel Chubin, 15 ans, réfugié de Dunkerque et habitant Ménessaire. « Il sortait juste de la ferme de la famille Chapotot où il était venu se ravitailler », précise-t-il. Il est sommé de monter dans la voiture.

L’occupant fait descendre les trois arrêtés dans le pré, en contrebas de la route. Puis la fusillade éclate. Suivi du coup de grâce. Une fois le camion réparé et la colonne partie, les habitants, sous le choc sont les premiers sur les lieux. Dans la matinée le corps de Daniel Chubin est conduit à Ménessaire par M. Guillotin, en voiture à cheval. Enterré à Ménessaire, sa dépouille sera rapatriée et inhumée à Dunkerque en 1959. Les deux autres victimes ne seront identifiées que vers 17 h. « Lors de leurs obsèques, le 29 juin, l’assistance venue témoigner leur sympathie aux familles était nombreuse au cimetière d’Alligny-en-Morvan. »


Extrait de :
"[L'été 1944] Trois adolescents sauvagement assassinés et laissés dans un champ", Le Journal du Centre, 26 juin 2014