Georges André Drouillet alias « Lieutenant André »

Légende :

Photographie d'identité de Georges André Drouillet

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Service historique de la Défense, 16 P 193 053 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

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Contexte historique

Georges André Drouillet est né le 31 mars 1907 à Gabarret (Landes). Fils d’un charcutier de la commune, il tient lui-même une charcuterie à Nérac, rue Marcadieu. Entré dans la Résistance en novembre 1942, il est d’abord chef de trentaine et « un des principaux animateurs de la Résistance dans le centre de Nérac, membre de l’équipe de parachutages ». Il a également « hébergé bon nombre de réfractaires et, en particulier, le chef départemental de la Résistance (Albert Cambon) », selon une attestation de Gabriel Lapeyrusse, le commandant du Bataillon de marche néracais (BMN). Il passe dans la clandestinité et entre au BMN le 6 juin 1944. Nommé au grade de lieutenant le 28 juin, il prend les fonctions d’intendant général du ravitaillement du camp Jasmin. Il est tué dans une embuscade le 21 juillet 1944 au retour d’une mission.

Gaston Lasartigues, un habitant de Sainte-Maure-de-Peyriac, témoigne dans une enquête de gendarmerie : « J’étais en rapport direct avec lui étant chef cantonal de la Résistance. Le 21 juillet 1944 dans l’après-midi, nous sommes partis le lieutenant Drouillet et moi-même ainsi que deux autres personnes (les frères Pierre et Paul Duluc étaient accompagnés du lieutenant Jacques Bernard) en voiture Citroën traction avant chercher du ravitaillement à Labarrère (Gers). Au passage à Sainte-Maure-de-Peyriac, ceux-ci m’ont déposé à mon domicile. »

Pierre Duluc alias « Lieutenant Pierre », qui exerce la profession de boucher et qui est le chef du service de ravitaillement du BMN, complète ce témoignage : « Le 21 juillet 1944, accompagné du lieutenant (Georges) André Drouillet, du lieutenant (Jacques) Bernard du service du parc (automobile) et de mon frère Paul, ce dernier boulanger du bataillon, nous revenions de Labarrère (Gers) chercher 40 pains. Je conduisais moi-même la voiture. Nous fûmes attaqués aux abords de Sainte-Maure-de-Peyriac (Lot-et-Garonne) par une des unités allemandes qui cantonnaient dans les environs et qui devaient attaquer le lendemain notre unité à Gueyze et Massé (château servant de PC au Bataillon). Tout d’abord, une rafale de mitrailleuse nous est tirée par devant notre voiture. J’ai continué à rouler 200 mètres environ. Une deuxième rafale nous est tirée par derrière, crevant nos pneus et le réservoir, tuant mon frère et Drouillet, blessant Bernard et moi-même légèrement. Je suis descendu sur la route limitée par un grand bois. J’ai fait exploser une grenade « Grammond », ce qui a empêché les Allemands d’approcher car ils avaient horriblement peur des bois. Je suis allé chez le plus près voisin, portant Bernard, blessé. J’ai demandé à ce voisin de s’occuper des corps de mon frère et de Drouillet. Ils furent inhumés le lendemain au cimetière de Sainte-Maure-de-Peyriac. Je suis allé chercher une voiture hippomobile et j’ai rejoint le PC à travers bois. » Il précise que « le lieutenant (Georges) André Drouillet était mort, ma boîte crânienne éclatée.»

La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée. Au lieu-dit Piréou, sur la route menant de Sainte-Maure-de-Peyriac à Labarrère, un monument a été érigé pour rappeler sa mémoire et celle de Paul Duluc.


François Frimaudeau

Sources : 
- Dossiers du SHD : GR 16 P 193053 (Vincennes) et AC 21 P 637014 (DAVCC de Caen) 
- Dossier Bataillon de marche néracais au Service historique de la Défense : 19P 47/3 
Les résistants en Lot-et-Garonne, Commission départementale de l'information historique pour la paix, 1944 (ADLG, 48 PL) 
- Koscielniak (J.-P.), Il pleut mais l'été viendra... La Résistance en pays d'Albret, Nérac, Amis du Vieux Nérac, 1990.