L'Escadron Besnier : les récupérations nantaises

Légende :

L’une des deux premières automitrailleuses Panhard AMD 78 employées par l’Escadron Besnier.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Braueur Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Pays de la Loire - Loire-Atlantique

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Contexte historique

En août 1944, en région nantaise, le capitaine FFI Guy Besnier, ancien élève de l'école des chars de Versailles, a échafaudé le projet de créer une unité blindée équipée avec des engins abandonnés par les Allemands. Avec l'aval du commandant FFI départemental Jacques Chombart de Lauwe, il s’est entouré d'officiers de cavalerie rencontrés à l’état-major FFI de Nantes et a entrepris sans attendre des prospections au nord de la Loire, à la recherche d’engins adverses. Ses efforts ont donné naissance à l'une des entreprises FFI de récupération d'armes les plus abouties.

Le cas bien documenté de l'Escadron Besnier est emblématique des difficultés logistiques rencontrées lors du réemploi d’engins abandonnés par les forces allemandes. Les premiers engins réunis sont deux automitrailleuses endommagées, récupérées après leur abandon le 9 août 1944 au nord de Nantes. Il s'agit d'AMD Panhard 178 de conception française. La première n'a été en état de marche que le 8 septembre et la seconde qu'à la mi-septembre. Elles ont aussitôt été employées pour patrouiller au sein du vaste no man’s land occupant le flanc sud de la poche allemande de Saint-Nazaire. Les deux automitrailleuses ont entre autres protégé l’évacuation de récoltes.

Les deux engins ont initialement roulé avec de l'essence de térébenthine, à défaut d'autre combustible. De même leurs équipages n’ont initialement pas disposé de munitions adaptées aux armes de bord. Lors de leurs premiers engagements, leur puissance de feu s’est limitée à leurs armes individuelles, les contraignant d'agir au bluff. À la mi-octobre, les deux engins ont toutefois enfin disposé de munitions adéquates pour leurs canons et mitrailleuses.

L'Escadron Besnier est progressivement monté en puissance, grâce à de nouvelles récupérations. À la fin de l’année 1944, outre une batterie de quatre canons allemands et un groupe de mortiers, elle disposait de cinq engins de combat opérationnels : trois automitrailleuses Panhard 178, un semi-chenillé allemand Adler Demag 7 et un canon automoteur allemand Marder I. Par ailleurs, durant l’automne, l’escadron a reçu le renfort d’un groupe de volontaires normands, arrivés avec six semi-chenillés allemands, récupérés et remis en état en Normandie. Ces différents moyens sont entrés en action avec efficacité lors de l'attaque allemande du 21 décembre au sud de Saint-Nazaire.


Stéphane Weiss

Source : Braueur Luc, Les chars de la Résistance – L'étonnante aventure d'un escadron FFI blindé sur la Poche de Saint-Nazaire, auteur-éditeur, 2007, 48 p.