Raoul Magrin-Vernerey dit Monclar

Légende :

Le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey embarque à destination de l'Angleterre le 19 juin 1940 de Saint-Jacut de la Mer avec quelques officiers de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD - Photothèque du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Raoul Magrin-Vernerey est né le 7 février 1892 à Budapest (Hongrie). Il fait ses études secondaires au lycée Victor Hugo à Besançon et au petit Séminaire d'Ornans dans le Doubs. Dès l'âge de 16 ans, il souhaite s'engager dans la Légion étrangère. Refusé en raison de son âge, il reprend ses études et, en 1912, est admis à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Montmirail). Il en sort à la veille de la Grande Guerre avec le grade de sous-lieutenant et est affecté au 60e RI. Il combat dans le corps de l'infanterie, au 60e puis au 260e RI, et se distingue de façon remarquable. Il termine la guerre avec le grade de capitaine, la Légion d'Honneur, 11 citations et 7 blessures.

Après l'Armistice, Raoul Magrin-Vernerey quitte la France pour le théâtre d'opérations extérieures au Levant où il reçoit deux nouvelles citations. En mars 1924, il est affecté à la Légion étrangère, au 1er REI puis au 3e REI avec lequel il prend part à la campagne du Rif au Maroc. Chef de bataillon en 1928, il sert au Proche-Orient et est de nouveau affecté à la Légion en 1931, au Maroc avec le 2e REI, puis au Tonkin avec le 5e REI. En janvier 1938, il prend le commandement du bataillon d'instruction de Saïda avant d'être promu lieutenant-colonel en juin de la même année et de repartir pour le Maroc avec le 4e REI.

En février 1940, le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey est nommé au commandement des deux bataillons de marche de Légion qui forment la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE). Sous ses ordres, cette unité se distingue en Norvège en mai et juin 1940, lors des batailles de Bjervik et de Narvik. De retour en Bretagne le 16 juin 1940 avec le corps expéditionnaire, il s'embarque le 19 juin de Saint-Jacut de la Mer avec quelques officiers de la "13". A Jersey, la petite troupe est prise en charge par un cargo et parvient en Angleterre le 21 juin 1940. Magrin-Vernerey se rallie au général de Gaulle sous le pseudonyme de Ralph Monclar (du nom d'un village du Tarn-et-Garonne d'où sa famille est originaire) et est promu colonel. La moitié de sa demi-brigade le suit ; il constitue son unité et la met à la disposition du général de Gaulle.

Fin août 1940 commence le périple africain de la 13e DBLE et du colonel Monclar : Dakar, Freetown, le Cameroun. Il refuse de prendre part à la campagne de ralliement du Gabon pour ne pas avoir à combattre des Français. En Erythrée, le colonel Monclar conduit, victorieusement, la Brigade française d'Orient aux combats de Keren et de Massaoua. Massaoua est sa victoire, entièrement préparée et commandée par ses soins. Avec une section d'éclaireurs motocyclistes, il traverse le dispositif ennemi déjà disloqué et pénètre le premier dans la ville. Il fait lui-même prisonniers l'amiral Bonatti commandant en chef italien en Afrique orientale, le général commandant en chef en Erythrée et deux autres officiers généraux. 449 officiers étant, par ailleurs, faits prisonniers. Il refuse ensuite, comme pour le Gabon, de porter les armes contre des Français lors de la campagne de Syrie en juin 1941.

Chargé, à partir d'octobre 1941 d'administrer le territoire des Alaouites comme délégué et commandant des troupes, il est promu général de brigade en décembre 1941. Commandant des Forces terrestres en Grande-Bretagne de décembre 1942 à novembre 1943, il devient ensuite, jusqu'à la fin de la guerre, adjoint au général commandant supérieur des troupes du Levant où il doit notamment faire face à des troubles violents dans le nord de la Syrie en mai-juin 1945.

En 1946 le général de division Raoul Magrin-Vernerey dit Monclar est nommé adjoint au commandant supérieur des troupes d'Algérie et, en juin 1948, il est nommé inspecteur de la Légion étrangère et participe avec celle-ci aux combats d'Indochine (Cochinchine - Tonkin). Général de corps d'armée le 20 février 1950, il choisit de terminer sa carrière active par une dernière campagne. En 1951, échangeant ses étoiles de général pour des galons de lieutenant-colonel, il peut ainsi obtenir le commandement du Bataillon français mis à la disposition de l'ONU en Corée. Il reçoit alors une dernière citation à l'ordre de l'Armée En 1962, ses titres de guerre, ses campagnes, ses blessures le désignent au choix de Gouverneur des Invalides.

Le général Magrin-Vernerey dit Monclar est décédé au Val-de-Grâce, le 3 juin 1964. Il a été inhumé dans la crypte des Invalides.