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Renseignements communiqués à Londres par Honoré d'Estienne d'Orves, janvier 1941

Genre : Image

Type : Rapports

Source : © Archives nationales 3AG2/39 Droits réservés

Détails techniques :

Note de renseignements dactylographié

Date document : 2 janvier 1941

Lieu : France - Pays de la Loire - Loire-Atlantique - Nantes

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Analyse média

Le 25 décembre 1940, de Nantes où il se trouve alors, Honoré d'Estienne d'Orves transmet à Londres  le premier message radio expédié par un Français à l'état-major français de Londres. Durant un mois, il parcourt personnellement tout le sud de la Bretagne et se rend également à Rennes et Paris.
Les renseignements figurant dans le document présenté ci-contre sont arrivés à Londres le 2 janvier 1941 et concernent la région nantaise : emplacement du quartier général allemand, des réservoirs de carburant, des dépôts de matériel et parcs automobiles. Il informe également Londres du lieu d'hébergement des officiers aviateurs allemands et du départ qutodien de 15 bombardiers de l'aérodrome de Château-Bougon.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, Honoré d'Estienne d'Orves est affecté à Toulon, puis il part sur le croiseur Duquesne basé à Alexandrie, dans l'escadre de l'amiral Godfroy. C'est là qu'il apprend la défaite et la signature de l'armistice ; refusant l'un et l'autre, il décide de quitter son escadre et rejoint en septembre 1940 le général de Gaulle, à Londres. Il est nommé chef du 2e Bureau de l'état-major de la France libre et obtient le grade de capitaine de corvette dans les Forces navales de la France libre (FNFL). Impatient d'agir en France même, "Châteauvieux" (son nom dans la clandestinité) quitte l'Angleterre et débarque clandestinement sur les côtes bretonnes le 22 décembre 1940. Avec deux compagnons, Jan Doornik et Maurice Barlier, il met sur pied un des premiers réseaux de renseignement en France, le réseau Nemrod. Honoré d'Estienne d'Orves, hébergé par un couple de Nantais, les Clément, parcourt alors la Bretagne et se rend plusieurs fois à Paris afin d'organiser son réseau et de recruter des volontaires. Trahi et dénoncé par son radio, il est arrêté le 21 janvier 1941 à Nantes par la Gestapo avec d'autres membres du réseau Nemrod, qui est rapidement démantelé.

Le 13 mai 1941 s'ouvre le procès du réseau Nemrod devant la cour martiale allemande de Paris ; d'Estienne d'Orves, prenant sur lui l'entière responsabilité des faits, cherche à disculper ses compagnons. Après plusieurs jours de débats, Honoré d'Estienne d'Orves, accusé d'espionnage, est condamné à mort ainsi que Maurice Barlier, Yan Doornik et les Clément. Transféré à la prison de Fresnes, à la suite des attentats communistes de l'été 1941, et en dépit des démarches entreprises à Berlin pour obtenir une grâce, les condamnés sont exécutés au Mont-Valérien le 29 août 1941, à l'aube.


Cécile Vast in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004