Stèle de la Combe du marais, Morbier (Jura)

Légende :

Monument érigé sur les lieux où a été décimée la compagnie FFI « Jo » du maquis de l’Ain le 1er septembre 1944

À ne pas confondre avec la stèle dite « des marais » dédiée à la mémoire du couple fusillé ce jour là par les Allemands. Située en aval, en face du téléski ; elle est dédiée à la mémoire du couple de civils du hameau fusillé ce jour là.

Commune de Morbier. Sur la RN 5, après la descente du col de la Savine, en direction de Morez, prendre, sur la gauche, la direction « Le Marais » par la route de la Haute Combe. Lieu-dit : la ferme Collet.

Genre : Image

Type : Monument commémoratif

Source : © ODAC Jura Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2010

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Jura - Morbier

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Contexte historique

Le 28 août 1944 au col de la Savine, sur la Route Blanche (RN 5), entre Saint-Laurent-en-Grandvaux et Morbier, la compagnie FFI Simca du district "Maurac", dépêchée pour empêcher le repli des garnisons allemandes de Saint-Laurent et Morez, est accrochée par une avant-garde allemande et perd deux hommes. C’est dans ce contexte que la « Compagnie Jo » du maquis de l’Ain reçoit le lendemain l’ordre d’appuyer le groupe FFI dans sa mission. La marche forcée sera épuisante. Le 31 août, « la pluie ne cesse de tomber, c’est un véritable déluge …ce sont des hommes complètement épuisés qui débouchent seulement à la tombée de la nuit au Marais… » (É. Croisy. Ouv. cité).
Ils s’installent dans des fermes abandonnées au lieu-dit la combe des marais, à proximité de la route permettant de pénétrer dans le massif et d’atteindre Bellecombe ou Chapelle des Bois.
Le lendemain, 1er septembre, au petit matin, enfreignant les ordres, un homme du groupe fait feu sur un motard allemand qui passait sur la route proche, déchaînant la réaction du convoi de camions qu’il précédait. Le combat est par trop inégal. Les pertes du maquis sont lourdes : 7 hommes du groupe sont tués sur place, dont « deux musulmans venus sauver la France ».
« Les têtes (des cadavres) ont été systématiquement aplaties comme si des roues de lourds véhicules les avaient écrasées par de multiples passages… » (id.)
Parmi ces victimes, un résistant jurassien du secteur, Jean Pupier, qui était venu leur rendre visite.
On dénombre également plusieurs blessés. Trois d’entre eux emmenés à Morez où ils seront torturés à l’hôtel de la Poste, siège de la Kommandantur, avant d’être exécutés vers le tunnel de la gare. Parmi eux, le Suisse allemand résistant Heinrich Weber. Les soldats, parmi lesquels de nombreux Russes de l’armée de Vlassov, s’en prennent également aux civils, abattent un couple qui tentait de s’enfuir, pillent et incendient des habitations.
Morez sera libérée deux jours plus tard…


André Robert

Source :
Édouard Croisy : « Vie et combats d’un maquis de l’Ain-Jura. 1943-1944 ».
A. Robert : Jura. Territoires de Résistance.