Fernand Staffler, "Journal de mon maquis"

Légende :

Première page du cahier, manuscrit non édité, de Fernand Staffler

Genre : Image

Type : Manuscrit

Source : © famille Staffler Droits réservés

Détails techniques :

Dessin au stylo bille

Date document : 1948

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

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Analyse média

Fernand Staffler, pendant son séjour dans la clandestinité, à partir de la fin du mois de janvier 1944, a pris régulièrement des notes succinctes sur un petit agenda ou carnet de marche. En s'aidant de ses souvenirs, en 1948, il les a retranscrites de façon plus détaillée et illustrée dans un cahier dont la première page porte le titre : Journal de mon maquis. Ce cahier d’un peu plus de 100 pages est agrémenté d’une trentaine de dessins au stylo bille colorisés ensuite. Cet agenda et ce journal lui ont servi bien des années plus tard, en 2003, à rédiger un tapuscrit intitulé : Six lorrains dans la Résistance ardéchoise.


Alain Martinot

Contexte historique

Fernand Staffler 1924-2013

Ce Lorrain, par crainte d’être requis pour le STO avec la nouvelle loi qui s’annonce, quitte fin janvier 1944 Cirey sur Vezouze pour un maquis ardéchois : celui de la 7101e compagnie FTP. Il y rejoint des camarades lorrains : Raphael Barassi, Paul Siger, Robert Marandel, Raymond Freyermouth, les trois premiers du même village que lui et le quatrième de Petitmont. Ces quatre jeunes gens concernés par la loi de février 1943 sur le STO étaient partis de Lorraine en septembre 1943. Fernand Staffler dans Journal de mon maquis et plus tard dans Six lorrains dans la résistance ardéchoise (six car il retrouve lors de la nomadisation de son maquis : Maurice Niss de Petitmont) relate cette aventure humaine exceptionnelle de quatre mois, source de fraternité, d’amitiés fortes, durables. Il décrit les conditions de vie difficiles (le froid, la neige, les lieux d’hébergement à l’équipement sommaire, les marches harassantes, les ennemis qui rodent et les pourchassent, la faim qui les tenaille parfois, les corvées...) que le même idéal partagé permet de surmonter. Il mentionne les actions menées avec succès mais aussi les échecs. Il fait part aussi de la venue pendant une quinzaine de jours de sa fiancée : Yvonne, la sœur de Paul Siger, qui loge à proximité de son camp Dispersés dans différents camps, les lorrains décident à la mi-mai de quitter les maquis ardéchois sans en informer leurs camarades ni leur hiérarchie et de rejoindre leur région, ce qu’ils font fin mai.
De retour à Cirey occupé par les Allemands, Fernand Staffler fait un premier séjour dans le couvent des sœurs de la doctrine chrétienne avant de rejoindre à la mi-juin un maquis vosgien. 57 maquisards dont Raymond Freyermouth sont tués le 4 septembre 1944 lors de l’encerclement de la ferme de Viombois. Fernand connaît à nouveau la vie clandestine chez les religieuses avant d’être totalement libre à partir du 18 novembre 1944 Par la suite sa vie professionnelle se déroule calmement en tant que cadre technique dans une verrerie des alentours de Cirey. Il décède en décembre 2013.


Alain Martinot