Voir le verso

Monument des fusillés, Allonnes (Maine-et-Loire)

Légende :

Le monument est situé en bordure de la route Saumur-Vernantes (D 767)

Genre : Image

Type : Monument

Producteur : JC Duchêne

Source : © Photo JC Duchêne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Février 2020

Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire - Allonnes

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

En bordure de la départementale 767 (Saumur-Vernantes), sur la commune d’Allonnes, se dresse un monument à la mémoire de deux soldats français tués le 19 juin 1940. Après guerre, le conseil municipal d’Allonnes par une délibération du 15 juin 1947, décide d’ériger une stèle en leur mémoire. Le monument choisi, d’un coût de 15 000 francs, couvert en partie par une souscription, est réalisé par l’entreprise Félix Dubois, marbrier à Bourgueil (Indre-et-Loire), et se compose d’un obélisque sur une base rectangulaire qui porte une plaque d’ardoise avec inscription. Il est érigé sur une parcelle de terrain donnée par son propriétaire, Henri Blandin, à proximité de l’endroit même où furent retrouvés les corps.
L’inauguration a lieu le dimanche 2 mai 1948 après-midi, sous la présidence du préfet de Maine-et-Loire, Louis Feyfant. Il était entouré des familles des fusillés, et de nombreuses personnalités dont Léopold Meffray, maire d’Allonnes, Pierre-François Capifali, sous-préfet de Saumur, Jean de Geoffre, député, Emmanuel Clairefond, maire de Saumur et sénateur, le lieutenant Aubey représentant le général Paul de Langlade commandant l’école de Cavalerie, et le conseiller général de Saumur-nord-est, Jean Le Ménach. De nombreux maires des communes voisines, des anciens combattants, dont des représentants du 91e régiment régional et une foule nombreuse assistent également à la cérémonie, qui est émaillée de nombreux discours.


Jean-Claude Duchêne

Sources écrites :
LEMESLE Michel, L’Anjou des années 40, Éditions du Choletais, 1974, p. 43.
MARNOT, (René-Georges), Ma ville sous la botte, Paris, Édition Roland, 1947. Réédition AFMD 49, Beaucouzé, 2000, p.10-11
Le Petit Courrier des 27 et 28 novembre 1940.
La Nouvelle République du 31 mai 1990 : article de Jean Chédaille, "Les dormeurs du val".
Le Courrier de l’ouest du 3 mai 1948.
La Nouvelle République du 3 mai 1948.
Archives municipales d’Allonnes, dossier 2 M 5.
ADML – registres matricules- série 1 R
État civil d’Allonnes, et de Grez-Neuville.

Contexte historique

Le mardi 26 novembre 1940, un ramasseur de champignons qui arpentait le bois de la Barbillonnière, sur la commune d’Allonnes, remarque un cadavre à demi enterré, près de la route Saumur-Vernantes. La gendarmerie d’Allonnes, prévenue, avertit les autorités judiciaires et la gendarmerie de Saumur qui se rendent sur place et découvrent un corps, dont la mort, de toute évidence, remontait à plusieurs mois. Les premières constatations établissent qu’il s’agit d’un civil. L’heure tardive interrompt l’enquête qui reprend le lendemain.
Le mercredi 27 novembre, les magistrats, le capitaine de gendarmerie Royer, le médecin-légiste et l’adjoint au maire d’Allonnes de nouveau présents sur les lieux, en fouillant dans les parages, font la découverte d’une autre tombe et d’un second corps.

Grâce à leurs papiers les deux morts sont rapidement identifiés. Le premier est reconnu comme étant Ferdinand Louis DIARD, originaire de Grez-Neuville. Fils de Ferdinand, Jean-Baptiste et de Blanche, Constance Mahais, il est né au Lion-d’Angers (Maine-et-Loire) le 20 janvier 1903. Il effectue son service militaire à compter du 10 mai 1923 au 32e régiment d’artillerie puis est affecté en 1924 à l’état-major de l’École d’Application de l’Artillerie à Fontainebleau. Le 12 avril 1926, il épouse à Brain-sur-Longuenée, Agnès, Amélie, Françoise Houdeyer. Il est domestique agricole.Rappelé à l’activité le 27 août 1939 il est affecté au 91e régiment régional, en garnison à Saumur.

Le second corps retrouvé est celui de Louis Urbain COUTANCE, agriculteur, demeurant à la Cave sur la commune d’Allonnes. Fils d’Urbain Augustin et d’Augustine Cornilleau, il est né le 16 janvier 1900 à Allonnes (Maine-et-Loire). Il effectue ses deux ans de service militaire à compter du 18 mars 1920 au 95e régiment d’infanterie. Le 13 avril 1926 il épouse à Vernantes Louise, Martine Eugénie Proust. Il exerce la profession de cultivateur. Rappelé à l’activité le 27 février 1940 il est affecté au centre mobilisateur de l’Infanterie à Tours. L’enquête démontre qu’au moment des faits, ils appartenaient tous les deux au 91e régiment régional, dont la mission était de garder, à l’aide d’un fusil-mitrailleur, les voies de communication et les ponts en juin 1940 du côté de Villebernier. Il est probable que le 19 juin 1940, isolés devant l’avance allemande, ils se sont repliés, se sont débarrassés d’une partie de leurs effets militaires et ont tenté de rentrer à Allonnes, où habitait Louis Coutance. Sur la route de Vernantes, ils sont surpris par des soldats allemands, vraisemblablement appartenant à la 1re division de cavalerie présente à cet endroit, sont faits prisonniers, emmenés dans les bois et fusillés avec leur propre arme. Depuis on n’avait plus entendu parler d’eux et on les croyait prisonniers en Allemagne. Jusqu’à ce 26 novembre 1940…

De nombreuses questions demeurent à propos de ce drame. Ont-ils été considérés comme déserteurs ? Ont-ils tenté de résister ? Ont-ils été pris, avec leurs vêtements civils, pour des francs-tireurs ? Peut-être, cherchaient-ils à regagner Saumur pour remettre aux autorités leur fusil-mitrailleur qu’ils avaient conservé ? Aucune réponse certaine ne peut être apportée pour comprendre ce drame.
Ils sont inhumés le 30 novembre 1940 au cimetière d’Allonnes. Le nom de Louis Coutance figure sur les monuments aux morts d’Allonnes et de Saumur et celui de Ferdinand Diard sur ceux de Grez-Neuville et de Saumur.


Jean-Claude Duchêne

Sources écrites : 
LEMESLE Michel, L’Anjou des années 40, Éditions du Choletais, 1974, p. 43. 
MARNOT, (René-Georges), Ma ville sous la botte, Paris, Édition Roland, 1947. Réédition AFMD 49, Beaucouzé, 2000, p.10-11
Le Petit Courrier des 27 et 28 novembre 1940. 
La Nouvelle République du 31 mai 1990 : article de Jean Chédaille, "Les dormeurs du val".
Le Courrier de l’ouest du 3 mai 1948. 
La Nouvelle République du 3 mai 1948.
Archives municipales d’Allonnes, dossier 2 M 5. 
ADML – registres matricules- série 1 R 
État civil d’Allonnes, et de Grez-Neuville.