Plaques en hommage aux jeunes qui défilèrent le 11 novembre 1940, Paris

Légende :

Le 11 novembre 1954, le président de la République René Coty inaugure à l’angle de l’avenue des Champs-Élysées et de la rue de Tilsitt, une plaque commémorative portant l’inscription : « Le 11 novembre 1940 devant la tombe de l’Inconnu les étudiants de France manifestant en masse les premiers résistèrent à l’occupant ». 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives nationales AG//SPH/6 Reportage n° 475 Droits réservés

Détails techniques :

Négatif 6 x6 cm
Reportage du service photographique de l'Élysée

Date document : 11 novembre 1954

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

La demande d’une plaque commémorative avait été formulée dès 1948, sans résultat. C’est apparemment Roland Coty neveu du président de la République René Coty, ancien élève du lycée Condorcet et manifestant du 11 novembre emprisonné à la prison du Cherche-Midi, qui aurait incité à la pose de cette plaque. Elle fut inaugurée le 11 novembre 1954 par René Coty, au 156 avenue des Champs-Elysées, une garde d’honneur étant formée par trois anciens de la manifestation. La plaque ne mentionne que les étudiants alors que les interpellations par la police montrent l’importante participation des lycéens. Le communiqué officiel de la Vice-présidence du Conseil à Vichy le 8 décembre parle 123 arrestations, dont 90 lycéens et 14 étudiants.
Plus qu’un cortège unifié, la manifestation fut le fait de petits groupes venus des lycées et facultés, tantôt regroupés tantôt dispersés par les forces de répression, françaises et allemandes. Les autorités allemandes qui avaient tout intérêt à minimiser les faits auprès de Berlin, évaluent entre 500 et 1000 le nombre des présents à l’Etoile à 17h. Une estimation plausible, considérant les flux entre 16 et 18 h, mène au chiffre cumulé de 3000 manifestants. Il n’y eut aucune manifestation d’une telle ampleur sous l’Occupation.

L’autre plaque [voir album lié] apposée sous l’Arc de Triomphe le 11 novembre 2010 par Nicolas Sarkozy, président de la République, diffère de la précédente par la mention des lycéens. La formule « au péril de leur vie » s’explique par les coups de feu tirés par les troupes allemandes, qui firent au moins quatre blessés chez les manifestants.

D’autres plaques commémoratives ont été apposées sur la prison de la Santé, sur l’ancienne prison du Cherche-Midi et à l’intérieur du lycée Janson de Sailly.


Alain Monchablon