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Stèle en hommage à Jacqueline Augras-Maillot, Port-des-Barques (Charente-Maritime)

Légende :

Stèle inaugurée en décembre 2013

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Christophe Durand

Source : © Cliché Christophe Durand Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Juillet 2020

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - Port-des-Barques

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Contexte historique

Jacqueline Maillot, alias "Viviane", est née le 1er octobre 1919.

Résistante active, elle fait partie du groupe Bernard de Nantes, de février 1941 à mai 1942 ; puis de l'été 1942 à l'été 1943, elle intègre le groupe Roger de La Rochelle, dépendant du mouvement de Léopold Robinet, Honneur et Patrie ; enfin de l'été 1943 à la fin du mois de septembre 1944, elle travaille pour le groupe d'Albert Bignon à Rochefort, puis de Maurice Charlatte, alias Guy Renart et André Religieux, alias "Georges Vernon", pour France Alerte.

Voici son témoignage :

"[...] Contactée fin février 1941 par un bon camarade de La Rochelle, Jacques Elie, mon adhésion fut admise au groupement qui, malgré de nombreux tâtonnements, s'organisait à La Rochelle. Notre chef se faisait appeler "Bernard", il dirigeait de Nantes et son système de liaison se faisait, déjà, par avion et par radio. [...]

Mon activité consistait à condenser en des rapports, que je fournissais deux fois par semaine, tous renseignements concernant :
- les Français : Moral, opinions, manifestations, arrestations, applications des premières consignes de la radio anglaise, partisans, conditions de vie au point de vue social, politique, économique, etc.
- les Allemands : Nombre, moral, toute activité quelle qu'elle soit, ainsi que tous renseignements d'ordre militaire que je pouvais glaner soit à l'arsenal, soit à la base.
- Relations entre eux.
[...] Le temps passant, malgré de nombreux défauts encore, l'organisation sembla s'imposer. [...] Je travaillais, pendant cette période, sous le numéro 17 T. Viviane.

[...] Le 13 mai 1942, j'étais sur le point de pénétrer dans l'arsenal où je travaillais (Travaux Maritimes) lorsque je fus rejointe par Maurice Legros et Henri Vergnie, rescapés, me dirent-ils, de la rafle qui venait d'avoir lieu et appartenant à notre groupe. Ils venaient me chercher, en toute hâte, afin que je profite de l'occasion de me sauver avec eux. [...] Je refusai tout départ. Mes parents ignoraient mon activité clandestine, aussi, jugez de leur douleur à la suite d'une disparition soudaine et inexpliquée, et ses conséquences. [...]
Je me fis oublier. Le calme plat de ma vie bien réglée et la chance aidant, je ne fus pas inquiétée. Pendant de longs jours, fatiguée, je ne fis rien. Toutefois, par un ami de Maurice Legros, nommé "Roger", je me ralliais indirectement au groupe de La Rochelle ; ceci au cours de l'été 1942. Je repris donc le travail, cette fois-ci avec l'aide de Raoul Robin, dit "Michel", et pour ce qui concernait un supplément à mon ancienne activité, c'est-à-dire, vol de plans à la lithographie des TM avec Monsieur Sarrazin, ouvrier dans ce service. Ces plans, qui se rapportaient à la défense des côtes, en majorité, étaient récupérés sous les yeus des Allemands. [...]
Nous dépendions du groupe Robinet de La Rochelle
[mais] les arrestations de Robinet, Moreau, Deflandre, Lisiack, etc. ; puis, à Rochefort, de Jean Mencière [démantelèrent le groupe].
Le 9 mai 1943, à la suite des ordres donnés par Jean Mencière, je partais à Bayonne dépanner son neveu, Henri Mencière, en instance de départ pour l'Afrique-du-Nord et réfractaire au STO. [...]
Mon activité passée s'était compliquée du fait que de nombreux jeunes gens devaient être camouflés, le STO et autres les talonnant : fabrication de faux papiers, puis camouflage dans les fermes, puis expédition en Afrique du Nord par l'Espagne. Par Perpignan, nous avions l'aide de deux Allemands travaillant à Todt et qui en transportèrent à plusieurs reprises, sous des choux. [...]

Ayant eu connaissance de l'existence d'un groupe déjà actif à Rochefort, je m'y rattachai. La jonction se fit avec monsieur Charlatte, alias "J. Verdier", André Religieux, alias "Georges Vernon", et Maître Bignon. [...]
Le travail continua, majoré les derniers temps, c'est-à-dire vers mai, juin, juillet et août, de la formation de groupes FFI.
Mes parents connaissaient, depuis pas mal de temps, mon activité. Ils m'aidèrent beaucoup, mettant, sans hésitation, malgré tous les risques que cette décision comportait, notre maison à la disposition pleine et entière de la Résistance.
[...]
[Puis] ce fut la tragédie de Château Gaillard (la Milice et les Allemands assaillirent notre PC départemental, tuèrent 19 de nos camarades, dispersèrent le reste et s'emparèrent de nombreuses pièces). Cette catastrophe nous obligea à nous camoufler de nuit et pendant pas mal de temps, André Religieux, "Michel" et moi. [...]
Le 28 août, je quittais Rochefort et rejoignais notre nouveau PC à Burie. Sous les ordres du commandant Renard, j'étais entourée du DMR Michel, des capitaines Conte et Hostins, et des radios Jackie Berlin et Jean. [...]
Je revins début septembre 1944 à Rochefort. [...]"

Jacqueline Augras-Maillot est décédée en 2009.

Décorations :
Chevalier de la Légion d'honneur ;
Croix de guerre avec citation 1939-1945 ;
Médaille de la Résistance.


Notice extraite du CD-ROM La Résistance en Charente-Maritime
Auteur : Agnès Boizumeau