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"Un hommage aux Universitaires morts pour la France" Combat, 8 novembre 1946

Légende :

Têtière et article du journal Combat du 8 novembre 1946
Au verso : photographie de la plaque apposée dans la crypte de la Sorbonne

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Droits réservés

Détails techniques :

Imprimé

Date document : 8 novembre 1946

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Déjà, le 11 novembre 1945, dans la Cour d'honneur de la Sorbonne, a été inaugurée la dalle votive « à la mémoire des maîtres et élèves de l'Université de Paris morts pour la France et la liberté ». Et, déjà, l’édition des 11-12 novembre 1945 de Combat s’en est fait l’écho.

C’est à la page 3 du même titre du 8 novembre 1946 qu’est annoncé l’ « hommage aux universitaires morts dans la Résistance » : comme il y est écrit, « sur l’initiative de la Fédération de l’Éducation nationale » (FEN), il s’agit de rendre hommage à la « Résistance universitaire » en inhumant dans la crypte de la Sorbonne les « corps de douze maîtres et élèves » « veillés par des étudiants et par des maîtres » du 11 au 12 novembre ; tout cela, dans le vestibule de la bibliothèque de la Sorbonne.

Dans sa « liste des héros et des Martyrs de la Résistance universitaire dont les cendres ont été demandées par les Syndicats et Groupements intéressés pour être transférés à la Sorbonne en accord avec les familles », la toute jeune FEN –créé en 1945 au sein d’une CGT (Confédération générale du travail) réunifiée- précise son choix par ordre d’enseignement :

I - Enseignement supérieur
- faculté des sciences de Paris : Fernand Holweck, torturé
- faculté de médecine de Strasbourg : Paul Reiss, combattant
- faculté de droit de Paris: Jean Gay (étudiant), fusillé
- faculté des lettres de Paris et École normale supérieure : Jean Cavaillès, fusillé ; Stéphane Piobetta, combattant

II - Enseignement du secondaire
- Edmond Lackenbacher, combattant
- Louis Boilet (élève), fusillé

III - Enseignement technique
- Raymond Deken, combattant
- Melle Marie-Louise Zimberlin, fusillée

IV - Enseignement du primaire
- Raoul François, combattant

Sont ajoutées deux urnes symboliques pour Georges Lapierre et Joseph Rollo dont les cendres ont été dispersées. Plus tard, une plaque est apposée en souvenir de Jean Zay auquel un hommage national a été rendu le 15 mai 1948 en Sorbonne, avant qu'il soit enterré à Orléans. Encore plus tard, en 1952, est placée dans la crypte une urne contenant les cendres des 4 corps parmi ceux des cinq élèves du lycée Buffon fusillés le 8 février 1943 : Jean-Marie Arthus, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros. Le cinquième est Jacques Baudry, enterré selon son souhait dans le caveau familial.

C’est dans cette même crypte que l’on trouve la plaque commémorative du 11 novembre 1946, ici en photo (voir verso), « à la mémoire des étudiants assassinés par les Allemands le 11 novembre 1940 et de tous les universitaires tombés pour la libération de la patrie ». On retrouve ici encore la trace des rumeurs sur les morts du 11 novembre 1940.

La crypte de la Sorbonne « dédiée » à la Résistance universitaire est inaugurée le 11 novembre 1947 en présence de Vincent Auriol, président de la République, de Marcel Edmond Naegelen, ministre de l’Éducation nationale, et du recteur de l’académie de Paris, Jean Sarrailh. L’initiative de la FEN est également rappelée sur la plaque inaugurale.


Ioânna Kasapi et Jean-Philippe Legois

Ressources complémentaires :
Visite virtuelle de la crypte de la Sorbonne réalisée par la Cité des mémoires étudiantes