Hersh Zimmerman

Légende :

De retour à Paris après son évasion du camp de Gurs, Hersh Zimmerman rejoint Deuxième détachement des FTP-MOI. Il est chargé avec Salek Bot de la fabrication des explosifs. Le 25 avril 1942, les deux hommes sont tués par l'explosion de la bombe qu'ils manipulaient.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. UJRE Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Hersch Zimmerman est né en 1910 à Stryj en Galicie (Pologne). Il émigre en Belgique en 1932 pour faire ses études, milite dans les milieux étudiants communistes, activité pour laquelle il est arrêté et condamné à six mois de prison. À sa sortie, il est expulsé du territoire belge et franchit la frontière pour s’installer en France, à Paris. Il y rejoint la section juive de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI) et devient l’un des responsables de la direction des patronages juifs.

Il s’engage dans les Brigades internationales aux côtés des républicains espagnols durant la guerre civile en Espagne. Blessé lors des combats, il revient en France en 1939 lors de la Retirada. Comme beaucoup de brigadistes et républicains espagnols, il est interné dans des camps en France, d’abord à Saint-Cyprien, puis à Argelès. Au camp d’internement d’Argelès, il participe à la rédaction du journal clandestin du camp, Derrière les barbelés, rédigé par un groupe de juifs internés. Il est transféré au camp disciplinaire du Vernet (Ariège) où il se fait le porte-parole de ses camarades dénonçant les conditions de vie et réclamant des améliorations significatives. Il est de nouveau transféré, vers Foix ou vers Gurs selon les sources, dont il s’évade.

Revenu à Paris, il s’engage dans la Résistance au sein du Deuxième détachement des FTP-MOI sous le pseudonyme d’Henri Lefebvre. Ingénieur chimiste, il travaille avec Salek Bot (alias Yves Moulin) à la fabrication d’engins explosifs au 7e étage du 49 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, à Paris dans le Ve arrondissement.  Le 25 avril 1942,  l’une de leur bombe, destinée à une caserne occupée par les Allemands, explose dans leur appartement les tuant tous les deux sur le coup. Le 27 avril 1942, les corps sont transférés à l’institut médico-légal. A ce stade, les policiers ont bien identifiés Salek Bot (suite à l’arrestation la veille de son amie Masza Lew qui permet son identification) mais pas Zimmerman qui est mentionné « X… s’étant dit Lefèvre Henri ».

Suite à l’arrestation de Masza Lew, les policiers français de la BS2 tendent une souricière au domicile de cette dernière au 1 bis rue Lacepède dans le Ve arrondissement, provoquant l’arrestation d’une dizaine de résistants : Zygmunt Brajlowski, Sonia Gutmann, Tibor Kallai, Szmul Bursztyn, Stanislas Toporowski, Raïssa Rapoport, Natan Dyskin et Samuel Nadler. Les six hommes sont fusillés comme otages au Mont-Valérien, les trois femmes sont assassinées au camp d’Auschwitz-Birkenau (Pologne).


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie :
Archives de la Préfecture de Police, Paris : GB 100 - Lew
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds de liquidation FN-OS-FTP.
David Diamant, Les Juifs dans la Résistance française 1940-1944, Paris, Le Pavillon, 1971.
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance, Paris, éditions du Renouveau, 1984.
Boris Holban, Testament. Après 45 ans de silence, le chef militaire desFTP-MOI de Paris parle…, Paris, Calmann-Lévy, 1989.
S. Courtois, D. Peschanski, A. Rayski, Le sang del’étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Paris, Fayard, 1989.
Notice "ZIMMERMAN Hersch alias LEFEBVRE Henri" par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 mai 2014, dernière modification le 13 mars 2020.