Ignaz Krakus dit Roman

Légende :

Ignaz Krakus, dit Roman, cadre du bataillon FTP-MOI Carmagnole, chef militaire du maquis de la Croix du Ban.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Eté 1944

Lieu : France

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Contexte historique

Né en Pologne le 12 février 1909 à Cracovie dans une famille ouvrière, Ignaz Krakus milite avec ses trois frères au Parti Communiste ce qui lui vaut des ennuis avec la police (plusieurs arrestations). Dans les derniers mois de l’année 1936, âgé de 25 ans, il décide de se rendre en Espagne pour combattre aux côtés des républicains. Après un périple qui le mène à Paris en passant par la Tchécoslovaquie et l’Autriche, il franchit les Pyrénées au début de l’année 1937. Il combat alors dans les Brigades internationales (compagnie Dombrowski) et participe à plusieurs batailles dont celle de l’Ebre. En 1939, Roman est parmi les derniers membres des Brigades internationales à être évacué par la mer depuis Alicante. Débarqué près de Perpignan, il est interné à Rivesaltes, Argelès, Gurs, puis au camp de Vernet dans l’Ariège dont il s’évade en 1941.


Il gagne Lyon où il prend contact avec la section juive du Parti communiste avant de s’engager dans les FTP-MOI et devenir, selon son témoignage, l’un des fondateurs du groupe Carmagnole. Outre la diffusion de tracts clandestins, il participe à plusieurs opérations contre l’occupant (attentats à l’explosif, déraillements de trains). En 1943, devenu chef de détachement à Lyon, il est nommé responsable militaire du bataillon Carmagnole. Arrêté le 25 mai 1944 lors d’une rafle à Lyon, il parvient à s’évader deux semaines plus tard malgré les sévices endurés. Au mois de juin, peu après le débarquement en Normandie, il est nommé responsable inter régional de l’état-major sud et envoyé à Saint-Etienne (Loire). Peu après, malgré les efforts déployés par la Gestapo pour l’arrêter, il crée le maquis de la Croix du Ban et participe à libération de Lyon (fin août-début septembre). Il entre, à la tête de ses troupes dans le quartier de Vaise et parvient à sauver trois ponts sur le Rhône. Plusieurs témoignages font état du calme, du courage et des efforts déployés par Roman pour éviter les pertes et gérer au mieux les hommes placés sous ses ordres.

Quelques jours après la Libération, le général de Gaulle lui remet la croix de guerre. En 1945, Ignaz Krakus choisit de rentrer en Pologne et il s’engage dans l’armée populaire polonaise. Dans la Pologne devenue communiste, il fait des études et devient officier de Marine à Gdansk. Néanmoins, il est chassé de l’armée en raison de ses prises de position lors du procès Slanski en 1952. Devenu ouvrier métallurgiste, il choisit de quitter, avec l’accord du gouvernement, la Pologne en 1969 et gagne la France. Installé à Fourmies, il décède peu après son arrivée lors d’une opération dont il ne supporte pas l’anesthésie (1970).


Auteur : Alexandre Bande

Sources et bibliographie :
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 2.
Mémorial de la Shoah, DLXXXI-1.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.
Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permzel, 2003.

Notice KRAKUS Roman [KRAKUS Ignaz pseudonyme Roman] par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 19 décembre 2010, dernière modification le 19 décembre 2010.