Joseph Kutyn (dit Antoine)

Légende :

Membre actif du Parti Communiste clandestin, Joseph Kutyn est l'un des fondateurs et le premier chef du bataillon Carmagnole. Arrêté en mars 1943 à Saint-Etienne, il est déporté à Auschwitz d'où il reviendra en mai 1945. 

Genre : Image

Type : Papiers officiels

Source : © Service historique de la Défense Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Contexte historique

Né le 17 octobre 1911 à Rowno (Pologne), Joseph Kutyn quitte la Pologne entre les deux-guerres, en raison de son appartenance au Parti Communiste polonais et de l’antisémitisme qui y sévit alors. Arrivé en France, il décide de s’engager dans les Brigades internationales et combat en Espagne. A son retour en France, il est brièvement interné au camp de Vernet dans l’Ariège, puis après s’en être échappé, il entre dans l’armée et se distingue au combat lors de la Bataille de France (il reçoit la croix de guerre).

Membre actif du Parti Communiste clandestin, il gagne Lyon pour y constituer les FTP–MOI et se retrouve à la tête du bataillon Carmagnole sous le pseudonyme d’Antoine. Il est à l’origine de nombreuses opérations, dont le dynamitage d’un transformateur à l’usine du quai Serin à Lyon (décembre 1942) ou la destruction de véhicules de la Wehrmacht près de la gare des Brotteaux le 10 février 1943.

Envoyé en mission dans le bassin houiller de la Loire, il est arrêté au mois de mars suivant à Saint-Etienne puis est interné à la prison de Cafarelli à Toulouse puis à Drancy du 17 au 30 mai 1944. Il est déporté à Auschwitz par le convoi 76 qui compte 1156 personnes. Il est sélectionné, comme 397 autres hommes et 223 femmes pour le travail. Au mois de janvier 1945, il est envoyé à Mauthausen, d’où il est libéré le 5 mai suivant.

Quelques années après son retour en France il gagne à nouveau la Pologne, devenue communiste, et il exerce rapidement des fonctions ministérielles (Vice-Ministre). Victime de violente poussée antisémite qui touche la Pologne, il revient en France grâce à l’intervention du PCF et au fait qu’il disposait de la nationalité française depuis 1945. Pendant environ dix ans, du début des années 1970 au début des années 1980, il officie en tant que conseiller auprès d’entreprises qui commercent avec certains pays du bloc de l’Est.


Auteur : Alexandre Bande

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 324 517.
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permzel, 2003.
Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Notice "KUTYN Joseph écrit parfois KUTIN" par Jean- Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 août 2011, dernière modification le 29 décembre 2018.