Norbert Kugler

Légende :

Ancien officier des Brigades internationales en Espagne, Norbert Kugler est l'un des fondateurs du bataillon Carmagnole des FTP-MOI. Il en devient le commandant militaire avant d'être promu responsable de la région Rhône et Isère. 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Né en Bavière le 10 avril 1906 à Schönau, Norbert Kugler est issu d’une famille juive allemande. Ses parents, modestes ouvriers, semblent avoir été fortement touchés par les difficultés économiques liées aux effets de la Première Guerre mondiale. Apprenti dans le commerce de gros, Norbert Kugler milite à l’extrême gauche mais l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933 le pousse à quitter l’Allemagne l’année suivante. Il décide de s’installer à Toulouse où il rejoint son frère Joseph qui l’avait précédé.

A l’automne 1936, il traverse clandestinement les Pyrénées pour rejoindre les Brigades internationales où il combat dans le bataillon Thaelmann. Promu lieutenant, il devient officier d’état-major de la 45e division de l’armée républicaine. Il participe aux violents combats qui se déroulent près de Madrid, à Terruel ou sur l’Ebre. A la fin de l’année 1938, diminué physiquement, Norbert Kugler est de retour à Toulouse, il est longuement hospitalisé et rencontre lors de cette période sa future épouse, une ancienne des Brigades internationales (Mira).

Arrêté une première fois en 1939 par les autorités françaises, il est libéré avant la défaite du printemps 1940. A nouveau arrêté en 1941, il s’évade du camp de Récébédou et gagne Lyon où il participe, selon certaines sources, à la réunion du 6 juin 1942 où est adopté le principe de la création des FTP -MOI. Il est l’un des fondateurs, avec Joseph Kutin, du groupe « Carmagnole » dont il devient le commandant militaire. Peu après il devient responsable de toute la région (Rhône et Isère). Il dirige et participe à de nombreuses opérations : attentats contre des usines d’armement, plastiquage de voies ferrées, sabotages de locomotives. Au printemps 1944, il est même choisi pour devenir le responsable de tous les FTP-MOI de la zone Sud. Au mois d’août suivant, il participe à la libération de Villeurbanne et est promu lieutenant-colonel FFI.

Après la guerre il s’installe en RDA où il est emprisonné pendant plusieurs années en raison de ses supposées convictions « titistes ». Il meurt en mai 1982 à Berlin-Est. Une rue de Vénissieux porte son nom et il a été fait citoyen d’honneur de Villeurbanne.


Auteur : Alexandre Bande

Sources :
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 2.

David Diamant, Les Juifs dans la Résistance française 1940-1944 (avec armes ou sans armes), Paris, Roger Maria Editeur, 1971.
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permzel, 2003.
Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Dictionnaire historique de la Résitance, Paris, Robert Laffont, 2006, biographie de Norbert Kugler par Claude Collin
Notice "KUGLER Norbert" par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 25 août 2020.