Procès-verbal d'installation d'un enseignant bien sous tous rapports, lycée Thiers Marseille.

Légende :

Pprocès-verbal d'installation par le proviseur du lycée Thiers à Marseille d'un enseignant remplissant les conditions discriminantes imposées par le gouvernement de Vichy.

Genre : Image

Type : document officiel

Source : © archives départementales des Bouches-du-Rhône, 122 W 1 Droits réservés

Date document : 7 octobre 1942

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Tout enseignant arrivant dans un nouvel établissement doit signer un procès-verbal d'installation attestant de sa prise de fonction.
Le procès-verbal d'installation signé le 7 octobre 1942 par monsieur Hugues montre que les fonctionnaires devaient remplir trois conditions extérieures à leurs compétences professionnelles :
-être né de père français (loi du 17 juillet 1940)
-ne pas appartenir à la franc-maçonnerie (loi du 13 août 1940)
-ne pas être juif (Statut des juifs du 3 octobre 1940)
Le répétiteur exerce les fonctions de surveillance des études, des récréations et de l'internat s'il y en a un dans l'établissement (c'est le cas du lycée Thiers à cette époque). Il est au minimum bachelier, voire licencié et peut être appelé à des fonctions d'enseignement en cas de besoin.


Auteure : Sylvie Orsoni

Contexte historique

Eliminer ceux qui sont indignes de la nationalité française est une des grandes revendications de l'extrême-droite. L'arrivée au pouvoir du maréchal Pétain en juillet 1940 lui permet de mettre en œuvre son programme d'exclusion. Dès le 17 juillet 1940, une loi réserve les emplois de fonctionnaires aux seuls Français nés de père français. Les naturalisés sont exclus. Le 13 août 1940, les « sociétés secrètes », c'est à dire la franc-maçonnerie sont interdites et les fonctionnaires doivent déclarer sur l'honneur ne pas ou ne plus en faire partie. Le 3 octobre 1940, un premier statut des juifs est adopté. Il écarte de la fonctions publique les juifs définis sur des critères raciaux et non religieux (voir notice : exclusion d'un enseignant juif). Le 2 juin 1941, un second statut des juifs est adopté aggravant les exclusions. Les administrations doivent veiller à épurer leurs services. Le proviseur n'a pas à vérifier la sincérité de la déclaration qui est faite sur l'honneur. En cas de fraude, les sanctions sont lourdes (révocation, amendes, peines de prison et pour les Juifs à partir de 1942 internement et déportation.


Auteure : Sylvie Orsoni

Sources
Echinard Pierre, Orsoni Sylvie, Dragoni Marc, Le lycée Thiers, 200 ans d'histoire, Aix-en-Provence, Edisud, 2004.
Mencherini Robert, Vichy en Provence,Midi rouge, ombres et lumières, 2, Paris, Syllepse, 2009.
Paxton O. Robert, La France de Vichy 1940-1944, éditions du Seuil, Paris, 1973.
Rémy Dominique, Les lois de Vichy. Actes dits « lois » de l'autorité de fait se prétendant « gouvernement de l'Etat français », éditions Romillat, Paris, 1992.