Libération de Montigny-les Cormeilles

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Document communiqué par Bruno Renoult - origine inconnue Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Val-d'Oise - Montigny-lès-Cormeilles

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Contexte historique

La Patte d'Oie d'Herblay est le nom donné à l'intersection de la route nationale 192 et de la route nationale 14. A cet endroit, la route venant de Rouen se divise en deux branches : l'une qui, par Cormeilles-en-Parisis, Argenteuil, Bezons et Nanterre s'en va vers l'ouest de la capitale (la RN 14), l'autre par Montigny, Franconville, Sannois, Saint-Gratien, Saint-Denis gagne le nord de Paris.

Le 24 août 1944, des formations FFI venues de différents points se sont mises en place le long de la route nationale 14 ainsi que dans les bois de Sannois, Montigny-les-Cormeilles, Herblay. Le front ainsi constitué suit approximativement le tracé de la route, depuis la gare de Sannois jusqu'à la Patte d'Oie d'Herblay et au croisement de la RN 192. Tout le long de ce parcours et pendant toute la journée du 25 août, de violents accrochages s'engagent avec les Allemands qui sillonnent en tous sens ce secteur stratégique. Un accrochage se produit pendant plus de trois heures aux alentours du cimetière de Montigny où les Allemands tentent de contourner une des unités FFI. Deux FFI sont tués mais l'ennemi subit des pertes plus importantes.

Au cours de la nuit du 25 au 26 août, les Allemands évacuent précipitamment le fort de Cormeilles-en-Parisis, pourtant puissamment occupé et armé. Aussitôt le commandant Salmon de la compagnie 18B du MLN donne l'ordre à son corps-franc, commandé par le sous-lieutenant Noé, d'en prendre possession. Le fort servant de dépôt à la Kriegsmarine, les FFI y découvrent plus de 500 torpilles sous-marines ainsi que des fusils et un millier de grenades à manche.

Dans la matinée et la journée du 26 août, les combats reprennent et s'intensifient autour de la Patte d'Oie d'Herblay et le long de la nationale 14 où ne cessent de circuler des convois allemands. Le lendemain, les combats se poursuivent. Les FFI d'Herblay harcèlent de petites unités allemandes qui paraissent se replier en direction de Beauchamp. Une voiture allemande est mise hors de combat. Mais vers midi, un groupe allemand fort d'une centaine d'hommes et arrivant de la RN 14 prend position à la Patte d'Oie d'Herblay avec des mitrailleuses. Durant tout l'après-midi, des combats ont lieu. Les FFI se replient vers Herblay. Des renforts arrivent de Cormeilles-en-Parisis et d'Argenteuil. A 17 heures, la compagnie 18B du MLN attaque un camion entre la Patte d'Oie et Herblay sur la RN 14 puis, une heure plus tard, une voiture traction.

Le 27, à 12h30, une cinquantaine d'Allemands débarque avec mitrailleuses. Le soir, les FFI dressent des barricades à Herblay et à Montigny.

Le 28 août, les combats se poursuivent autour d'Herblay. Face aux troupes allemandes ont pris place se trouvent l'OCM d'Argenteuil, les FTP et le FN d'Argenteuil et de Bezons, les FFI de Montigny-les-Cormeilles, Franconville et Herblay. Après quelques accrochages, les FFI attaquent en force à hauteur de l'usine Bordier d'une part, du côté de la RN 192 d'autre part. Surpris par l'ampleur de ces offensives, l'ennemi recule en désordre. Les combats se poursuivent autour de la voie ferrée et du cimetière d'Herblay que les Allemands finissent par occuper. Les FFI de la région sont renforcés par des éléments venus de Paris, de Sartrouville, de Versailles et des Clayes-sous-Bois qui prendront position autour du cimetière.

Sous la pression continue de tous les FFI engagés dans le combat, appuyés par un tank et deux auto-mitrailleuses de l'armée américaine qui a fait son apparition à Argenteuil le matin même, l'ennemi finit par reculer et se replier sur Beauchamp. Vers 20 heures, les FFI sont maîtres de la Patte d'Oie et de la nationale 14. Ils ont eu au total huit tués et une vingtaine de blessés, sans compter les victimes civiles. Les Allemands abandonnent définitivement Herblay le lendemain. Les groupes FFI les pourchassent, le 29, avec l'appui de blindés américains, jusqu'aux alentours de la gare de Beauchamp, où de sérieux combats ont lieu. En fin de compte, les FFI s'emparent de la ville, les Allemands s'enfuyant vers l'Isle-Adam.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :
Archives Nationales, 72 AJ 1908 pièce n° 65 (résumé chronologique des opérations FFI en Seine-et-Oise).
Service historique de l'Armée de Terre, 13 P 138 (dossiers d'homologation des unités FFI de Seine-et-Oise).
Maurice Weber, " Rapport d'activité de l'OCM d'Argenteuil " (collection privée de Maurice Weber).
Martial Laroque, La Résistance en Val d'Oise, Argenteuil, Comité du Val d'Oise de l'ANACR, 1986.
Jean Aubert, Val d'Oise 1944, Valhermeil, 1994.