Le repli de l'Ecole d'artillerie de Fontainebleau

Légende :

Serge Ravanel est élève à l'Ecole d'artillerie de Fontainebleau. La débacle le conduit, lui et ses camarades à quitter Paris pour Poitiers. Il raconte cette période trouble du printemps 1940.

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Producteur : Makros Costa

Source : © Archives Makros Costa Droits réservés

Détails techniques :

Durée : 00 :38 :26 - Extrait : 00 :02 :18 - Interviewer : Makros Costa - Lieu : Paris - Date : 18/03/08.&

Lieu : France

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Contexte historique

Le 10 mai 1940, sept mois après la déclaration de guerre de la France et de l'Angleterre à l'Allemagne, celle-ci rompt le front occidental. Le Führer met fin à la « drôle de guerre » et lance ses armées sur les Pays-Bas, la Belgique et la France.

L'invasion
Le soir du même jour, à Londres, le roi demande à Winston Churchill, farouche partisan de la guerre à outrance contre Hitler, d'assumer la fonction de premier ministre.
Le 14 mai, la reine des Pays-Bas, Wilhelmine, et une partie de son gouvernement se réfugient à Londres. Le lendemain, Rotterdam est bombardée et les Pays-Bas capitulent.
Les commandements anglais et français envoient leurs troupes en Belgique. Mais à leur surprise, Hitler ne s'en tient pas là. Conformément au plan du général Erich von Manstein, le Führer porte son principal effort dans les Ardennes, une région montagneuse qui n'est pas protégée par les efficaces fortifications de la ligne Maginot. C'est ainsi que trois divisions blindées du général Heinz Guderian percent le front français du côté de Sedan.
Les Belges, qui s'abritaient derrière leur neutralité, sont également débordés par les divisions blindées de la Wehrmacht cependant que les parachutistes allemands sautent sur Liège.
Les divisions françaises qui devaient protéger cette frontière se débandent sans attendre. Négligeant Paris, les panzers allemands bifurquent vers l'ouest...
À Paris, le 19 mai, désemparé par l'ampleur de la débâcle, le président du conseil, Paul Reynaud, rappelle d'urgence le vieux général Maxime Weygand (73 ans), en poste en Syrie, et lui confie le commandement en chef des armées à la place du généralissime Gamelin.
Le 20 mai, en soirée, les panzers qui ont fait la percée de Sedan prennent en tenaille les armées franco-anglaises qui s'étaient imprudemment engouffrées dans la nasse belge. Le 24 mai, les Allemands prennent Boulogne, encerclent Calais et ne sont plus qu'à 35 kilomètres de Dunkerque.
Hitler, cependant, ne veut pas écraser la France et l'Angleterre mais seulement les réduire à l'impuissance pour avoir les mains libres à l'est de l'Europe, selon le projet énoncé dans sa profession de foi, Mein Kampf. Le 24 mai, il donne l'ordre à ses troupes d'arrêter leur progression, avec l'espoir que les Anglais, aux abois, vont saisir la perche qui leur est tendue pour entamer des négociations. Décevant ses attentes, les Anglais en profitent seulement pour consolider leurs défenses autour de la poche de Dunkerque.
Après une semaine de tergiversations, le Premier ministre britannique décide de faire rembarquer ses troupes à Dunkerque. C'est l'opération « Dynamo » : 300.000 soldats anglais et français sont évacués par le port de Dunkerque vers l'Angleterre, où ils se prépareront pour la contre-offensive... quatre ans plus tard.
En Belgique, toute résistance est devenue inutile de l'avis même des chefs alliés. Le roi Léopold III, qui n'a pas voulu suivre son gouvernement à Londres, signe donc la capitulation de son armée, effective le 28 mai. Le roi s'en tient à la reddition militaire et refuse l'armistice, c'est-à-dire une convention de gouvernement à gouvernement.
Le 5 juin, Hitler donne l'ordre à ses troupes de reprendre leur progression mais cet ordre arrive trop tard pour empêcher à Dunkerque l'évacuation des troupes britanniques vers l'Angleterre. Par sa faute, le Führer se prive ainsi d'une victoire rapide sur l'Angleterre.
Là-dessus arrive Mussolini, le dictateur italien. Il se joint à la curée et le 10 juin, déclare la guerre à la France déjà à genoux.
 Le 14 juin, les Allemands entrent dans Paris qui s'est déclaré « ville ouverte » après la fuite du gouvernement à Tours puis à Bordeaux.
Le maréchal Pétain, devenu président du Conseil à la place de Paul Reynaud, négocie l'armistice avec l'envahisseur. La sonnerie du cessez-le-feu résonne le 25 juin à 0h35, soit six semaines après le début de l'invasion. Victimes d'un commandement défaillant, les soldats français et anglais se sont néanmoins battus avec un remarquable courage, à quelques exceptions près.
Pendant les six semaines qui séparent l'invasion du cessez-le-feu, la campagne de France a fait, selon les chiffres les plus récents (2010), environ 60.000 morts chez les soldats français, preuve d'une combativité remarquable. La Wehrmacht déplore quant à elle 30.000 tués.

L'exode
Dès le début de l'invasion allemande, en Belgique comme en France, pressés par les autorités locales, les habitants des villes et des villages fuient vers un improbable abri dans le Sud.
En quelques jours, huit à dix millions de Belges et de Français se retrouvent sur les routes, sous le feu des Stukas, les avions allemands qui piquent sur les colonnes de réfugiés et les mitraillent en faisant retentir leurs sirènes, surnommées « les trompettes de Jéricho ».


Sources : Jean-Pierre Azéma, De Munich à la Libération (1938-1944), Paris, Le Seuil, coll. « Points Histoire », 1979. Site Internet Herodote.net.