Lucien Rebatet au procès de Je suis partout en 1946

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © Collection Robert Serre Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.

Date document : Novembre 1946

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Entre les gardes et les avocats, les trois accusés : Pierre-Antoine Cousteau, Claude Jeantet et, debout, Lucien Rebatet.
Ce dernier, Drômois, journaliste et écrivain, est un des plus violents pamphlétaires antisémites et collaborationnistes.

La photo est prise durant le procès de Je suis partout en novembre 1946. Le photographe n’est pas identifié.


Auteur(s) : Jean Sauvageon et Robert Serre

Contexte historique

Lucien Rebatet

Né le 15 novembre 1903 à Moras-en-Valloire (Drôme). Journaliste, essayiste, musicologue et écrivain français, il participe à L'Action française de 1929 à 1940 et à La Revue Universelle de 1933 à 1939. Il entre en 1933 dans l'équipe de l'hebdomadaire Je suis partout, dont il devient un des principaux rédacteurs. Dans le numéro du 1er avril 1938, Rebatet jubile : « L'antisémitisme renaît en France avec une singulière vigueur ».

La publication Je suis partout reparaît en 1941 : Rebatet et Robert Brasillach y expriment le nouveau courant du pétainisme, s'engageant avec véhémence dans l'anticommunisme et l'antisémitisme. Le 1er juin 1941, il insiste pour que le port par les juifs de l'étoile jaune, qui vient d'être instauré en zone occupée, soit étendu à la zone non occupée : ainsi sera « discernable au premier regard cette race ennemie, fanatique et féroce ».
Durant l'Occupation, il est l'un des polémistes les plus violents de la collaboration et publia en 1942 son retentissant pamphlet Les Décombres (Denoël) où il exprime sa haine de la France décadente, avilie par l'intellectualisme, la démocratie, l'alcoolisme et l'invasion juive et sa joie féroce à achever sa destruction.

Dans tous ses écrits, Rebatet vomit sa haine des juifs. Dans Je suis partout du 28 juillet 1944, Rebatet ne cache rien de ses choix : « J'admire Hitler. Nous admirons Hitler, et nous avons pour cela de très sérieuses raisons... C'est lui qui portera devant l'Histoire l'honneur d'avoir liquidé la démocratie ».

Il prend la fuite en août 1944, se réfugie en Allemagne. Repris, il est ramené en France et jugé en novembre 1946 avec les rédacteurs de Je suis partout, Pierre-Antoine Cousteau, et Claude Jeantet. "Le visage tourmenté, les yeux cernés de boursouflures, nerveux, inquiet", il admet "certaines phrases abominables" ou "les violences de langage" dans ses articles. Il explique ses sentiments en juillet 1940 : "J'ai été ému, émerveillé par le premier message de Pétain. J'ai entendu cette voix brisée et j'étais convaincu qu'elle représentait notre seule planche de salut". Acculé, il se retranche derrière cette affirmation : "Je voyais les Allemands vainqueurs". Condamné à mort le 23 novembre 1946, il sera gracié le 12 avril 1947 et libéré en juillet 1952. Il décède le 24 août 1972 et est enterré à Moras-en-Valloire.


Auteur(s) : Jean Sauvageon et Robert Serre
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.