Colonel Ulysse Léoni

Légende :

Colonel Ulysse Léoni, responsable de la banlieue sud de Paris pour le mouvement Libération-Nord, puis, pour l'ensemble des FFI

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc extraite de Batailles en banlieue sud. Journal de marche, éditions Jonquille, 1945.

Lieu : France - Ile-de-France

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Ulysse Léoni est né le 5 avril 1887 à Constantine (Algérie) où son père était gendarme. Elève de l'école militaire préparatoire d'artillerie et du génie de Billon (octobre 1900), il s'engage dans l'armée le 5 avril 1905 et est incorporé au 35e régiment d'artillerie. Il grimpe progressivement les échelons de la hiérarchie militaire pour atteindre le grade de maréchal-des-logis le 1er mai 1914 alors qu'il est affecté au 51e régiment d'artillerie. C'est au sein de ce régiment qu'il participe à la Première Guerre mondiale (Verdun, Laonnois, Malmaison, Chemin des Dames, offensive de Champagne). Adjudant le 21 janvier 1916, il obtient deux citations à l'ordre du régiment en juin 1916 et octobre 1918, puis est promu au grade de sous-lieutenant le 23 juillet 1917. Un an plus tard, il devient lieutenant.

Le 15 avril 1920, il est affecté au 201e RAC (armée du Rhin). Durant l'année 1921-1922, il suit les cours de l'Ecole d'administration de Vincennes. Le 1er octobre 1922, Léoni est promu officier d'administration de 3e classe du Service de l'aéronautique et affecté au magasin général d'aviation n°2 à Longvic-les-Dijon. Promu capitaine d'administration, il est affecté à l'inspection technique de l'aéronautique le 25 juin 1929.
Le 27 avril 1934, le lieutenant Léoni intègre la direction du matériel aérien militaire en qualité de comptable. En décembre 1936, il est affecté au service de l'armement aérien. Promu au grade de commandant le 15 décembre 1937, il devient un an plus tard chef de cabinet du directeur du personnel militaire de l'armée de l'air. En novembre 1939, sa demande d'affectation dans l'infanterie est refusée en raison des besoins de l'armée de l'air en officier des services administratifs. Affecté au secteur de l'air n°6 le 1er février 1940, le commandant Léoni prend la direction du centre démobilisateur de la base aérienne de Moissac le 7 juillet 1940. C'est là qu'il est démobilisé en août 1940.

A la fin de l'année 1940, il fonde l'organisation France Toujours avec le colonel Lamontagne. Une liaison est alors établie avec l'ambassade des Etats-Unis mais sans aucun résultat probant. Grâce à un nommé Lefevre, placé par le colonel Lamontagne au bureau de reclassement et de placement des militaires de carrière démobilisés et mis prématurément en congé ou retraite, le commandant Léoni est intégré au sein du groupe Saint-Sulpice de l'Armée des Volontaires. En mars 1941, les responsables de l'AV le chargent du service de renseignement. C'est ainsi que Léoni communique notamment le programme des fabrications d'aviation française 1941-42. Il transmet également le procès-verbal de la séance du 23 mai 1941 de la Commission d'armistice de Wiesbaden concernant la fabrication des armes, des munitions et des voitures sur le territoire occupé et le ravitaillement en vivres imposé à la France par l'armée d'occupation.
A la fin de l'année 1941, à la suite d'une vague d'arrestations, il perd le contact avec l'Armée des Volontaires. Au début de l'année suivante, par l'intermédiaire d'un foyer de Libération-Nord, avenue du Président Wilson, Léoni entre en liaison avec le colonel Fouré. Ce dernier le charge de l'organisation militaire de la banlieue Sud. Léoni devient alors le commandant "Rivière". Son secteur est délimité au nord par les arrondissements rive gauche, à l'est par la Seine, à l'ouest par Billancourt et au sud par la vallée de Chevreuse. Le commandant Léoni établit son PC à Villejuif. Il découpe son secteur en quatre subdivisions dont les PC sont basés à Choisy, Villejeuif, Fontenay aux Roses et Issy-les-Moulineaux.
Vers le mois de juin 1942, Lefevre, qui l'avait fait entrer à l'Armée des Volontaires, lui présente Coadou. Celui-ci lui propose le commandement de l'AV. Mais l'exécution de Coadou met fin à ce projet de reprise en main du mouvement. Jusqu'en novembre 1943, le commandant Léoni s'occupe essentiellement de recruter et de constituer des formations de combat dans la banlieue Sud.

Le commandant Léoni est élevé au grade de lieutenant-colonel FFI le 15 janvier 1944. Le 19 août 1944, un ordre de mission du commandant Dufresne stipule que " par ordre du colonel commandant les FFI de la région parisienne, le commandant Rivière est le seul qualifié pour assurer le commandement dans la banlieue sud sur toutes les organisations de résistance reconnues par le CNR ". C'est à ce poste que le colonel Léoni coordonne l'action et participe aux combats de la libération de la banlieue Sud.

Le 15 septembre 1944, il souscrit un engagement pour la durée de la guerre. Le 30 mars 1945, il est cité à l'ordre du corps d'armée pour services rendus à la Résistance. Lieutenant-colonel, il prend le commandement de l'école des cadres FFI de Meudon. Définitivement démobilisé le 6 mai 1946, il est rayé des contrôles de l'armée le 5 avril 1947. Grand électeur au Conseil de la République, Ulysse Léoni est candidat aux élections municipales de Sceaux sur la liste d'Edouard Depreux (SFIO). En 1949, il est conseiller municipal de cette commune. Au début des années 1950, il quitte la région parisienne pour la Bretagne. En avril 1953, il se présente aux élections municipales à Plourhan (Côtes-du-Nord) où il s'est retiré.

Décorations : Grand Officier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1914-1918, croix de guerre 1939-1945, médaille de la Résistance, croix du combattant volontaire 1939-1945, croix de combattant volontaire de la Résistance, médaille des Forces françaises libres.


Fabrice Bourrée, "Ulysse Léoni" in DVD-Rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.