Yves Rocard

Légende :

Yves Rocard, membre du réseau Cohors-Asturies

Genre : Image

Type : Photographie

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Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

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Contexte historique

Yves Rocard est né le 22 mai 1903 à Vannes et décédé le 16 mars 1992, à 88 ans, à Paris est un physicien français. Père de Michel Rocard, il fut le responsable scientifique des programmes qui conduisirent à la mise au point de la bombe atomique française. Yves Rocard fait de 1922 à 1925 des études supérieures scientifiques à l'École normale supérieure, où il suit les conférences de physique de Henri Abraham et Eugène Bloch, et à la faculté des sciences de l'université de Paris, où il suit les cours de physique de Charles Fabry, Aimé Cotton, Anatole Leduc et Amédée Guillet et obtient les licences ès sciences physiques et ès sciences mathématiques. Lauréat du concours d'agrégation des sciences physiques en 1925, il obtient une bourse Blumenthal de 9000 FF pour réaliser des travaux de recherche qui le mène à l'obtention en 1927 du doctorat ès sciences mathématiques (L'hydrodynamique et la théorie cinétique des gaz), puis, l'année suivante, du doctorat ès sciences physiques (Théorie moléculaire de la diffusion de la lumière par les fluides, thèse préparée au laboratoire d'enseignement de la physique dirigé par Charles Fabry).

À partir de 1928, sa carrière se partage entre le domaine académique et l'industrie pendant dix ans.
Du côté académique, il obtient la charge de cours de la Fondation Claude-Antoine Peccot au Collège de France (charge de cours annuelle au bénéfice de mathématiciens âgés de moins de trente ans et s’étant signalés dans l’ordre des mathématiques théoriques ou appliquées) puis nommé maître de recherches de la Caisse nationale des sciences en 1932. Il devient ensuite maître de conférences de physique à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand en 1939, maître de conférences de mécanique expérimentale des fluides à la faculté des sciences de l'université de Paris (le 1er octobre 1939), puis maître de conférences de physique (1er octobre 1941, chaire de physique-enseignement) en remplacement de Jean Cabannes nommé professeur titulaire de la chaire de physique-recherche.

Du côté de l'industrie, il est recruté en 1928 à la Radiotechnique, filiale de la Compagnie générale de la télégraphie sans fil (CSF) pour s'occuper des petites lampes des récepteurs radio. Il collabore avec Maurice Ponte au sein du Laboratoire de recherches générales3 où il est crédité de contributions au développement de la pentode et des radiophares 4,1 .

Durant la Seconde Guerre mondiale, il faisait partie d'un groupe résistant (Cohors-Asturies). Lors d'une mission particulièrement dangereuse, il s'envole vers l'Angleterre dans un petit avion. Là, il rejoint De Gaulle qui le nomme directeur de recherche des Forces navales françaises libres. Il s'intéresse particulièrement à la détection par les radars anglais de fortes émissions radio du soleil (non pas durant un travail scientifique, mais comme interférant avec l'utilisation purement militaire du radar). Quand les armées alliées avancent en Allemagne, il saisit en zone française matériel et personnel spécialiste allemands. Il échoue à Hechingen, où Samuel Goudsmit peut saisir avant lui le groupe Heisenberg (opération Paperclip). Il peut toutefois acquérir deux groupes s'occupant de senseurs dans l'infrarouge et un autre de téléguidage. Pour démarrer des recherches françaises en radio-astronomie, il met la main sur deux miroirs de radar allemands de type Würzburg de 7,5 m de diamètre. Il parvient enfin à loger ses groupes au "Centre de recherche de la Marine nationale" de Marcoussis, en Essonne.

Avec Karl Rawer comme directeur scientifique (1946-1956), il crée le Service de prévision ionosphérique de la Marine.

Revenu en France, Rocard commence véritablement sa carrière académique. Il est tout d'abord chargé du service de la chaire de physique déléguée à l'École normale supérieure à compter du 1er novembre 1945, en remplacement de Georges Bruhat, qui a été déporté, obtient le titre de professeur sans chaire, puis est nommé professeur titulaire de la chaire par arrêté du 21 mai 1946 (Jean Laval le remplace comme maître de conférences à la faculté). Il prend également la direction du laboratoire de physique de l'école. Alors il installe un service d´observations radio-astronomiques important. Il est également l'inventeur de la première lampe radio à chauffage indirect, et fit des études sur le radio-atterrissage sans visibilité.

À partir de 1947, il devient conseiller scientifique pour les programmes militaires au CEA, après la mise à l'écart de Frédéric Joliot-Curie, considéré comme un membre trop influent du PCF.
En 1951, il est responsable scientifique des programmes qui vont conduire la France à la maîtrise de l'armement nucléaire. Il est en quelque sorte le père des bombes A et bombes H françaises. Il reçoit le Prix Holweck en 1948.

Yves Rocard meurt en 1992 à Paris, année où la Société française de physique « en hommage à l'ensemble de son œuvre » créera le prix qui porte son nom, et « récompense un transfert de technologie entre un laboratoire de recherches public et une compagnie privée ».


" Yves Rocard ", site Internet Wikipédia.