Six maquisards de Thines morts au combat

Légende :

Les cadavres allongés dans le pré proche de leur cantonnement des six maquisards tués au combat, le 4 août 1943, au hameau de Tastevin, commune de Thines (Ardèche)

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives départementales de l'Adèche - 72W345-08 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 5 août 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Thines

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Analyse média

Nous devons aux policiers des Renseignements Généraux, sous la conduite du commissaire André Redon, cette photo, prise le 5 août 1943, au lendemain des combats ayant coûté la mort à six maquisards de Thines. Nous leur devons également d’avoir effectué avec minutie leurs "enquêtes de routine" suite aux actions répressives effectuées par les occupants et les formations à leur service, milice et autres. Un septième maquisard avait été fait prisonnier. Quant au huitième et dernier, Fernand Arnaud, il avait réussi à survivre en sautant dans un roncier et en s'y dissimulant durant 24 heures, bien que grièvement brûlé.




Raoul Galataud

Contexte historique

Cette photo a une valeur d’illustration incontestable d’un fait historique d’importance nationale :

- L’attaque, au petit matin du 4 août 1943, d’un groupe de huit maquisards armés mis à disposition, par un maquis F.T.P.F. de Buis-les-Baronnies (Drôme), d’un agent des services secrets américains (O.S.S.), Frédéric Brown, alias "Tommy", pour recueillir un éventuel parachutage sur le plateau proche de Montselgues, fut effectuée par une compagnie forte d’une centaine d’hommes. Cette unité venue de Nîmes, guidée par un milicien français qui avait repéré les lieux auparavant, relevait de la 715e division d’infanterie de la Wehrmacht. C’est une preuve que contrairement à ce qu’ont prétendu certains, les attaques de maquis et crimes de guerre n’ont pas été le fait que des S.S. et miliciens, mais aussi de la Wehrmacht. A noter que lors de cette opération furent assassinés froidement par la Wehrmacht trois civils innocents, dont une aïeule de 90 ans. Son seul «crime» était de demeurer dans une maison proche de celle où cantonnaient les maquisards.

- Le combat héroïque pendant plusieurs heures, à 8 contre 100, des maquisards de Thines, relaté début septembre par Radio Londres et Radio Brazzaville, eut une portée bien au-delà de l’Ardèche. Ce fut une révélation pour beaucoup de Français et même de résistants : l’existence pas seulement de maquis refuges pour réfractaires au S.T.O., mais aussi de maquis aptes à livrer un combat armé contre les troupes d’occupation, c’est-à-dire la naissance d’une nouvelle facette dans le combat de la Résistance intérieure.


Raoul Galataud