André Le Bellec

Genre : Image

Source :

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Manche

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Contexte historique

Né le 3 septembre 1902 à Cherbourg, André Le Bellec est entrepreneur.
Ancien secrétaire de la section socialiste de Carentan, il entre dans la Résistance en 1941 au sein du mouvement socialiste et syndical clandestin animé par Neumeyer et Henri Ribière, auquel il est présenté par Joseph Bocher. Il est alors nommé responsable du secteur Manche-Nord du mouvement Libération-Nord, sous le pseudonyme de "Toto" ou "Le Chalumeau". Il engage à Carentan, où il a habité avant-guerre, Marcel Toulorge et Abel Gidel. Il leur fournit des tracts et le journal Libération à distribuer. André Le Bellec est chargé, à partir de 1942, d'étendre la propagande hors de la région de Cherbourg. Le matériel de propagande est alors centralisé à son domicile.

Il tisse des liens avec d'autres organisations. Il prend contact, en avril 1942, avec Gustave Laurence de l'OCM qui rejoint l'organisation clandestine du parti. Son activité de recrutement est des plus efficaces. Il engage ainsi l'agent de police Auguste Lecarpentier, ancien du groupe Robert, Maxime Leluan, inspecteur de police, qui peut surveiller les collaborateurs et les agents de la Gestapo ou encore Henri Moroge, directeur de la distillerie de Tribehou, où André Le Bellec avait travaillé avant-guerre. En octobre 1942, engagé par René Schmitt, responsable départemental, il devient agent de liaison permanent du mouvement, notamment entre Henri Ribière et Raymond Le Corre. Le 13 mai 1943, il est envoyé en mission à Paris où il remet au chef du mouvement les divers renseignements collectés et récupère les consignes qui seront transmises aux responsables départementaux.
Lors d'une réunion à la mairie d'Équeurdreville, chez Raymond Le Corre où les renseignements sont centralisés, il est chargé de passer prendre le courrier tous les jours à la boîte aux lettres du mouvement par sécurité. En juin 1943, il mène une activité débordante. Du 1er au 5 juin, il fait une tournée à bicyclette de Tribehou à Carentan et collecte de nombreux renseignements. André Le Bellec désigne Henri Moroge comme chef de groupe de Saint-Jean-Daye, qui lui remet la carte d'état-major subtilisée par Mauger à Saint-Lô. Sur le chemin du retour, il repère les postes de DCA (Défense contre avions) allemands. Il transmet notamment des renseignements très précis sur les rampes de V1 et V2 dans le Nord-Cotentin, immédiatement transmis aux Alliés ainsi que les emplacements de DCA à Airel et Lison. Les renseignements sont collectés et remis à Henri Ribière le 28 juin 1943 à Paris. Celui-ci lui fait part des instructions faisant de René Schmitt, le responsable pour les trois départements.

Le 8 octobre 1943, de retour d'une mission de liaison à Paris, André Le Bellec apporte un message ordonnant de couper toutes communications. Les liaisons reprennent le 25 décembre 1943. Il est alors nommé chef de l'organisation militaire du mouvement en zone Nord.


Cédric Neveu, "André Le Bellec" in CD-ROM La Résistance dans la Manche, AERI, 2004.