Clément Quentin

Légende :

Clément Quentin, agent de renseignement du réseau Cohors-Asturies et chargé du recrutement pour la constitution de l'armée secrète de Libération-Nord

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Fonds privés M. Ripoche Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Dans le secteur du Fuilet, Clément Quentin, agent de renseignement du réseau Cohors-Asturies Anjou-Basse-Loire à partir de 1943 assure la liaison entre le chef régional du réseau à Nantes et les autres agents du réseau dans le choletais. Il est également chargé de recruter des volontaires, hommes, femmes, jeunes ou plus vieux, pour former l'armée secrète à Libération-Nord.
A la date de son arrestation, il avait réussi à recruter quatre équipes de dix hommes, dont il doit assurer l'instruction militaire ainsi que celle d'une centaine recrutés par d'autres membres du réseau. Son arrestation le 26 avril 1944, puis sa déportation, mettent un terme à ce projet.

Clément Quentin, né au Fuilet le 18 septembre 1920, a été élevé dans la haine des Allemands par son père ancien combattant de la guerre 14­-18. De son instituteur, également ancien combattant, il a appris l'amour de la patrie, le sens de l'honneur et le respect de la liberté. Après des études secondaires, il fait sa préparation militaire en 1938 et, en juillet 1939, s'engage en devançant l'appel dans un régiment de spahis. En novembre 1939, toutefois, son engagement est résilié parce qu'il n'avait pas atteint les 21 ans légaux pour s'engager. Il revient chez ses parents et travaille à la ferme familiale, d'où son permis de circuler.

En 1942 des camarades de préparation militaire lui font connaître à Champtoceaux deux réfugiés nantais, un dentiste, Eugène Beaudouin dit " Ernest " en relation avec un résistant, le capitaine François Doutreligne responsable pour le secteur Anjou Basse Loire du réseau de renseignements et d'action Cohors Asturies et un peintre, Paul Gendron, de Libération Nord.
Fin 1942, Clément Quentin adhère à ce mouvement sous le matricule 5140 et en 43 entre à Cohors-Asturies, pseudo " Quérian ", agent P1 puis P 2 matricule R K 540 chargé de mission troisième classe avec la double mission de recruter et assurer la formation militaire d'hommes signant leur engagement dans l'armée secrète et de collecter des renseignements sur les troupes et les émetteurs allemands en Loire-Atlantique et Maine-et-Loire ouest et même sur la côte en zone interdite.
Il doit enfin servir d'agent de liaison entre Eugène Beaudouin et une résistante de Saint-Pierre-Montlimart, Ninette Poilâne, rechercher des terrains de parachutages, ce qu'il a fait, ayant réussi à trouver deux terrains, immatriculés à Londres. Clément Quentin apporte ses renseignements soit à Eugène Beaudouin, soit les dépose à Nantes chez Berthe Raimbault "boite aux lettres du réseau". "

" A la création de Cohors-Asturies ces renseignements étaient acheminés à Londres soit par des évadés qui rejoignaient l'Angleterre en bateau, soit par l'intermédiaire d'évadés qui passaient en Espagne et de là en Angleterre ", explique Clément Quentin. "Ensuite le réseau Basse Loire a reçu un poste émetteur qui se déplaçait dans la plaine de Mauves au sud de Nantes pour éviter que les Allemands le repèrent. " Pour l'armée secrète, dirigée dans le secteur Anjou Basse Loire par le colonel Audibert, secondé par Jean Zengerlin à Nantes, Clément Quentin recrute 4 groupes de 10 personnes. Il met en place une première équipe sur Le Fuilet-Saint-Laurent des Autels-Liré, d'autres à Botz en Mauges, Freigné-Ingrandes et Candé.

Le 26 avril 1944 vers 22 h 30, il est arrêté chez lui par la Gestapo après le coup de filet de Nantes (il a été dénoncé sous la torture par Paul Gendron). Interné à Angers du 26 avril jusqu'au 10 juin, puis à Compiègne jusqu'au 18 juin 1944, il est déporté à Dachau d'où il revient en 1945.


Renseignements transmis par Héliane Martin.