Analyse média

Les légionnaires drômois, précédés par la musique des Chantiers de la jeunesse, défilent devant le kiosque du Champ de Mars et le château de Crussol à Valences à l’occasion de la fête du 2e anniversaire de la Légion, le 23 août 1942.

Photographie figurant dans « Unité française », magazine du deuxième anniversaire de la Légion.

Contexte historique

Le deuxième anniversaire de la Légion, le 30 août 1942, est marqué par la grandiose cérémonie à Gergovie. Le symbole de l'unité gauloise autour de Vercingétorix est récupéré par l'État français autour du Maréchal. À cette occasion, pour célébrer « l'union des terres de France et de l'Empire », dans chaque commune de France, le président de la Légion communale est chargé de recueillir de la terre pour aller la déposer à Gergovie.

On doit la prélever dans le lieu de la commune le plus représentatif, c'est-à-dire un point où un Français illustre est né, a demeuré ou est inhumé (par exemple, le général Championnet à Valence, Lally-Tollendal à Romans, de Gailhard-Bancel à Allex, le général de Miribel à Hauterives, Laffemas à Beausemblant), ou bien le lieu où s'élève un monument célèbre (château de Grignan), où un artiste a créé un chef d'œuvre (Jean-Marc Bernard à Saint-Rambert-d'Albon), où des héros se sont sacrifiés (les coteaux de Châteauneuf-d'Isère), etc. À défaut, le prélèvement de la terre est fait au pied du monument aux morts, ou encore au cimetière communal, dont le sol représente l'ensemble des générations disparues (Crest dans le carré des morts de 1914-1918). Cette cérémonie du « prélèvement des poignées de terre communales » a lieu solennellement, le 23 août à la même heure partout, en présence de la section communale de la Légion, des autorités et de la population. Le 29 août 1942, se déroule la veillée des fanions. Le 30 août, à Valence, après les offices religieux à la cathédrale et au temple, les délégations de toutes les communes se rassemblent au Champ de Mars où l'on envoie les couleurs. Le colonel Honoré, chef départemental prononce son allocution. À 10 h 45, on écoute le message radiodiffusé du Maréchal avant de partir pour le défilé. L'après-midi est récréative avec une fête hippique, un match de horse-ball, un concours de voitures. Parmi les groupes musicaux, on note la Musique des Chantiers 33 de Nyons.

L'Union départementale délègue Maurice Bellard, prisonnier rapatrié au titre de mutilé, syndic local de la Corporation paysanne, vice-président de la Légion à Allex, pour représenter la Drôme à la manifestation de Gergovie où sont apportés des sachets de terre de chaque province au pied du cénotaphe symbolisant l'unité française. Accidenté lors de son retour, il viendra plus tard rendre compte de son merveilleux voyage et sera « chaleureusement ovationné ». Le 8 février 1944, il sera abattu à coups de mitraillette par des maquisards.

En 1943, la flamme sacrée, qui devait « éclairer à nouveau les routes de France » en associant les morts des guerres au culte de Jeanne d'Arc, est bien vacillante.