La Médaille de la Résistance du sous-marin Surcouf

Légende :

Télégramme confiant à l’escorteur Surcouf la Médaille de la Résistance du sous-marin Surcouf

Genre : Image

Type : Télégramme

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Lieu : France

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Analyse média

Télégramme adressé au chancelier de l'Ordre de la Libération, l'amiral Thierry d'Argenlieu, l'informant que la Médaille de la Résistance décernée au sous-marin Surcouf a été confiée en garde à l'escorteur Surcouf le 14 mai 1956 à Toulon.
La frégate Surcouf est aujourd'hui l'héritière du sous-marin Surcouf.


Contexte historique

Construit par l'arsenal de Cherbourg, le Surcouf fut mis sur cale en 1927 ; lancé le 18 novembre 1929, il entra en armement pour essais en 1930 ; la mise au point fut laborieuse. Il entra en service en 1934. C'est le plus grand sous-marin de son époque, doté d'une impressionnante tourelle d'artillerie de 185 tonnes, étanche, où sont installés deux canons de 203 mm. Trois minutes après l'ordre « chassez-partout », les pièces peuvent tirer des obus de 120 kilos à 27 500 mètres. De plus, un hydravion biplace est logé dans un cylindre étanche, sur la coque, et permet d'élargir le champ d'exploration et d'assurer la direction de tir de l'artillerie. 

De mai à juillet 1938, le Surcouf effectue une croisière aux Antilles et sur les côtes d'Afrique. En 1939, il est à Dakar. Le 18 octobre il rentre à Brest pour un grand carénage. En réparation à Brest, le Surcouf appareille en urgence, sur un moteur, lors de l'invasion allemande et rallie Plymouth, ou il arrive le 20 juin. Le 3 juillet, les Anglais s'en saisissent, après une lutte qui coûta la vie à un sergent anglais et à un français. L'amiral Muselier demande l'armement du Surcouf par les FNFL, bien que seul le tiers de l'équipage soit encore à bord, d'où quelques difficultés pour compléter le personnel. 

L’épopée du Surcouf sera brève –moins de deux ans- mais intense : 70 000 km parcourus, 30 missions de patrouille, d’escorte de convois et une quinzaine de raids. Le 14 mai 1941, il est affecté à un secteur de patrouille au nord des Açores, sous le commandement du capitaine de vaisseau Ortoli. Le 20 septembre 1941, le capitaine de frégate Blaison prend le commandement du Surcouf. Le sous-marin entre en carénage à Portsmouth (USA). 

Le 30 novembre, il rallie les Bermudes ; il est à Halifax le 10 décembre 1941 où il rejoint les corvettes Mimosa, Alysse et Aconit participe avec elles à l'occupation des îles Saint-Pierre-et-Miquelon, opération effectuée sous les ordres de l'amiral Muselier. Le Surcouf est en mauvais état et est réparé tant bien que mal à Halifax puis rallie les Bermudes le 6 février 1942. 

Le 12 février, il appareille pour Tahiti, via le canal de Panama, il a toujours de sérieux problèmes de moteurs électriques. Au Panama, précisément dans la zone du canal, cette enclave américaine qui longe et borde le canal, la tension est extrême. Les autorités craignent, non sans raison, une attaque massive des sous-marins allemands et japonais. On fait alors appel au Surcouf pour renforcer la protection de ce lieu stratégique. Il est attendu le 19 février 1942 à Cristobal, port principal de la ville de Colon, où il n’arrivera jamais. Il semble bien que le Surcouf ait été coulé soit par accident, soit par méprise ; il n'y eut aucun survivant. Les rapports d'enquêtes des autorités américaines n'ont pas été convaincants, et n'ont pas levé le doute quant aux causes exactes du naufrage. La version la plus courante de sa disparition concerne son abordage par le cargo américain Thomson Lykes. Une autre version fait état d'un bombardement par un avion américain. 

Depuis presque soixante-dix ans, en mer Caraïbe panaméenne, gît l’épave du Surcouf par des fonds avoisinants les 3 000 mètres, à 140 km environ au nord-est de Colon. Pendant les jours qui suivirent, la mer déposa des cadavres sur les plages de la Pointe San Blas. Ils furent recueillis et ensevelis par la population locale, les indiens Kunas.

Le sous-marin Surcouf a reçu la Médaille de la Résistance avec rosette par décret en date du 29 novembre 1946.





Auteurs/Sources : Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Sites Internet : ALAMERSagapanama et Netmarine
Association nationale des médaillés de la Résistance, La Médaille de la Résistance française, Lavauzelle, 2002.