Résistance-PTT

Légende :

Diplôme décerné à André Philippin, membre de Résistance-PTT

Genre : Image

Type : Diplôme

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Lieu : France

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Analyse média

Ce diplôme décerné à un résistant ayant appartenu au mouvement Résistance-PTT porte les tampons de la Direction générale des transmissions FFI (avec signature du chef national de la Résistance-PTT) et du cabinet du ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones. Entre les deux tampons : le sigle PTT. Le diplôme porte le numéro 2612. Il a été décerné à André Philippin "en reconnaissance des éminents services rendus à la Patrie pendant l'occupation ennemie". 

En haut du diplôme figure un médaillon à l'effigie de Marianne et la mention République Française. 

Sur le dessin, l'on aperçoit des montagnes en fond et l'on reconnaît un résistant armé d'un fusil faisant le guet pendant qu'un second résistant, équipé d'une pince, s'apprête à grimper le long d'un poteau téléphonique avec la probable intention de sectionner les câbles. 


Auteur : Fabrice Bourrée

Contexte historique

Les actions des agents des Postes et Télécommunications ont revêtu des formes très variées allant de la simple participation à l’engagement au sein même d’un réseau de résistance. Les agents des PTT, à l’instar de ceux des entreprises électriques et gazières, disposent de la possibilité d’agir directement sur les infrastructures de l’ennemi et plus particulièrement sur celles des transmissions des communications.

Dès leur entrée à Paris, le 14 juin 1940, les Allemands l’ont bien compris en prenant possession des centraux téléphoniques de Paris suivant un plan minutieusement préparé. La mainmise immédiate des occupants sur l’ensemble des services PTT aura comme conséquence de retarder la naissance d’un mouvement de résistance véritablement structuré dans cette administration.

Si les premières opérations, œuvres de petits groupes, ont lieu à l’automne 1940, les premières véritables opérations résistantes datent de l’été suivant. Il faut dire que le doublage aux postes-clés des agents français par des Allemands ne permet pas dans un premier temps des actions importantes. Toutefois, dès août 1940, des résistants souvent isolés accomplissent des attentats sur les lignes et câbles téléphoniques.

Action-PTT se constitue au cours de l’année 1941. Trois fonctionnaires jouent un rôle dans cette création : deux rédacteurs au ministère, Ernest Pruvost (alias "Potard") et Maurice Horvais ainsi que Simone Michel-Lévy (alias "Emma"), rédactrice au Centre de recherches et contrôles techniques. Ils vont établir avec l’inspecteur Gauthier un réseau comprenant tous les services des PTT (agents dans les bureaux-gares et ateliers, facteurs, ambulants, etc.) en région parisienne avec ramifications progressives sur le territoire français. Leurs opérations vont se développer en 1942 et des contacts sont pris avec l’OCM. Ce réseau change de nom et devient Etat-Major PTT (EM-PTT). Il se développera davantage dans les centres téléphoniques et au sein des services des lignes longue distance que dans les bureaux de poste. En novembre 1943, une partie de ce réseau est démantelé par la Gestapo ; Simone Michel-Lévy est arrêtée, puis torturée et envoyée dans les camps de déportation de Ravensbrück et Flossenburg où elle est condamnée à mort pour sabotage et pendue le 13 avril 1945.

Résistance-PTT a reçu la Médaille de la Résistance par décret en date du 13 juillet 1945.


Source : Arnaud Berthonnet, "Les mouvements de résistance PTT en Ile-de-France", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.