Marc O'Neill lors de la libération d'Orléans

Légende :

Marc O'Neill, responsable des maquis de la zone Nord, Compagnon de la Libération

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir-et-blanc

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Loiret - Orléans

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Contexte historique

Marc O'Neill est né le 29 octobre 1909 au Mans dans la Sarthe ; son père, le général O'Neill, est mort des suites de ses blessures reçues pendant la Grande Guerre. Son frère aîné est également tué au cours de la guerre 1914-1918. Elevé dans la tradition des Armes, Marc O'Neill fait ses études au Collège Saint-Stanislas de Nantes, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, où il prépare le concours d'entrée à l'Ecole Navale. Il entre à l'Ecole Militaire Spéciale de Saint-Cyr en octobre 1930 et en sort dans la promotion "Joffre". Il est alors affecté au 3e régiment d'auto-mitrailleuses puis passe à l'Ecole supérieure de fabrication d'armements à Puteaux. Marc O'Neill participe aux combats de 1940 comme officier de la 4e Division Cuirassée. Blessé sur la Somme, il refuse son évacuation. L'armistice le trouve à Chasseneuil (Vienne). Muté au 1er Régiment de Chasseurs à Vienne (Isère) et, refusant de prêter serment au Maréchal Pétain, il se voit refuser l'octroi de la Légion d'Honneur pour laquelle il avait été proposé à titre militaire pour sa participation à la campagne de 1940. Envoyé au Maroc en avril 1941, il est chargé de l'établissement du matériel de Cavalerie à Meknès puis du camouflage du matériel.

En avril 1942, il est nommé à la Direction du Matériel à Clermont-Ferrand puis à Paris. Il profite de cet emploi pour faire passer clandestinement plusieurs tonnes de matériel en zone libre. En novembre 1942, il quitte la Direction du Matériel et entre à l'Organisation Civile et Militaire (OCM) par l'intermédiaire de Rouzée, ancien cavalier de Saumur. C'est ce dernier qui le présente au colonel Touny. En mai 1943, le capitaine Marc O'Neill est chargé de l'organisation et du commandement des formations paramilitaires de l'OCM de la région parisienne ; en juillet 1943, il quitte l'OCM car il est nommé responsable des maquis de la zone Nord ; il réussit ses deux premiers parachutages dans le Loiret et dans l'Oise grâce à des contacts avec le SOE. Bientôt, il réunit sous son autorité directe les organisations mises en place dans les quatre départements de l'Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher, du Cher et du Loiret qui forment avec la Nièvre la Région P2. Il regroupe l'ensemble des forces paramilitaires sous le nom de Volontaires paysans et ouvriers (VPO).

Fin mars 1944, le lieutenant-colonel FFI O'Neill est nommé Délégué Militaire Régional pour la Région P2 et quitte Paris afin de rester au contact de la région qu'il dirige militairement. Jusqu'au débarquement, il s'occupe de la mise en place des différents plans (parachutages, liaisons) et prend part avec ses maquis à la libération de la région par des raids de harcèlement des forces allemandes par des unités motorisées. Le lieutenant-colonel O'Neill parvient à amener jusqu'à Paris deux maquis motorisés venant de Chartres et d'Orléans qui établissent le contact avec les unités de la 2e DB à Morangis après avoir traversé Etampes. Il dirige personnellement, le 25 août à Paris, la prise de l'Ecole Militaire avec deux sections pendant que les autres sections de ses maquis prennent le Ministère des Affaires Etrangères et la Chambre des Députés.

Il retourne avec ses hommes à Orléans et entre dans la ville à la tête de ses groupes le 27 août 1944. Dès son retour, il se met à la disposition de Monsieur Mars, Commissaire de la République, et siège à ses côtés à la préfecture. A sa demande, il est affecté en septembre 1944 à l'Etat-major du général Chaban-Delmas, délégué militaire national, qui lui confie l'inspection mobile de l'Armée. La capitulation allemande le trouve, en mai 1945, à la tête du 2e Régiment de Hussards qu'il quitte pour le Bureau Scientifique de l'Armée en juin 1945.

Entre 1946 et 1952, il travaille dans l'industrie du pétrole et ses dérivés ; il est notamment gérant de deux sociétés de matières plastiques de 1948 à 1952. Fin 1954, il occupe le poste de Secrétaire adjoint de l'Ordre de la Libération jusqu'à son départ pour l'Algérie. En 1956, le lieutenant-colonel O'Neill reçoit le commandement en second de la 532e Demi-Brigade d'Infanterie de l'Air en Algérie. Embarqué le 16 juillet à Marseille, il arrive à Oran le 17 et, tout de suite, il veut prendre part à une action menée par une unité voisine afin d'initier immédiatement les officiers de la Demi-Brigade à ce type d'opérations nouveau pour eux. A 40 kilomètres au Sud d'Oran, à Sidi Ralhem près de Safaroui, le 18 juillet 1956, il tombe avec ses hommes dans une embuscade tendue par un ennemi supérieur en nombre. Avec 23 de ses hommes, le lieutenant-colonel O'Neill est tué au cours de l'affrontement. Temporairement inhumé au cimetière du petit Lac à Oran, la dépouille du lieutenant-colonel O'Neill est rapatriée en France et de nouveau inhumée le 7 juin 1957 en forêt d'Orléans, devant le monument aux morts du maquis de Lorris qu'il avait dirigé pendant la guerre. 


Vladimir Trouplin, Fabrice Bourrée, "Marc O'Neill" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004

Sources
:
Musée de l'Ordre de la Libération.
Service historique de la Défense, dossier individuel de Marc O'Neill.