Appel à manifester contre l'irrédentisme italien, Ajaccio, 1938

Légende :

Appel à la population ajaccienne à manifester sur la place du Diamant contre les visées irrédentistes italiennes et pour réaffirmer que la Corse fait partie intégrante de la France, 4 décembre 1938

Appeal for Protests Against Italian Irredentism – Ajaccio, 1938 
Appeal to the public of Ajaccio to protest in place du Diamant against Italy’s irredentist practices and to reaffirm Corsica’s belonging to France on December 4th, 1938

Genre : Image

Type : Affiche

Source : © Archives Jean-Noel Aiqui Droits réservés

Date document : 4 décembre 1938

Lieu : FranceCorse du Sud - Ajaccio

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Analyse média

L'appel est signé par le Comité central bonapartiste, le Parti radical et radical-socialiste, le Parti populaire français, le Parti communiste, la Ligue des droits de l'Homme, l'Union départementale des anciens combattants, la Fédération des combattants républicains, l'Union nationale des combattants et l'Union nationale des amputés de guerre.

Cette manifestation pacifique, qui a réuni de nombreux manifestants, a eu pour pendant, en Haute-Corse, le serment de Bastia, prononcé lui aussi le 4 décembre 1938, réaffirmant avec force que la Corse est et demeurera française. A cette période, la Corse est traversée de questions complexes : rester française ou se faire annexer par l'Italie ? Qu'est-ce qui est en jeu : une italianophobie générale ou le rejet d'un Etat fasciste ? La propagande italienne, et plus particulièrement le projet d'italianisation de l'Ile de beauté, tendent à élargir les failles qui parcourent la société corse.

Du nord au sud de l'île, l'attachement à la France et le refus des visées irrédentistes italiennes vont commencer à fédérer les patriotes.

The appeal was signed by the Central “Bonapartist” Committee, the Radical-Socialist Party, the Parti populaire français (“French Popular Party”), the Communist Party, the Human Rights League, The Regional Union of Former Soldiers and Veterans, the Federation of Republican Soldiers, the National Soldiers’ Union, and the National Union for Those Amputated in War.

This peaceful demonstration, attended by many on December 4th, 1938 was echoed in Northern Corsica by the Oath of Bastia, reaffirming that the island was and would remain French. During this time, many complex questions arose in Corsica: To remain French or accept Italian annexation? What is at stake? The development of widespread anti-Italian sentiments or the rejection of a fascist state? Italian propaganda, and more particularly the attempts to Italianize the island, augmented existing division within Corsican society.

From the north to the south of the island, a general attachment to France and rejection of Italy’s irredentist ambitions would begin to rally many patriots. 


Auteur : Paulina Brault

Traduction : Sawnie Smith

Contexte historique

L'irrédentisme (de l'italien irredento, non libéré, non délivré) trouve son origine dans une doctrine politique énoncée en Italie en 1870 fondée sur la revendication des terres "non rachetées" restées à l'Autriche-Hongrie de 1866 à 1918 (Trentin, Istrie, Dalmatie), puis, par extension, de l'ensemble des territories considérés comme italiens.
L'irrédentisme fut récupéré, manipulé et dénaturé par le régime fasciste avec ses projets d'annexion de Malte, du Tessin, de Nice, de la Corse, mais aussi de la Savoie, des îles grecques et de la Slovénie.

Irredentism (from the Italian irredento, non-liberated) emerged from a political doctrine formulated in Italy in 1870, and based on the demands to recuperate “unrecovered” lands that formed part of the Austro-Hungarian Empire from 1866 to 1918 (Trentino, Istria, Dalmatia) that were considered Italian. This doctrine, irredentism, was warped and manipulated by the fascist regime so as to justify its intentions to annex Malta, Ticino, Nice, Corsica, Savoy, several Greek Islands, and Slovenia.


Auteur : Paulina Brault

Traduction : Sawnie Smith