Carte des lieux de la Résistance en Corse

Légende :

Carte des lieux et des combats de la Résistance en Corse

Genre : Image

Type : Carte

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Lieu : France - Corse

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

En juillet 1940, la première action répressive est préventive. Elle concerne des irrédentistes et des communistes. Ils sont internés à Calvi. Le mois est également marqué par l'interpellation d'une personnalité bonapartiste : Eugène Macchini, après une manifestation contre la Délégation italienne d'armistice à Ajaccio. Les arrestations suivantes, avant l'Occupation, touchent des individus considérés comme hostiles au régime de Vichy et favorables au général De Gaulle ainsi que des établissements publics qui ont permis l'écoute de la BBC. Henri Maillot fait l'objet d'une enquête en juin 1941. Plusieurs arrestations se font sur dénonciations émanant de la Légion française des combattants. Sous l'Occupation, police et gendarmerie coopèrent avec l'occupant pour réprimer des faits comme la propagande et parfois la détention d'armes.

Plus de 800 personnes sont arrêtées et déportées vers l'Italie avec ou sans jugement. Avant le soulèvement de septembre, 20 résistants sont tués au cours d'accrochages ou meurent sous la torture. Le tribunal militaire prononce 18 condamnations à mort. A partir de janvier 1943, avec l'installation des agents de l'OVRA et la montée de la Résistance, ce comportement devient systématique : les notables sont les premiers frappés puisque dans le premier semestre de l'année, 110 d'entre eux sont arbitrairement déportés vers l'île d'Elbe. Parmi eux, des journalistes comme Martin Bianconi, directeur du Petit Bastiais et J.A. Livrelli, rédacteur en chef du Journal de la Corse. 22 autres arrêtés entre février et mai sont internés sous garde italienne à Prunelli di Fium'Orbu (Paul Giacobbi et Eugène Macchini sont parmi les 22 internés). Conscients de la menace imminente de déportation, 7 d'entre eux parviennent à s'évader grâce à l'aide de la population (Macchini et Giacobbi échappent aux recherches jusqu'à la Libération).

La répression se durcit avec la montée de la Résistance et c'est en représailles contre les actions des maquis du Sartenais qu'a lieu la rafle de Petreto-Bicchisano, le 6 juillet, suivie de la déportation de 36 habitants.
En janvier 1943, on ne déporte pas de façon systématique ces personnes qui ne sont que soupçonnées d'opinions défavorables à l'occupant. Mais l'autorité militaire italienne exige un internement en Corse sous sa garde et sous responsabilité française. Prunelli di Fium'Orbu devient un lieu d'internement. Certains internés, comme le sénateur Giacobbi, ont un grand crédit dans la population. Les contraintes matérielles sont limitées et la population locale soutient les internés. Mais la situation évolue : en avril, la Corse est placée sous régime militaire d'Occupation et la déportation en Italie semble imminente. Il apparait que la raison majeure de ce type de répression tient dans la volonté de l'Italie fasciste de ne pas être entravée lors du processus d'annexion qu'elle prépare. La répression est politique. Il y a cependant une forme débutante de répression raciale car on interne à Asco des juifs bastiais. La mesure n'est pas étendue à l'arrondissement d'Ajaccio.
Il y a près de 200 déportations, toutes sur décision des autorités italiennes puisque les Allemands n’interviennent pas dans la gestion de la Corse pendant l'Occupation. Commencées en décembre 1942, elles durent jusqu'au début de septembre 1943, donc après la chute de Mussolini survenue le 26 juillet.


Hélène Chaubin, La Corse à l'épreuve de la guerre, 1939 -1943, Editions Vendémiaire, 2012.