Paul-Baptiste Guido Pardi

Légende :

Paul-Baptiste Guido Pardi, résistant de la première heure, spécialiste de la réception et de la cache d'armes avant de devenir membre du SOE

Paul-Baptiste Guido Pardi, a Resistance fighter from the outset, and a specialist in the reception and concealment of weapons before becoming member of the SOE

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Paul McCue

Source : © ANACR Corse-du-Sud Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Corse

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Contexte historique

Paul-Baptiste Guido Pardi est né le 25 avril 1920 à Sotta, fils d’Italo, tailleur de pierre et Angèle-Marie Mancini, originaire de Tavera. Il est âgé d’un an lorsque sa famille part pour Sartène où sa mère tient un restaurant très connu. Quand il a 10 ans, sa famille s’installe au 42, cours Napoléon à Ajaccio. Le jeune Pardi est un garçon sportif, gentil et plein d’audace. Il se consacre à sa passion des avions et entre à l’aéro-club de la Corse le 29 juillet 1938. A 18 ans, il obtient son brevet de pilote. Avant même l’occupation de la Corse, il commence à former un groupe de résistants à son domicile avec des amis et des membres de sa famille.

Après l’arrivée des Italiens, en novembre 1942, son domicile devient une importante cache d’armes et un refuge pour les résistants comme il écrit dans l'une de ses lettres destinée à sa mère en date du 30 octobre 1943 : « Ce n’était plus une maison, c’était un arsenal ». A l’arrivée de Fred Scamaroni, à bord du sous-marin HMS Tribune, toutes les armes, les explosifs et les postes émetteurs sont cachés au domicile familial. Le radio et un patriote sortent chaque jour de l’appartement pour changer l’émetteur de place. Un soir, le radio est arrêté et, sous la torture, à la Citadelle, dénonce Scamaroni. Avertis de l’arrestation, les habitants du 42, cours Napoléon, vident l’appartement de ses armes et du matériel radio. Angèle, la mère de Paul, est torturée mais ne dévoile pas les noms et adresses des résistants. Son courage et sa contribution à la Résistance lui vaudront à la Libération l’attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze : « Femme corse animée d’un esprit patriotique élevé qui a rendu des services exceptionnels à la cause de la Résistance…. a aidé les chefs clandestins en toute circonstance, les hébergeant, abritant leur matériel clandestin, les ravitaillant au maquis… ».

Paul prend le maquis. Il est condamné à mort par le Tribunal militaire italien, ce qui ne l’empêche pas de continuer à descendre en ville avec sa moto équipée de deux postes émetteurs, se mêlant souvent aux troupes italiennes. Lui et trois autres Corses sont obligés de fuir dans des circonstances rocambolesques. Pris en charge par le sous-marin Casabianca, il rejoint Alger et de là Londres, où il dénonce les collaborateurs sur les ondes de la B.B.C. Il entre au service d’espionnage, le S.O.E. (Special Operations Executive) sous le commandement du colonel Buckmaster. Il se marie avec une jeune anglaise, Kay, devient père d’un fils, Jacques.

Parachuté en France sur les lignes allemandes, il est arrêté, torturé par la Gestapo et déporté comme en témoigne une lettre du ministère de la Guerre anglais à Mme PARDI en date de septembre 1946 : « Il a été arrêté par l’ennemi, et a été vu en avril 1944 dans une prison de la Gestapo à Paris, puis à la forteresse de Ravitsch en Silésie où le 19 mai 1944, il a été, pour la dernière fois, vu vivant. Les autorités russes nous ont donné la plus grande assurance qu’aucun prisonnier de guerre ne reste en Russie, ni dans aucun territoire occupé. En dépit de nos recherches, aucune trace du lieutenant PARDI, ni d’aucun de ses camarades emprisonnés à Ravitsch n’a été retrouvée. Dans ces circonstances, en l’absence de nouvelles de votre époux depuis la fin des hostilités, le ministère de la Guerre, avec regret, en est arrivé à la conclusion que votre époux avait perdu la vie. En conséquence, il est officiellement admis que le lieutenant Pardi, G.L. est mort le 19 mai 1944, ou peu après cette date, dans les mains de l’ennemi. »

Une plaque devant le 42, cours Napoléon évoque la mémoire du capitaine Pardi et un square à Sartène porte son nom. 


Paul-Baptiste Guido Pardi was born on April 25th, 1920 in Sotta. He was the son of Italo, a stonemason, and Angèle-Marie Mancini, originally from Tavera. He was only a year old when his family moved to Sartène, where his mother managed a well-known restaurant. When he was 10 years old, his family took up residence at 42 cours Napoléan in Ajaccio. Young Pardi was athletic, kind, and daring. He devoted himself to his passion for airplanes and joined the aero-club in Corsica on July 29th, 1938. At 18 years old, he obtained his pilot’s badge. Before the occupation of Corsica, he began to form a group of Resistance fighters in his home with his friends and family members. 

After the arrival of the Italians, in November 1942, his home became an important hiding place for weapons and a refuge for Resistance fighters. As he wrote in one of his letters to his mother on October 30th, 1943 “It is no longer only a house, but an arsenal”. Upon the arrival of Fred Scamaroni, aboard the submarine HMS Tribune, all weapons, explosives, and radio transmitters were concealed in the family home. Every day, one of the Resistance fighters and a radio operator would leave the apartment to change the transmission site. One night, the radio operator was arrested, brought to the Citadelle and, under torture, reported Fred Scamaroni. Warned of the arrest, the inhabitants of 42 cours Napoléan fled the apartment, leaving behind the weapons and the radio equipment. Angèle, the mother of Paul, was tortured, but did not divulge the names and addresses of the Resistance fighters. For her courage and contribution to the movement, she was awarded, after liberation, the Croix de guerre with a bronze star: “This woman from Corsica, driven by the spirit of patriotism, which has manifested itself in exceptional services to the Resistance movement… aided the clandestine leaders in all fronts: housing them, concealing their clandestine supplies, providing supplies to the Maquis…”  

Paul joined the Maquis. He was condemned to death by the Italian Military Tribunal. But, this did not prevent him from going into town on his motorbike, equipped with two radio transmitters, and mingling with Italian troops. He and three other Corsicans were forced to flee in very “fantastic” circumstances. He returned to Algiers and from there to London on board the submarine, Casabianca, where he denounced the collaborators on BBC radio. He became an agent for intelligence services, the SOE (Special Operations Executive) under the command of Colonel Buckmaster. He married a young Englishwomen, Kay, and they had a son, Jacques. 

While parachuted in France on German lines, he was arrested, tortured by the Gestapo, and deported. This was recorded in a letter by the English Minister of War to Madame Pardi, dated September 1946 “He was arrested by the enemy, and was seen in April 1944 in a Gestapo prison in Paris, and then at the fortress Ravitsch in Silesia. There, on May 19th, 1944, he was last seen alive. The Russian authorities have given us the greatest assurance that no prisoner of war remains in Russia, or in any occupied territory. Despite our research, no trace of Lieutenant Pardi, or any of his imprisoned companions at Ravtisch, was found. Under these conditions, and in absence of news of your husband since the end of combat, the Minister of War, with regret, has arrived to the conclusion that your husband perished. Consequently, it will be officially recorded that Lieutenant Pardi, G.L. died on May 19th, 1944, or slightly after this date, in the hands of the enemy.”

A plaque in front of 42 cours Napoléan commemorates the memory of Captain Pardi, and a square in Sartène bears his name. 


Extrait du CD-ROM Itinéraire de dix jeunes Corses en Résistance, réalisé par les élèves de la 3e 2 du collège Laetitia Bonaparte, sous la direction du professeur Mlle N. VINCENZI.

Traduction : Sawnie Smith