Le soutien des paysans expliqué par Joseph Coutton

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Producteur : René Delay-Goyet

Source : © Les Amis de la Résistance ANACR Drôme provençale et Enclave de Valréas, Mairie de Taulignan Droits réservés

Détails techniques :

Extrait de 49 secondes, tiré d’une interview filmée de Joseph Coutton, de Valréas, réalisée par René Delay-Goyet en 2003.

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Vaucluse - Valréas

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Analyse média

Quelques semaines avant sa mort (5 octobre 2003), Joseph Coutton, résistant du maquis FTP (Franc-Tireur et partisan) du Haut-Comtat cantonné dans la Drôme, accorde une interview à son domicile où il évoque notamment les exécutions de Valréas* du 12 juin 1944 auxquelles il échappa.

Dans l’extrait présenté ici, Joseph Coutton apporte ses remerciements aux paysans qui ont été « leurs amis, leurs guides, leurs familles. (…) Sans les paysans, la Résistance aurait été impossible ».

Retranscription de l’extrait :
« Les paysans, on le dira jamais assez ce qu’ils ont été pour nous. Ils ont été nos amis, ils ont été nos guides, ils ont été notre famille. Ça a commencé dans l’Estérel et après ça quand on a voulu se cacher. Sans les paysans, la Résistance aurait été impossible. »

(*) L'enclave de Valréas fait partie du département du Vaucluse, mais est insérée, comme son nom l'indique, dans les limites de la Drôme.


Auteurs : Jean Sauvageon, Claude Seyve, Michel Seyve 
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Contexte historique

Au recensement de 1936, la population drômoise urbaine est de 106 955 habitants, la population rurale de 160 326. La Drôme est donc un département très rural, excepté quelques villes comme Valence, Romans et Montélimar et plus modestement Die, Crest, Nyons ou Saint-Vallier.
La désertification des campagnes, notamment dans le Diois, le Nyonsais et les Baronnies, a libéré de nombreuses fermes ou bergeries qui serviront d'hébergement aux résistants.
Les agriculteurs privés de main-d'oeuvre par l'absence des prisonniers en Allemagne ont accueilli volontiers les nombreux réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) dont un certain nombre a rejoint la Résistance en 1944.

L’idéologie du retour à la terre, de la place donnée à la production agricole, de la terre rendue mythique, de la volonté de favoriser le folklore rural, notamment ont été au cœur de la propagande pétainiste. Le milieu paysan est souvent plus conservateur que la population urbaine et le gouvernement de Vichy pense que ses efforts d’endoctrinement y auront plus d’impact. La Confédération paysanne, la Légion des Combattants, notamment, y trouvent des échos favorables en 1941 et 1942 surtout ; nombre de notables ruraux s’y emploient.
Comme pour les autres catégories sociales, on trouve chez les paysans des collaborateurs notoires, des indifférents, mais aussi des auxiliaires indispensables à la Résistance (caches de personnes, d’armes, portage de messages, ravitaillement, etc.) et des résistants impliqués dans la lutte contre le gouvernement et l’occupant. L’évolution de la mentalité est aussi sensible qu’ailleurs. D’une certaine confiance en Pétain, au début, l’état d’esprit des paysans en vient à un espoir de sortie de cette emprise fasciste vers un pays libéré. Certes, certains sont restés fidèles à l’État français jusqu’au bout. Mais, dès 1943, les paysans ne peuvent ignorer ces groupes de jeunes s’installant dans les fermes abandonnées. S’il y a eu des dénonciations entraînant des représailles contre les maquisards, elles sont rares. Le ravitaillement des maquis passe par ce que les paysans peuvent leur donner ou vendre. Leur rôle est essentiel comme le dit Joseph Coutton. Comme les autres, ils paient leur tribut aux occupants et à leurs complices de Vichy, ils sont victimes lors des exactions, certains sont emprisonnés ou déportés.


Auteurs : Jean Sauvageon, Claude Seyve, Michel Seyve 
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.