Emile Berrod

Légende :

Emile Berrod est ici à la droite d'Emile Machurat, qui porte une gerbe de violettes taillée en croix de Lorraine, telle celle qui fut déposée à l'issue du défilé d'Oyonnax, le 11 novembre 1943

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée Noël Fillardet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en couleur.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax

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Contexte historique

Emile Berrod est né le 14 mars 1927 à Oyonnax.

Il entre en mars 1941 aux PTT comme jeune facteur du télégraphe.

A la demande de Raymond Boudet, dit "Curty", contrôleur des PTT d'Oyonnax, chef politique et civil du secteur C6 dont Gabriel Jeanjacquot, "Gaby", est le chef millitaire, Emile Berrod entre dans l'Armée secrète en tant qu'agent de liaison.

Etant porteur de télégrammes, il peut librement circuler dans le secteur ; il peut ainsi transporter et distribuer des tracts et des journaux clandestins. Emile Berrod assure aussi le transport, le camouflage d'armes souvent récupérées lors de parachutages auxquels il assiste.

Le 10 novembre 1943, la veille du défilé des maquisards du colonel Romans-Petit, il transporte la croix de Lorraine des ateliers de Georges Grand, alias "Capitaine Louis", où elle a été réalisée, jusqu'aux ateliers de Jeanne Moirod, rue Diderot.

Le matin du 11 novembre, avec sa sacoche de porteur de télégrammes sur le ventre et sa casquette, en accord avec Raymond Boudet, il attend Edouard Bourret, dit "Brun", chef du camp de Cize, pour le faire pénétrer par l'escalier de service qui conduit au central téléphonique avec ses hommes afin de neutraliser les opératrices jusqu'à la fin de la cérémonie au monument aux morts d'Oyonnax.

Il participe au ravitaillement des groupes de maquisards à la suite des attaques allemandes de février et avril 1944, en particulier les groupes Daty et Rancy, dans la forêt d'Arbent au lieu-dit le "Cul à Larie" ainsi que le groupe Martin au-dessus du lac de Viry. En avril, toujours grâce à ses fonctions de facteur et au laissez-passer que les forces d'occupation lui ont délivré, il peut circuler librement et poursuivre ses fonctions d'agent de liaison.

Le 8 juin, après l'annonce du débarquement en Normandie, il va déterrer les armes et munitions cachées dans la forêt d'Arbent pour les distribuer aux différents groupes. Ayant armé quelques centaines de grenades, il rejoint Raymond Boudet à la mairie d'Oyonnax dont la Résistance a pris possession.

A la suite de la contre-attaque allemande de juillet 1944, il est affecté au PC de Noël Perrotot, "Montréal", chef du groupement-Nord et de "Curty" ; là encore, il transporte documents et ravitaillement ; avec Raymond Perné, il échappe de peu aux Allemands qui mitraillent leur voiture qui prend feu. Ils parviennent à s'enfuir puis rejoignent le Crêt de Chalam où la plupart des hommes du groupement-Nord se sont repliés.

Le 5 septembre, après la libération du département, Emile Berrod réintègre ses fonctions à la Poste d'Oyonnax où il poursuit sa carrière. Il aide également Raymond Boudet au bureau liquidateur des FFI (Forces françaises de l'intérieur) d'Oyonnax puis se dévoue sans relâche à la cause de la mémoire de ses camarades résistants.


Claude Morel, in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, Département AERI, 2013.