Défilé d'Oyonnax- Romans dépose la gerbe

Légende :

Défilé d'Oyonnax- Le colonel Romans-Petit dépose la gerbe au pied du monument aux morts, le "Vieux François", 11 novembre 1943

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection IHTP - ARC 078 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc. Taille réelle du tirage : 9 x 14 cm.

Date document : 11 novembre 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Lorsque le cortège arrive dans le parc où est situé le monument aux morts, Romans-Petit dépose alors à ses pieds la gerbe en forme de Croix de Lorraine qui porte l'écriteau "Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18". Après la sonnerie aux morts,  il demande une minute de silence avant d'entonner deux couplets de la Marseillaise, suivie du chant Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine. On entend ensuite des exclamations fuser de la foule massée qui avait fini par ne plus croire en la résurrection de son armée. Elle en oublie un instant les servitudes de l'occupation allemande.


Patrick Veyret, Histoire secrète des Maquis de l'Ain, acteurs et enjeux, La Taillanderie, 2010.

Contexte historique

Sous le commandement d'Henri Romans-Petit, quelque cent trente maquisards de l'Ain, vêtus d'uniformes dérobés aux Chantiers de la Jeunesse, défilent devant la population et déposent devant le monument aux morts une gerbe en forme de Croix de Lorraine portant l'inscription "Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18". Il s'agit d'une véritable opération de contre-propagande, destinée à montrer que les maquisards ne sont ni les "bandits" ni les "terroristes" dénoncés par la presse officielle mais l'armée d'un contre-Etat clandestin. Cette première irruption au grand jour des maquisards dans une ville fait donc l'objet de véritables reportages ; Pierre Marcault, chef d'une des section des maquisards, photographie le trajet vers Oyonnax et un film est réalisé par Raymond "Marc" Jaboulay, le fils du chef régional des maquis Henri Jaboulay. Mais ce sont les photographies prises par André Jacquelin, responsable du journal clandestin Bir-Hakeim qui paraissent dès le mois suivant dans la presse de zone Sud. Le n°40 de Libération-Sud du 1er décembre 1943 en reproduit trois, en floutant les visages des principaux protagonistes pour des motifs évidents de sécurité.

Les treize photographies reproduites ici proviennent des archives de François Morin-Forestier, responsable de la Délégation des Mouvements Unis de Résistance (MUR) à Londres. Il s'agit très vraisemblablement des tirages d'André Jacquelin, parvenus à Londres par courrier aérien tardivement (février 1944) car les liaisons aériennes clandestines ont été très perturbées par la météo durant l'hiver 1943-1944. La même légende figure au dos de toutes les photographies, celle de l'Office Français d'Information Cinématographique (ou OFIC, l'agence officielle de la France combattante). Le film de Raymond, "Marc" Jaboulay parviendra lui aussi à Londres.

 


D'après Bruno Leroux, "Mobilisations" in Traces de Résistance, Fondation de la Résistance, Paris, 2011.