Affiche appelant à l’insurrection nationale

Légende :

"Peuple de Paris [...] L'insurrection est commencée à Paris [...]"


A Poster Calling for the National Uprising entitled “People of Paris […] The insurrection is coming to Paris […]”

Genre : Image

Type : Affiche

Source : © Archives nationales - 72AJ/1559 Droits réservés

Détails techniques :

Imprimé en noir sur papier beige, de 32 x 20 cm.

Date document : Août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Affiche appelant à l'union pour l'insurrection nationale, en dépit d'un accord conclu entre l'autorité allemande et le CNR pour "sauver Paris".
Une citation du général de Gaulle du 7 août 1944 appelant au courage, à l'union et à la discipline, est mise en exergue.
Texte signé par l'Union des syndicats de la région parisienne, les régions parisiennes du parti communiste, le Front national, les Francs-Tireurs et Partisans.
Sans lieu ni date.


A poster calling to the union for a national uprising, despite an agreement made between the German authorities and the CNR to “save Paris.”
A quote from General de Gaulle from August 7th 1944 calling for courage, for unity and discipline, is emphasized.
The text is signed by the Union des syndicats de la région pasisienne (Trade Unions of Paris), Parisian factions of the communist party, the Front national, the Francs-Tireurs and Partisans.

Without any known location or date. 


Traduction : Gabrielle Ciceri

Contexte historique

Conseil représentatif et consultatif, le CNR n'avait pas a priori pour tâche d'intervenir directement dans l'action résistante. Il devait, selon son texte fondateur, "arrêter dans leurs grandes lignes les directives à donner aux formations représentées". Cependant, "en cas d'urgence, ou dans l'hypothèse où les liaisons avec le général de Gaulle ou le Comité National seraient coupées", il avait "la charge de donner les directives" voulues. Dans les faits, de mai à août 1944, le CNR ne cessa de débattre non seulement des principes mais des modalités de la Libération. 

Le 20 août 1944, l'affaire de la trêve faillit briser l'union de la Résistance. Le 18 août, en exécution des ordres du COMAC, le commandement de la Région de Paris des FFI fit placarder les affiches de la mobilisation générale de "tous les Français et Françaises valides", et le 19 août, le CNR lança son "appel à l'Insurrection Nationale" en même temps que Parodi, le commissaire délégué du GPRF. Mais le lendemain matin, un CNR incomplet vota l'adoption d'un protocole de trêve que lui présentait Parodi. Le COMAC n'avait pas été consulté. Sur les six membres présents du Conseil, seul Villon, président du COMAC, s'opposa à la décision. L'après-midi, une nouvelle réunion du CNR, orageuse, vit s'affronter ses membres. Les opposants à la trêve étaient au nombre de quatre : les deux communistes Villon et Gillot, un ancien des Jeunesses communistes, Pierre Hervé, et Jacques Debû-Bridel. Afin d'éviter la rupture, le CNR décida de s'ajourner au lendemain.

Cas rare dans l'histoire de la Résistance, la division s'afficha sur les murs, entre placards du CNR appelant à la suspension d'armes et affiches du FN galvanisant les troupes. Le 21, la réunion du CNR se conclut par un compromis proposé par le délégué général : le nouvel appel au combat ne serait lancé que le 22 à 16 heures. Ce qui laissait le temps aux armées alliées d'approcher de Paris. Dans les faits, cependant, il semble que ces ordres et contre-ordres n'aient pas interrompu la guérilla urbaine.



A representative and consultative council, the CNR did not theoretically have the role of intervening directly in the actions of the Resistance. It became, following the founding text, “settle on broad guidelines for the represented parties.” However, “in an emergency, or, hypothetically, if contact with General de Gaulle or the Comité National (National Committee) is cut off,” It had “the responsibility of giving (the necessary) orders.” In fact, from May to August 1944, the CNR did not only discuss principles but also the terms of the Liberation.

On August 20th 1944, the truce almost broke the unification of the Resistance. On the 18th, by executive order of COMAC, the commandant de la Région de Paris (Paris Regional Commander) for the FFI pasted posters of the general mobilization of “all the able bodied Frenchmen and women,” and on August 19th, the CNR had launched its “appeal for l’Insurrection Nationale (National Uprising)” at the same time as Alexandre Parodi, the Delegate Commissioner of the GPRF. But the following morning found the CNR voting to adopt the truce protocol that had been presented to Parodi. The COMAC had not been consulted. On the six members of the Conseil, only Villion, president of COMAC, opposed the decision. That afternoon a new, tempestuous, meeting of the CNR took place that saw the members go head to head. There were four detractors from the truce: the two communists Villon and Gillot, a former member of the Jeunesses communistes (Young Communists), Pierre Hervé, and Jacques Debû-Bridel. Finally, to relieve the tension, they decided to adjourn until the following day.

It is rare, in the history of the Resistance, to see their organization displayed on the walls of the city, between posters of the CNR’s call to suspended arms and Front national posters galvanizing the troops. On the 21st, the meeting of the CNR concluded with a compromise proposed by the Delegate General: a new call to arms wouldn’t be issued until the following day, the 22nd, at 4 o’clock as this gave the Allied forces time to reach Paris. Even so, it seems that the orders and counter-orders did not interrupt the urban guerilla warfare. 


Claire Andrieu, "Le CNR et la libération de Paris" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004

 

Traduction : Gabrielle Ciceri