Allocution de Jacques Bounin, Nîmes, 4 septembre 1944

Légende :

Défilé de la Victoire le 4 septembre 1944 à Nîmes : Jacques Bounin, commissaire de la République, prononce une allocution

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Fonds Aimé Vielzeuf Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir-et-blanc

Date document : 4 septembre 1944

Lieu : France - Occitanie (Languedoc-Roussillon) - Gard - Nîmes

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Contexte historique

Après la libération d'Alès et de toute la Cévenne, Nîmes voit approcher l'heure de la délivrance. Le 23 août 1944, la ville a subi, dans la nuit, son troisième bombardement. Peu d'Allemands restent en ville, la plupart ont gagné la vallée du Rhône, en abandonnant d'importants stocks de matériels, vite récupérés par des Nîmois. La veille encore, il y a eu des accrochages. C'est alors que Jean Garnier "Barry" prend la décision de quitter Alès avec les groupes de Francs-tireurs et partisans (FTP) (2e et 3e Cies) et Main d'oeuvre immigrée (MOI) (104e compagnie allemande d'Otto Kühne) et des déserteurs arméniens de la Wehrmacht arrivés des maquis cévenols. La raison invoquée : prendre au piège les soldats allemands retranchés dans les Arènes..

Le 24 au matin, les maquisards se déplacent dans la ville par petits groupes, occupent la caserne Montcalm, et, ironie de l'Histoire,c'est un soldat allemand rallié aux maquisards qui enlève le drapeau à croix gammée et le remplace par le drapeau tricolore. Barry installe son poste de commandement (PC) boulevard Gambetta tandis que la foule exprime sa joie.

Cependant la libération n'est pas définitive car des passages de troupes allemandes sont signalés dans l'après-midi du 24 : les Forces françaises de l'intérieur (FFI) décident alors d'obstruer le pont oblique à l'entrée ouest de la ville et quelques accrochages ont encore lieu. Mais Nîmes est définitivement libérée, sans véritables combats, le 25. A ce moment, les nouvelles autorités sont mises en place par le commissaire régional de la République Jacques Bounin venu clandestinement dès le 14 août pour procéder au nom du GPRF à l'installation du préfet Don Sauveur Paganelli tandis que le docteur P. Cabouat, chef du Service de Santé des Mouvements unis de Résistance (MUR), chirurgien chef des hôpitaux, devient président du Comité local de Libération dès le 24 août.

La joie peut désormais s'exprimer au grand jour et atteint son apogée lors du défilé du 4 septembre 1944. Cependant, les jours suivants, des tensions se manifestent au sein des nouveaux pouvoirs et même dans la population à la suite de réquisitions, de violences plus ou moins spontanées à l'égard de miliciens et autres collaborateurs. Il est vrai que la résistance nîmoise avait chèrement payé sa lutte précoce et opiniâtre contre l'occupant. 


Claude Emerique in CD-ROM La Résistance dans le Gard, AERI, 2009.