Le département FFI de Seine-et-Oise Nord

Légende :

Carte du découpage en quatre secteurs du département FFI de Seine-et-Oise Nord dont le commandement est assuré par Philippe Viannay. 

Genre : Carte

Type : Carte

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

En février 1944, Pierre Lefaucheux, responsable FFI, donne à Philippe Viannay le commandement du nord de la Seine-et-Oise. Le département FFI de Seine-et-Oise Nord comprend la région qui s'étend entre la Seine au sud, l'Epte à l'Ouest, Méru au nord et à l'est la route Chantilly-Ecouen. Il est divisé en deux, trois ou quatre secteurs selon différentes versions. Dans un rapport non daté, le lieutenant-colonel Pastor, chef départemental des FFI de Seine-et-Oise, affirme que la Seine-et-Oise Nord était divisée en quatre secteurs : Magny-en-Vexin, Pontoise, Argenteuil et Gonesse (rapport du lieutenant-colonel Pastor, ADY J2745). Dans les états de service dressés à la Libération, Viannay découpe la Seine-et-Oise Nord en deux secteurs A et B. Enfin, dans son ouvrage sur Défense de la France, Marie Granet écrit que la Seine-et-Oise Nord comprenait trois secteurs : le secteur de la région de l'Isle-Adam - Beaumont et la forêt de Montmorency, commandé par Edouard Laval ; le secteur de Pontoise dont le responsable est Albert Bernier; et celui de la région de Magny-en-Vexin dont les responsables sont Alain Radiguer et Jacques Richet. Ce découpage est celui repris par Olivier Wieviorka dans son ouvrage Une certaine idée de la Résistance.

Il semblerait que le bon découpage soit celui en quatre secteurs ; ceci nous est confirmé par l'avis de la commission départementale de reconnaissance FFI de Seine-et-Oise réunie à Versailles le 20 décembre 1951. Cette commission a établi un découpage de la Seine-et-Oise Nord en quatre secteurs : Argenteuil (cantons d'Argenteuil, Taverny, Montmorency, Ecouen), Pontoise (cantons de Pontoise, Marines, L'Isle-Adam, Luzarches), Gonesse (cantons de Gonesse) et Magny-en-Vexin (canton de Magny-en-Vexin). Les responsables des secteurs sont : le capitaine Palseur pour Magny-en-Vexin, le commandant Philippe Viannay pour Pontoise, le commandant Rambert pour Gonesse. Quant au secteur d'Argenteuil, il ne semble pas avoir de chef unique (SHAT 13P44).

Dans son rapport dressé à la libération, Philippe Viannay décrit la composition de son état-major. Le chef d'état-major est Paul Chaussonnière, Jacques Richet est officier d'intendance, Michel Bernstein est chargé du commandement et Génia Deschamps est officier de liaison. Nous ignorons à quelle date a été fait ce rapport mais il comporte des inexactitudes car le chef d'état-major était Jean-William Lapierre jusqu'au début de l'insurrection où il quitte son commandement pour occuper un autre poste à Paris (AN, 72 AJ 194), et l'état-major se composait d'Albert Bernier, Corentin Quideau (fusillé par les Allemands à L'Isle-Adam le 20 juin 1944 et remplacé par Borgès-Beaugency) et Paul Chausonnière. Nous pouvons affirmer qu'en juillet 1944, le chef d'état-major était bien Lapierre : un rapport découvert dans les archives privées d'Herni Rol-Tanguy rendant compte des actions du 1er au 30 juillet 1944 a bien été signé " Chef d'E.M. William ". Cela nous est également confirmé par un rapport de l'EMR à l'EMN donnant William comme chef d'état-major de Seine-et-Oise Nord (Henri Rol-Tanguy et Roger Bourderon, op. cit.).

Philippe Viannay était favorable à une action commune avec les communistes. C'est la raison pour laquelle il a intégré dans ses groupes des éléments FTP, ainsi que dans son état-major (Corentin Quideau). Il répartit même son armement entre ses groupes et les FTP, ce qui constitue un cas assez exceptionnel de solidarité. Mais rapidement, le commandement FTP refuse de mettre ses hommes à la disposition d'une personne qu'ils ne peuvent contrôler. En réalité, sur le terrain, les éléments FTP locaux dirigés par Corentin Quideau et Kléber Dauchel ont un comportement des plus loyaux envers Philippe Viannay ; les tensions viennent des instances supérieures de commandement.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :

Archives nationales, 72 AJ 194 (résistance en Seine-et-Oise). 472AP (archives privées Rol-Tanguy)
Service historique de l'armée de terre, 13 P 44 (Seine-et-Oise, structure et organisation du commandement FFI).
Henri Rol-Tanguy et Roger Bourderon, Libération de Paris : les 100 documents, Paris, Hachette, 1994.
Marie Granet, " Défense de la France ". Histoire d'un mouvement de résistance, Paris, PUF, 1960.
Olivier Wieviorka, Une certaine idée de la Résistance. Défense de la France 1940-1949, Paris, Seuil, 1995.