La Marseillaise de Seine-et-Oise, 28 octobre 1944

Légende :

La Marseillaise de Seine-et-Oise est l'organe officiel du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France dans ce département. Ce n°5 du 28 octobre 1944 relate l'arrestation de Paul Chopine, chef de la Milice de Seine-et-Oise. 

Genre : Image

Type : Journal

Source : © Archives départementales des Yvelines, 1W472 Droits réservés

Date document : 28 octobre 1944

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

Paul Chopine est né le 6 novembre 1894 à Sidi-bel-Abès (Algérie). Arrivé très tôt en France, il fait ses études primaires à Franconville où il obtient son certificat d'études. Durant la Première guerre mondiale, il est mobilisé dans l'infanterie puis dans l'artillerie, où il obtient deux citations. Après la guerre, il est représentant pour la Maison Van Berkel à Paris. Il rejoint les Croix de Feu en 1928 et en devient le délégué général à la propagande pour la France et les colonies avant de rejoindre le comité directeur. Il participe à la fondation du PSF, dont il devient l'un des chefs régionaux. La situation politique du pays ayant évolué à la suite des événements du 6 février 1934, il abandonne le colonel de la Roque et tente, semble-t-il, d'ailleurs vainement, de se rapprocher de la SFIO. Il publie un premier ouvrage dénonçant l'activité extrémiste du mouvement de la Roque (Six ans chez les Croix de feu). En 1935, il rejoint le comité antifasciste Paix et Liberté. l'année suivante, il publie La Vérité sur le PSF et le comte de la Roque.

Pour faire oublier, sous l'occupation allemande, ses velléités d'adhésion aux partis de gauche, il accepte, dès 1940, le poste de délégué pour l'arrondissement de Pontoise et de secrétaire départemental pour la Seine-et-Oise, du ministère de l'Information. Il est également l'un des fondateurs des Equipes Nationales. A ces divers titres, il mène une action soutenue en faveur de la politique de Vichy. A partir de juillet 1943, il occupe les fonctions de secrétaire départemental des équipes de la Révolution nationale pour la Seine-et-Oise. Le mouvement est dissous en février 1944 et ses membres versés dans la Milice. Il devient rapidement chef départemental de la Milice de Seine-et-Oise. Il porte à plusieurs reprises l'uniforme de la Milice, se procure même un uniforme de Franc-Garde et est armé d'un revolver. Il perçoit le traitement afférent à son emploi, soit un peu plus de 5.000 francs par mois. Son activité en Seine-et-Oise est considérable. Il recrute, s'occupe personnellement du stockage et de la distribution des uniformes et équipements, rédige les circulaires à l'usage de ses subordonnés, fait de la propagande en faveur de Vichy et de la Collaboration, et participe même, tout au moins par la parole, à la lutte contre le prétendu "terrorisme".

Le 20 mai 44, Darnand le charge de l'organisation de la Milice en Normandie et il se rend à Rouen avec les prérogatives et le traitement de chef régional. On retrouve sa signature au bas de circulaires instituant le contrôle routier par la Milice, la lutte contre les "dissidents" et diverses manifestations. Il fait diverses conférences de propagande en uniforme, organise des réceptions de SS. Il fait révoquer l'intendant de police de Rouen.

Paul Chopine a été condamné à mort par la cour de justice de Seine-et-Oise le 30 juin 1945 ; sa peine a été commuée en travaux forcés à perpétuité le 7 août 1945. 


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources
: Archives départementales des Yvelines, 219 W 33 (Cour de justice de Seine-et-Oise, affaire Chopine).