Raymond Massiet

Légende :

Raymond Massiet, chef d'état-major FFI de la Seine

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Raymond Massiet, marquis de Kéguelin de Rozières, est né le 31 juillet 1908 à Paris dans une famille de tradition royaliste. Elève chez les Jésuites à partir de l'âge de 11 ans, au Collège Saint-Louis de Gonzague à Paris, il devient à 17 ans, membre de l'Action française et des Camelots du Roi. En 1930, il s'inscrit à l'université de Cambridge en Grande-Bretagne. En 1932, il accomplit un voyage en Allemagne et y retourne l'été suivant ; il est alors profondément frappé par le caractère totalitaire du nazisme. En 1935, à 27 ans, il crée dans le VIIe arrondissement de Paris, une école privée, le Cours Frédéric Le Play.

Après l'armistice de juin 1940, Raymond Massiet se consacre à la mise sur pied de petits groupes francs indépendants comme le groupe "Victoire" que dirige son neveu Philippe de Sars (alias Barat). Il utilise les locaux du Cours Le Play comme bureau de recrutement pour ses groupes puis pour les mouvements Ceux de la Résistance (CDLR), auquel il adhère, et Témoignage Chrétien. En mars 1944, l'ensemble des groupes de Raymond Massiet est rattaché à CDLR que dirige alors Jean de Voguë. Raymond Massiet, alias Dufresne, se voit chargé par CDLR de créer de nouvelles formations dans la Région parisienne. Il y réussit parfaitement, formant des groupes nombreux, disciplinés et bien entraînés qui joueront un rôle essentiel lors de la libération de Paris. Chef des groupes militaires CDLR de la Seine, le commandant Dufresne devient également, à l'été 1944, chef d'Etat-major FFI de la Seine sous les ordres du colonel de Marguerittes ("Lizé"). Lors de l'insurrection de la capitale, il fait notamment occuper par ses hommes les locaux de Paris Soir qui servent dès le 22 août à imprimer la presse de la Résistance. En plus de ses fonctions à l'Etat-major FFI, il dirige les troupes de CDLR des Ve et VIe arrondissements de Paris qui installent, dans la nuit du 20 au 21 août, des barricades au Quartier Latin, aux abords de l'Hôtel de Ville et de la Préfecture de Police et se heurtent violemment aux Allemands.

Démobilisé en juillet 1945, Raymond Massiet publie une histoire de la Libération de Paris et part pour les Etats-Unis, auprès de l'ambassade de France à Washington. De retour en France en 1947, il se lie d'amitié avec Boris Vian et fréquente le milieu artistique de Saint-Germain-des-Prés. Engagé dans le combat pour l'Algérie française, Raymond Massiet entre dans la clandestinité avant d'être arrêté en juin 1962 et emprisonné à Fresnes. Après une année de détention, il est libéré pour raisons médicales avant d'être jugé par la Cour de Sûreté de l'Etat, condamné à trois ans de prison et libéré pour bonne conduite. Il se retire ensuite dans son château hôtel de Gué Péan à Monthou-sur-Cher dans le Loir-et-Cher.
Raymond Massiet est décédé le 27 décembre 1995 à Monthou-sur-Cher où il a été inhumé.


Vladimir Trouplin
Site internet du musée de l'ordre de la Libération