Prisonniers allemands, place de l'Hôtel de Ville

Légende :

Les prisonniers allemands sont escortés par des FFI et des soldats de la 2e DB

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 25 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

L’historien Adrien Dansette estime les pertes allemandes pendant la Libération de Paris à 3 200 tués dans les combats et 12 800 prisonniers. De nombreux témoins rapportent que les soldats craignent par-dessus tout de tomber aux mains des « terroristes ». A force de les avoir diabolisés auprès de la population civile ont-ils fini par croire à leur propre discours ? Ils n’acceptent de se rendre qu’à des militaires. Des officiers de réserve ayant sorti leur uniforme du placard (d’où leur surnom d’officiers naphtaline) ont enfin un rôle à jouer et parfois au grand dam des FFI qui n’entendent pas se faire voler la victoire. La reddition auprès des Américains ou des soldats de la 2e Division blindée est, bien entendu, la solution la plus recherchée. Mais ils n’entreront dans Paris que le 25 août. Quelques témoignages font état de suicides, certains jusqu’au-boutistes préférant la mort à la captivité. A moins que ce ne soit par peur de la loi du Talion ? En effet la garnison allemande a commis de nombreuses exactions pendant la semaine insurrectionnelle. Au lendemain de la libération on découvrira des fosses communes au Fort de Vincennes et à la caserne de la République, des cadavres mitraillés et abandonnés au Fort de Romainville, des corps sommairement enterrés Porte d’Orléans et dans un terrain vague près du boulevard Malesherbes.

De nombreuses photographies de prisonniers ont été prises. Si l’on peut remarquer la raideur des officiers, probablement surpris de tomber aux mains de civils dépenaillés, on lit parfois une sorte de soulagement sur le visage des simples soldats. Certains civils ne peuvent s’empêcher de huer les colonnes de prisonniers. Des coups de pied volent, des crachats. Quatre longues années d’humiliation expliquent ces gestes. Parfois un coup de feu. Un homme s’écroule. Les soldats de la 2e Division blindée ont toutes les peines à contenir cette foule avide de vengeance parmi laquelle quelques résistants de la dernière heure soucieux de se refaire une virginité.