Composition du Comité local de libération de Provins

Légende :

Liste des membres du Comité local de libération de Provins signée par le président dudit comité, Robert Lucas, rallié au Front national au printemps 1942.

Genre : Image

Type : Liste

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Marcel Petit carton 11 Droits réservés

Détails techniques :

Document manuscrit. 

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne - Provins

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Contexte historique

La libération de Provins commence le 27 août 1944 au matin, quand les troupes américaines, venues de Montereau et de Melun, investissent la ville, défendue par des éléments autrichiens et des SS, truffée de pièces d'artillerie. Les lignes sont tant imbriquées que la capture de soldats allemands est imputée aux résistants quand il s'agit d'une action alliée. Les Américains ont renoncé à affronter les Allemands en ville, les contraignant à la retraite par le goulot des routes de Léchelle et Chalautre. De même ont-ils préféré des tirs fusants (obus avec fusée) durant un duel d'artillerie de huit heures, achevé par l'intervention aérienne. A 17 heures, les Américains entrent à Provins qui laisse douze morts civils. De retour après une errance de plusieurs mois dans la région parisienne, Robert Lucas prend la tête du Comité local de Libération.

Dans les communes de Seine-et-Marne, divers organes provisoires s'étaient systématiquement substitués aux municipalités en place et se transforment alors plus ou moins aisément - les querelles de clocher de Melun nécessitent l'arbitrage des sous-préfets et du CDL, et les coups de force existent - en Comités locaux de Libération (CLL). Si certains CLL ont beaucoup travaillé, surtout à l'intérieur des différentes commissions (ravitaillement et justice, rédaction des Cahiers de Doléances), force est bien de reconnaître qu'à la veille du congrès départemental des CLL à la salle de la Mutualité à Paris, en décembre 1944, de nombreux CLL manquent encore à l'appel en dépit des reconnaissances accélérées par le préfet. Là réside une difficulté car s'il peut exister plusieurs procédures pour créer un CLL, c'est celui-ci qui doit susciter la municipalité provisoire, les mêmes membres se retrouvant parfois dans l'un et l'autre (Nanteuil-les-Meaux, Esbly). Parfois on reconduit simplement la municipalité d'avant-guerre (Oissery, Villeroy, Luzancy). Ailleurs on procède à un tri et à un dosage subtile (Chambry). A Monthyon, sous la pression du sous-préfet de Meaux, tout le CLL bascule dans la municipalité provisoire avec cinq membres du Conseil de 1935. Parfois, les résistants du CLL, très marqués politiquement, rejettent l'ancienne municipalité en dépit des mérites de certains (Sognolles-en-Montois, Gastins). C'est souvent le cas dans les villes marquées par une politisation plus nette. Il faut souvent attendre les élections de 1945 et la fin de cette période provisoire pour régler les problèmes municipaux. On compte quelques comités cantonaux mais sans grand rôle.


Claude Cherrier in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004